La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
CédéDévédé

Zaragraf, les vagabonds du monde fantastique de la musique sans frontières

Ils sont quatre, musiciens/chanteurs du monde, atypiques, originaux et créatifs... vagabonds aériens virevoltants avec aisance, virtuosité, mais non sans fantaisie et humour, sur les traditions musicales de notre planète pour en concocter des élixirs uniques, inventifs et rafraîchissants. Ils ont réussi à marquer de leur style singulier le PMF (paysage musical français)... et sortent leur sixième album : "VagaMundo GaDjé".



Au départ, à la première écoute, c'est comme un choc... Une surprise explosive, inattendue, de celle qui vous laisse scotché à votre fauteuil ! Tout d'abord avec la voix de Mira... magique, étonnante, surprenante et prenante, comme sortie d'un dessin animé de Tex Avery, comme un 33 tours qu'on écouterait par distraction en 45 tours (à l'ère du mp3... un comble !)... Comme une mélodie enfantine... Ça surprend... Puis on s'habitue très rapidement, comme envoûté, subjugué et ensorcelé par cette voix hors du commun, à la présence quasi irréelle et fantastique...

Ensuite, avec le feu d'artifice de notes, de rythmes qui, dès le premier choc "vocal" passé, vous explose à la figure comme autant de bulles sonores et pétillantes... distillées par Emmanuel Waffler (guitares), Bruno Manjarres (guitare "flamenca", trompette) et Pepe Martinez (accordéon, tuba), les compagnons de route de Mira... qui tous forment Zaragraf (complété pour ce nouvel opus par Michel Altier à la contrebasse et Laurent Eulry aux saxophones alto et soprano).

Ensemble, ils élaborent une musique aux polyphonies du monde, à la croisée des chemins orchestraux, fantasques, festifs... Où règne l'alchimie intemporelle des mélanges mélodiques, tonales, stylistiques... sans frontières. Partitions transcontinentales d'un répertoire forgé par plus de quinze ans de voyages métissés... de l'univers musical chatoyant des Balkans au paysages hispaniques du flamenco, en passant par des escapades sonores latines, ou encore de subtiles complaintes réalistes... ou, plus énergiques, des riffs électriques aux accents rock et bluesy.

De ces vagabondages enthousiastes sur les portées multicolores des chants du monde, Zaragraf a déjà "gravé" 5 albums et offerts aux différents publics d'Europe des centaines d'étapes scéniques. "VagaMundo GaDjé" est donc leur sixième réalisation et l'occasion d'un nouveau spectacle "cabaret" bourré de surprises, d'émotions et de bonne humeur.


● Zaragraf "VagaMundo GaDjé".
Production : Mélodia.
Distribution : L'autre Distribution.
Sortie : 6 janvier 2014.

Mira Mrak : chant, violon, tambour.
Emmanuel Waffler : chant, guitares, computer.
Bruno Manjarres : chant, guitare "flamenca", trompette.
Pepe Martinez : chant, accordéon, tuba, cajon.
Invités
Michel Altier : contrebasse.
Laurent Eulry : saxophones alto et soprano.

Tournée
31 janvier 2014 : La Chapelle, Montpellier (30).
8 février 2014 : Théâtre Christian Liger, Nîmes (30).
1er mars 2014 : Salle des Capitelles, Poulx (30).
7 mars 2014 : La bergerie, Bouillargues (30).
21 mars 2014 : Théâtre municipal, Yssingeaux (43).
13 avril 2014 : Salle Polyvalente, Sernhac (30).
26 avril 2014 : Salle polyvalente, Caveirac (30).
14 juin 2014 : La Naute, Aubusson (23).
15 juin 2014 : Festival Swing 41, Salbris (41).
28 juin 2014 : Grand Place, Lédenon (30).
8 juillet 2014 : Festival de Thau, Montbazin (34).
18 juillet 2014 : Parvis des Arènes, Saint-Gilles (30).
26 juillet 2014 : Embrun (04).
15 novembre 2014 : Centre Culturel Le Dôme, Saint-Avé (56).

Gil Chauveau
Lundi 27 Janvier 2014

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter | Avignon 2025












À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024