La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
RV du Jour

"Qu'est ce qu'on attend pour être heureux" par L'Inattendu - Orchestre symphonique confiné

Si le confinement est bien sûr difficile à vivre, il présente néanmoins quelques avantages dont celui de provoquer chez les artistes une éruption jubilatoire de créativité, d'imagination et d'ingéniosité. Voici une nouvelle pépite polie avec grâce et talent par L'Inattendu, orchestre symphonique Centre-Val de Loire, dirigé par Clément Joubert… avec - cerise sur le gâteau - beaucoup d'humour en deuxième partie de vidéo. Un vrai petit bonheur musical à savourer… bien calé au fond de son canapé !



Au départ était, à Orléans, "l'Orchestre de Léonie", créé en 2012 par des amis, tous musiciens professionnels, unis par le même désir de partager la musique, les musiques, à l'attention du plus grand nombre. Sous la baguette de Clément Joubert, leur chef, ils se retrouvèrent à partir de ce jour-là autour de projets divers et de répertoires éclectiques : bandes originales de films, soirées dansantes disco, mais aussi dans un style plus conventionnel allant de la musique baroque ou classique à des créations contemporaines.

Au fil des années, l'orchestre et son chef grandirent, nourris de ces projets variés et partagés avec plaisir. Cet ensemble modulable affirme sa vocation de démocratiser la musique classique.
C'est en 2019, riche de cette expérience et de son identité affinée, que l'orchestre prend son envol et devient l'Inattendu ! Sous cette nouvelle appellation, en octobre 2019, il donne sa première "Folle Semaine", en partenariat avec la ville de Meung-sur-Loire (45). Sept jours durant, la musique est partout dans la ville. Un programme musical éclectique et varié pour petits et grands, avec un concert ou spectacle tous les soirs. Un festival est né, et une deuxième édition est déjà programmée.

En mars 2020, devait se tenir la 6e production de la fabrique Opéra Val de Loire et l'Inattendu aurait dû faire découvrir la fameuse "Traviata" de Verdi à quelque 12 000 personnes (quatre soirs) au Zénith d'Orléans. Malheureusement, le Covid-19 en a décidé autrement. Pour se consoler, les musiciens s'organisent pour enregistrer chacun chez soi une chanson qui met de baume au cœur, et qui répand de la joie. Grâce à l'enthousiasme du chef d'orchestre et aux talents de montage de Jérôme Damien et Vincent Carlier, une vidéo 100 % "made in confinement" voit le jour sur les réseaux sociaux le 27 mars au soir, à l'heure précise où auraient dû s'envoler les premières notes de la Traviata.


"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux"
Auteur : André Hornez.
Compositeur : Paul Misraki.
Arrangé par Clément Joubert d'après la version de Ray Ventura et ses collégiens.
Interprété par l'Inattendu - orchestre symphonique.

Violons : Pauline Dhuisme, Julie Bonnafont, Muriel Reynaud, Caroline Gimenez, Camille Vuillermet, Anne Damien-Madec, Florence Van Gerdinge, Claire Bajard.
Altos : Kristell Madec, Jean-Philippe Bardon, Anthony Chéneau, Manuela Barillon, Isabelle Billant.
Violoncelles : Anne-Laure Py, Geneviève Koerver, Anne Moreau, Lucile Louis.
Contrebasses : Floriane Hanrot, Christophe Andrivet.
Flûtes : Sabrina Featherstone, Matthew Featherstone.
Hautbois : Emmanuelle Py-Roussillat.
Clarinette : Florian Bernad.
Basson : Jean-Édouard Garritan.
Trompettes : Vincent Mitterrand, Jérôme Germond, Frédéric Racine, Julien Cosson.
Trombones : Rémi Barberon, Stéphane Montigny, Jean-Charles Legrand, Romain Goupillon-Huguet, Stéphane Delalande.
Cors : Élodie Georget, Vanessa Grange, Christophe Delalande.
Tuba : Nicolas Biget.
Harpes : Nathalie Nicolet, Sujata Chapelain.
Voix : Patrice Blanchard.
Piano : Jérôme Damien.
Batterie : Benoît Lavollée.
Percussions : Eude Garritan.
Direction : Clément Joubert.
Mixage son : Vincent Carlier.
Montage Vidéo : Jérôme Damien.

Gil Chauveau
Mercredi 8 Avril 2020

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024