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Nomination de Loïc Magnant à la direction de la FAI-AR, formation supérieure en espace public  29/03/2023

Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, en plein accord avec Benoît Payan, maire de Marseille, et Renaud Muselier, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, a donné son aval à la proposition du jury de nommer Loïc Magnant à la direction de la FAI-AR (Formation Avancée Itinérante en Arts de la Rue). Cet établissement propose un cycle de formation supérieure à l’écriture et la réalisation de projets artistiques en espace public. La FAI-AR anime par ailleurs des stages de formation continue, des masters classes et un MOOC.

Inscrite au sein de la Cité des arts de la rue à Marseille depuis 2003, la FAI-AR est unique en son domaine au niveau européen et joue un rôle déterminant pour le devenir du secteur des arts de la rue, car elle vise à construire un vivier d’artistes en devenir, porteurs du renouvellement des esthétiques de la création.

Ancien coordinateur de l’association de préfiguration de la Cité des arts de la rue (2006-2010) et co-fondateur du Bureau des guides, Loïc Magnant possède une connaissance fine du tissu local comme sur le plan national et international. Grâce à ses collaborations passées avec la FAI-AR et d’autres établissements de formation, comme l’Institut de Management Public et Gouvernance Territoriale à Marseille ou l’Observatoire des politiques culturelles, il présente également une expertise pédagogique et la capacité à appréhender les questions propres à l’enseignement supérieur.

Le projet de Loïc Magnant s’inscrit dans la continuité des grands axes de la formation actuelle, destinée à permettre aux artistes de se saisir de tous les nouveaux cadres possibles de création en espace public (politiques publiques, contextes urbains et ruraux, transitions écologiques et sociales…). Tout en gardant la dimension pédagogique au centre du projet, Loïc Magnant souhaite que la FAI-AR soit à la fois un outil de production de ressources et de partage des savoirs, ainsi qu’un terrain de recherches et d’actions, où la jeune création européenne pourra se rencontrer et expérimenter.

Cette nomination intervient à un moment charnière pour la Cité des arts de la rue : de même qu’Alexis Nys, très récemment nommé à Lieux publics, Centre national des arts de la rue et de l’Espace Public de Marseille, Loïc Magnant entend redynamiser le maillage entre les différents acteurs de la Cité des arts de la rue, en l’ouvrant sur le territoire et en confortant son développement en France et en Europe.

La ministre de la Culture tient également à saluer le remarquable travail mené par Jean-Sébastien Steil, précédent directeur de la FAI-AR, qui a désormais rejoint l’abbaye de Labasse. Ce dernier a su renouveler la pédagogie au sein de l’école, et l’ancrer dans les problématiques sociétales d’aujourd’hui. C’est un socle solide sur lequel Loïc Magnat pourra s’appuyer.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
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… face aux normalisations sociétales et idéologiques

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© Philippe Hanula.
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N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024