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Fonds SACD Musique de scène : les lauréats de l’édition 2017  02/05/2017

Créé par la SACD, le Fonds SACD de musique de scène est l’une des rares aides à l’écriture destinée aux compositeurs. Face aux difficultés rencontrées par les structures pour financer une musique originale de scène, ce dispositif facilite et promeut la création musicale contemporaine. Ces musiques originales accompagnent des pièces de théâtre, des spectacles de danse et, depuis 2008, le cirque et les arts de la rue.

Le 10 avril dernier, la commission réunie autour de Philippe Hersant, président de la commission musique du conseil d’administration de la SACD, a examiné 53 dossiers. Composée de Jean-Antoine Bigot, chorégraphe et metteur en scène, Julie Dossavi, chorégraphe, metteuse en scène et comédienne en arts de la rue, Sedef Ecer, auteure, Sophie Lacaze, compositrice, Pedro Garcia Velasquez, compositeur, la commission a sélectionné 16 projets.

La commission a tenu à saluer la qualité et la grande diversité des projets présentés montrant une nouvelle fois la capacité de l’écriture musicale contemporaine française à savoir enrichir et accompagner toutes les disciplines du spectacle vivant.

Les Lauréats
ARTS DE LA RUE :
• David Merlo pour la musique de "Hauteurs d’Homme", texte de Julien Degremont, mise en espace et en jeu d’Emeline Guillaud, production Malaxe.
• Alexis Thepot pour la musique de "La Tortue de Gauguin", texte et mise en scène de Luc Amoros, production Compagnie Lucamoros.

CIRQUE :
• Juan Jurado pour la musique de "Comme ça/Tel quel", texte d’Anna Rodriguez, mise en scène d’Aline Reviriaud, production Idem Collectif.

DANSE :
• Djénéba Kouyate et Fousco Sissoko pour la musique de "2147, et si l’Afrique disparaissait", texte d’Alain Béhar, Claude-Henri Buffard, Hubert Colas, Odile Sankara, Fatoumata Savane, Jacques Serena et Aristide Tarnagda, chorégraphie de Jean-Claude Gallota, mise en scène de Moïse Touré, production Les Inachevés.
• Pauline Boyer pour la musique de "Backline", chorégraphie de Thierry Micouin, production TM Project.
• Benjamin Rando pour la musique de "La Théorie du crocodile", chorégraphie de Delphine Bachacou et Jean- Baptiste Costes Muscat, production Les Ouvreurs de Possible.
• Aurélien Dumont pour la musique de "Les voix des arcanes", texte de Gabriele Alessandrini et Francesca Bonato, mise en scène de Francesca Bonato, production La Grande Fugue.
• Caroline Konrad et Quentin Sirjacq pour la musique de "Littéral", chorégraphie de Daniel Larrieu, production Cie Astrakan.
• Romain Dubois pour la musique de "Sans Peau(x)", texte de Toufik Oudrhiri Idrissi, production Objective Association et Cie Toufik.
• Holland Andrews, Dorothée Munyaneza et Alain Mahé pour la musique de "Unwanted", texte, mise en scène et chorégraphie de Dorothée Munyaneza, production Kadidi.

THEATRE ET THEATRE MUSICAL :
• Samuel Sighicelli pour la musique de "Aganta Kairos", texte de Michel Batalla, Laurent Mulot et Thierry Poquet, mise en scène de Thierry Poquet, production Eolie Songe.
• Alexandros Markeas pour la musique de "Etat Civil", texte de Sonia Chiambretto, mise en scène de François Wastiaux, production Cie Valsez Cassis.
• Thierry Balasse et Eric Groleau pour la musique de "Krim", texte et mise en scène de Sandrine Nicolas, production Echos Tangibles.
• Olivier Mellano pour la musique de "Le Fils", texte de Marine Bachelot-Nguyen et David Gauchard, mise en scène de David Gauchard, production Compagnie L’Unijambiste.
• Grégoire Letouvet pour la musique de "Memories of Sarajevo" et "Dans les ruines d’Athènes", texte de Julie Bertin, Jade Herbulot et Romain Marron, mise en scène de Julie Bertin et Jade Herbulot, production Le Birgit Ensemble.
• Patrick Marcland pour la musique de "Vénus et Adam", texte et mise en scène d’Alain Foix, production Quai des Arts.

La SACD soutient la création musicale contemporaine :
Dans le cadre de son action culturelle Musique, la SACD mène une politique d’incitation à l’écriture et à la production d’ouvrages lyriques contemporains. La copie privée est une source de financement capitale pour les auteurs.
Pour en savoir plus :
>> sacd.fr
>> Le portail des soutiens
>> La culture avec la copie privée

Photo : "Hauteurs d’Homme", production Malaxe © Malaxe.
La Rédaction

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

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© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

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Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

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09/10/2024
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"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

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Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

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Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024