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Lancement de l'appel à projet "Mois d'août de la culture"  03/06/2020

Le secteur culturel a été particulièrement touché par la crise sanitaire, alors que sa richesse et son audace contribuent à l'identité unique de notre ville, à la qualité de vie de ses habitants et à son rayonnement. Pour soutenir ce secteur, facteur de cohésion et d'échanges, créateur d'emplois et vecteur d'attractivités, la Ville de Paris a décidé, lors du Conseil de Paris du 18 mai 2020, de créer un Fonds de soutien historique de 15 millions d'euros. Il inclut une aide directe aux équipes artistiques et aux intermittents par le biais d'un appel à projet pour le "Mois d'août de la culture" publié sur paris.fr. Les professionnels du monde de la culture auront jusqu'au 17 juin pour y répondre.

Cet appel à projet permettra d‘identifier les propositions artistiques qui rejoindront la programmation de la première édition du "Mois d'août de la culture", qui se déroulera du 18 juillet au 15 septembre 2020.

La Ville de Paris a souhaité venir en aide aux équipes artistiques professionnelles franciliennes en accompagnant la réalisation de projets relevant du spectacle vivant. Toutes les disciplines artistiques du spectacle vivant sont éligibles : théâtre, marionnette, cirque, arts de la rue, danse, musique, lecture, performance, spectacle pluridisciplinaire. Les équipes retenues se verront allouer une subvention, un relai en communication et une mise à disposition de l'espace public.

Pendant tout l'été, les Parisiennes et les Parisiens auront ainsi l'opportunité d'assister gratuitement à des représentations dans l'espace public, les parcs et jardins, les grandes places parisiennes ou dans sites patrimoniaux remarquables. Des représentations pourront également avoir lieu dans des espaces semi-ouverts, tel que des cours d'écoles et d'institutions, offrant la possibilité aux Parisien.ne.s de découvrir des lieux insolites.

Cette saison artistique, inclura également les foyers de l'aide sociale à l'enfance, ou encore les EHPAD et résidences autonomies, comme lieux d'accueil de représentations. Les spectacles pourront également aussi se tenir au pied de certains immeubles.

Les critères définis dans le cadre de l'appel à projet privilégient des réalisations légères, nécessitant peu d'installations techniques adaptées à l'environnement extérieur. Les budgets des projets déposés devront se situer entre 2 000 et 20 000 euros. La Ville de Paris rappelle que seuls les dossiers déposés par le biais de la plateforme PARIS ASSOS au plus tard le 17 juin feront l'objet d'une instruction.

Cette initiative, pensée conjointement avec la Ville de Versailles, revêt une dimension métropolitaine, puisqu'elle est aussi élaborée avec la Métropole du Grand Paris, le département de Seine-Saint Denis et des villes de la région francilienne.

Un partenariat avec la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD), la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique (SACEM) et le Festival OFF d'Avignon permettra de consolider un lien direct avec les artistes-auteurs, voulu par la Ville de Paris.

>> PARIS ASSOS

>> Infos détaillées sur l'appel à projet.

Photo © Ville de Paris.
La Rédaction

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023