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Nomination de Simon Fleury à la direction de Dieppe Scène nationale  16/11/2023

Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, en plein accord avec Nicolas Langlois, maire de Dieppe, Patrick Boulier, président de la communauté d'agglomération de la région dieppoise, Dieppe-Maritime, Patrice Philippe, président de la communauté de communes Falaises du Talou, Bertrand Bellanger, président du Conseil départemental de Seine-Maritime, Hervé Morin, président du Conseil régional de Normandie, et Marie Drouin, présidente de l’association Dieppe scène nationale, donne son agrément à la nomination de Simon Fleury à la direction de Dieppe Scène nationale, sur la proposition unanime du jury réuni le 10 octobre 2023.

Simon Fleury est directeur du Théâtre L’éclat, scène conventionnée "art enfance jeunesses" et du festival Les Mascarets à Pont-Audemer, et il assure dans cette même ville, les fonctions de directeur des affaires culturelles. Auparavant, il a dirigé le Théâtre en Seine et le festival Au fil de l’art à Duclair.

Son projet ouvert à la jeunesse et au numérique permet un nouvel élan pour une programmation qui valorise richesse de la création dans l’ensemble des disciplines du spectacle vivant ainsi que toute la place redonnée au cinéma. Les propositions dans le domaine des arts du cirque et de la danse seront renforcées et l’offre musicale constituera un axe fort de la programmation. Les nouvelles écritures théâtrales auront toute leur place pour donner à voir la diversité des récits. L'ambition internationale se traduira par un renforcement du dialogue artistique entre la France et le Canada, historiquement lié à la ville de Dieppe.

Ainsi quatre artistes associés accompagneront ce projet : la compagnie 14:20 autour de la magie nouvelle, la chorégraphe Leila Ka, la metteuse en scène Julie Bérès et le rappeur Kery James. Deux temps forts rythmeront la saison : l’un faisant dialoguer art vivant et art numérique, et l’autre autour de la jeunesse et des enjeux écologiques.

Un "laboratoire d’innovation culturelle" sera créé comme espace de dialogue et de rencontre rassemblant les partenaires institutionnels et associatifs. Il favorisera l’émergence de partenariats nouveaux et diversifiés et l’organisation de projets participatifs afin d’élargir la présence des publics en périphérie de la Ville.

Simon Fleury succède à Philippe Cogney, dont la Ministre tient à saluer l’action qu’il a menée à la tête de Dieppe scène nationale.
La Rédaction

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"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

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Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
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Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
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N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

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Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

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30/08/2024