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Nomination de Lionel Massétat à la direction de la scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines  27/10/2014

Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, et Michel Laugier, président de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, en accord avec le Conseil général des Yvelines, ont donné leur agrément à la proposition unanime du jury réuni le 17 octobre 2014, de nommer Lionel Massétat à la direction de la scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Âgé de 48 ans, directeur de l’Onde, théâtre centre d’art de Vélizy-Villacoublay, Lionel Massétat propose, en prenant appui sur les atouts du théâtre et la richesse de son environnement, un projet pluridisciplinaire construit sur une logique partenariale, largement ouvert sur le territoire de l’agglomération et du département, qui rassemble artistes, chercheurs, spectateurs, habitants et entreprises.

En écho au territoire d’innovation sur lequel est implantée la scène nationale, il entend placer la question des nouvelles esthétiques au cœur de son projet artistique en confiant à deux artistes, Matthieu Roy et Cyril Teste, la mise en place d’un Laboratoire des écritures scéniques chargé de faire des propositions en matière de programmation, de nouveaux modes de production, d’éducation artistique et culturelle, et de transmission tant en faveur des futurs professionnels que des amateurs.

Une collaboration avec l’ARCAL, compagnie nationale de théâtre lyrique et musical dirigée par Catherine Kollen, au cours des trois prochaines saisons, témoignera de sa volonté de maintenir la place réservée à la musique dans cette scène nationale.

Enfin, toujours avec le souci d’ouvrir le théâtre sur la cité et de le replacer au cœur du débat citoyen, il propose de faire de la scène nationale, le temps d’un événement annuel, "Les rencontres In-Cité", le lieu fédérateur des acteurs de l’agglomération autour de grands débats de société à l’appui desquels la parole des artistes trouvera toute sa place au côté de celle des scientifiques et des philosophes.

Communiqué le 27 octobre 2014.

Photo : "Dans la République du bonheur" de Martin Crimp, le 8 novembre 2014 au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Mise en scène : Élise Vigier, Marcial Di Fonzo Bo. © Christophe Raynaud De Lage.
La Rédaction

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Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
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© Philippe Hanula.
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"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
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Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024