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Le personnel de l'EPCC Anjou Théâtre (Festival d'Anjou), solidaire des intermittents  15/06/2014

L’EPCC Anjou Théâtre, créé en 2010, est une structure dédiée au théâtre.
Ses principales missions sont l’organisation du Festival d’Anjou, la gestion du château du Plessis-Macé et le suivi de la politique théâtre sur le territoire départemental.

Grâce au soutien financier du Conseil général de Maine-et-Loire, des partenaires privés et du Conseil régional des Pays-de-la-Loire, nous accompagnons chaque jour les professionnels du théâtre dans leur travail de création, de diffusion, de médiation, avec pour seul objectif la valorisation et le développement de cet art majeur du spectacle vivant dans le département et au-delà.

Par nature, le spectacle vivant est fragile, et le théâtre en est certainement la composante la plus vulnérable.

Pour nous, personnels de l’EPCC, les intermittents du spectacle sont des collaborateurs au quotidien. Sans leur expertise technique, rien ne serait possible.

Sans intermittents, il n’y aurait plus de spectacles au festival d’Anjou, plus de lumière, de son, plus de plateau ni de décors, plus de médiation au château du Plessis-Macé pour les scolaires, plus de festival "Très Tôt en Scène", plus de visites théâtralisées…

Les nouvelles dispositions contenues dans l’accord signé en mars dernier par certains partenaires sociaux ne sont pas acceptables car elles fragilisent encore le système pour les plus précaires, dans un contexte général de crise pour l’économie culturelle.

Le directeur général de l’EPCC Anjou Théâtre, Cyrille Gilbert, ainsi que son personnel partagent les inquiétudes et la colère de la profession. Ils ne veulent pas de cet accord que le gouvernement s’apprête à valider, sourd aux appels de tous bords et aux mouvements de protestation qui mettent à mal la saison des festivals.

Un mouvement de grève de l’équipe technique du festival d’Anjou, le 10 juin dernier, a entraîné l’annulation du spectacle d’ouverture de la 65e édition du festival.

Ce même jour, le président de l’EPCC Christophe Béchu a adressé un courrier au Ministre François Rebsamen lui demandant de ne pas agréer cet accord.

Le directeur général d’Anjou Théâtre a saisi le Comité national de liaison des EPCC pour qu’il intervienne également en ce sens auprès du Ministre.

Chaque soir en introduction des spectacles du festival d’Anjou, Nicolas Briançon, directeur artistique, explique les raisons de cette protestation qu’il soutient. Le public applaudit.

L’ensemble du personnel de l’EPCC ANJOU THEATRE ci-dessous

· se déclare solidaire des 19 intermittents du spectacle composant l’équipe technique du festival d’Anjou,

· demande avec insistance au Ministre du Travail de ne pas agréer cet accord et de relancer au plus vite les négociations avec l’ensemble des partenaires.


Cyrille GILBERT, Ganaelle GUITER, Anne-Françoise FLOCH, Ronan PICHAVANT, Violaine FOUQUET, Valérie LE SAGER, Emmanuel DUPONT, Christophe GODIVEAU, Mickaël NICOU, Isabelle SOLARI, Aude GODIVEAU, Matthieu REPUSSARD-HUAU, Laëtitia BROUARD, Violaine d’ABOVILLE, Raphaël BOUTEAU, Loëiza DUPUIS

Contact :
Cyrille GILBERT - 06 75 25 40 52.

Communiqué du personnel de l'EPCC Anjou Théâtre (Festival d'Anjou).
La Rédaction

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

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© Pics.
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Brigitte Corrigou
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© Grégory Juppin.
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Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

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Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

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15/09/2023