La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

Festival de Théâtre Théo Trégor à Trégastel Six jours de théâtre au pays du granit rose

En voilà une belle initiative que ce festival de théâtre dans les Côtes-d'Armor ! Aux côtés des rochers aux formes uniques extraordinaires, une femme non moins extraordinaire opère contre vents et marées pour y donner place au théâtre en apportant tout son savoir-faire, sa fougue communicative et sa passion sans failles pour les planches. C'est la troisième année consécutive que Florence Fouéré propose un festival dédié au Théâtre au pays du granit rose.



"L'Effet Papillon" par Taha Mansour © Baptiste Le Soukiassan.
"L'Effet Papillon" par Taha Mansour © Baptiste Le Soukiassan.
Ancienne professeure de musique au Conservatoire du XIVe arrondissement de Paris, Florence Fouéré est aussi comédienne. En 1989, elle crée sa propre compagnie, "La Strada" et, parce que choisir, c'est renoncer, elle quitte définitivement l'enseignement de la musique pour se consacrer entièrement à sa passion du théâtre. En 1995, avec la précieuse complicité d'Olivier Courbier avec lequel elle partage la même vision du théâtre, elle ouvre le Théo Théâtre dans le XVe arrondissement, situé dans une impasse près de la rue Vaugirard.

"Mes origines et mon cœur me rattachent toujours au Trégor et particulièrement à Trégastel. Passionnée de théâtre, je regrettais, quand je m'y rendais, qu'il n'y ait pas plus de propositions culturelles autour de cet art. Alors, je me suis lancée en ayant pour ambition première de rendre le théâtre accessible au plus grand nombre".

En cette nouvelle année, le festival durera six jours contre cinq l'année dernière.
Il se déroulera du 2 au 8 août au Palais des Congrès de Trégastel et ce sont douze spectacles originaux et professionnels qui seront en représentation.

"Le Petit Prince", adaptation de la Compagnie Les Tréteaux de Breizh © Pascal Meheut.
"Le Petit Prince", adaptation de la Compagnie Les Tréteaux de Breizh © Pascal Meheut.
Une nouveauté cette année : en plus des représentations théâtrales, des ateliers d'initiation intergénérationnels seront proposés par la Compagnie Les Tréteaux de Breizh du mardi 1er août au vendredi 4 août de 10 h à 11 h 30. Les Tréteaux de Breizh qui rappelleront sans conteste à Florence Fouéré les Tréteaux de France qu'elle venait voir autrefois en famille dans les Côtes-d'Armor et dont elle savoure encore avec plaisir les joies qu'ils lui procuraient.

Car, quand il est question de Théâtre, de création de mise en scène, de projets de costumes ou de décors, Florence Fouéré est intarissable. Forte de sa passion et de son expertise du théâtre, elle décide en 2021 de créer le Théo Trégor, association qui lui permettra de mettre sur pied diverses actions culturelles sur la terre bretonne.

3e Festival Théo Trégor
Du 2 au 8 août 2023.
Direction : Florence Fouéré.
Association Théo Trégor, Mairie de Trégastel, route du Dolmen, Trégastel.
Téléphone : 06 71 54 09 88.
theotregor@gmail.com
>> theotregorfestival.com

"L'Empereur des Boulevards" par la Compagnie Les Joyeux de la Couronne © Rotem Jackman.
"L'Empereur des Boulevards" par la Compagnie Les Joyeux de la Couronne © Rotem Jackman.
Les représentations ont lieu :
Centre des Congrès de Trégastel, Place Sainte Anne, Trégastel.

Six spectacles à 18 h 30 dont quatre de la Cie de la Strada pour honorer notre incontournable Molière.
- Mardi 2 : "Les Précieuses Ridicules".
- Jeudi 3 : "T comme Pirate par la Cie Toc Toc".
- Vendredi 4 : "Le Bourgeois Gentilhomme"
- Dimanche 6 : "Le Médecin malgré lui"
- Lundi 7 : "Le Petit Prince" par la Cie Les Tréteaux de Breizh.
- Mardi 8 : "L'Avare".

Six spectacles en soirée à 21 h.
- Mardi 2 : "L'Empereur des boulevards" de Georges Feydeau par la Cie Les Joyeux de la Couronne.
- Jeudi 3 : "Les Amis du placard" par la Cie Libre d'Aimer.
- Vendredi 4 : "À l'improviste", spectacle d'improvisation par la Cie La Strada.
- Dimanche 6 : "Fabrice Luchini et moi", seul-en-scène d'Olivier Sauton.
- Lundi 7 : "L'Aigle prodige" par la Cie Les Joyeux de la Couronne.
et pour clore le Festival.
- "L'Effet Papillon", théâtre et mentalisme par Taha Mansour.

Brigitte Corrigou
Mardi 25 Juillet 2023

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter







À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024