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Festivals

Un premier envol du phénix pour porter haut la création dans un monde voulu solidaire et équitable

S'il prendra véritablement son envol en juin 2021, le Phénix Festival propose les 18, 19 et 20 septembre une inauguration sous la forme d'une programmation de neuf spectacles, avec la volonté affichée de s'inscrire dans un modèle économique solidaire et équitable entre théâtres, compagnies et spectateurs. Ces trois jours se dérouleront au studio Hébertot, premier partenaire de l'événement.



Laurent Madiot, "Le Destin" © Bernard Collet.
Laurent Madiot, "Le Destin" © Bernard Collet.
"De la joie, du rêve, de la magie… Voilà ce que vous promettent ces trois jours d'inauguration. De spectacles reconnus aux découvertes majeures, neuf représentations exceptionnelles - dans tous les sens du terme - sont organisées pour vous. Objectif : des étoiles dans vos yeux." Sandra Vollant, fondatrice du festival.

Attachée de presse travaillant sur Paris mais également très présente chaque année au festival d'Avignon pour défendre de nombreuses créations, Sandra Vollant a voulu, à la suite du confinement et compte tenu de la crise sanitaire que nous connaissons toujours, imaginer un événement pour renouer le contact, recréer du lien social et favoriser les initiatives artistiques, tout en pensant citoyen dans un monde plus solidaire.

Pour cela, le Phénix Festival (en juin) se veut un "pré-festival d'Avignon" permettant de soutenir et de valoriser les nouveaux spectacles. Ce sera pour ceux-ci un moyen de s'offrir un dossier construit avant de participer au grand marché vauclusien tout en bénéficiant d'un modèle économique équitable. Sa philosophie est l'équilibre en considérant honnêtement les moyens et les ressources de chacun - compagnies, directeurs de salle, spectateurs - et en les croisant.

"Pour que tu t'aimes encore" de et avec Trinidad © DR.
"Pour que tu t'aimes encore" de et avec Trinidad © DR.
Qu'il s'agisse des moyens de communication mis en œuvre (démarche écoresponsable vis-à-vis des affiches, flyers, etc.) ou du modèle économique (système d'entraide entre chaque acteur du métier), le principe de base repose ici sur la citoyenneté. C'est tout d'abord d'équilibre financier dont il s'agit. Concernant le théâtre, il n'y aura aucune location de créneau, celui-ci s'engageant à pratiquer un 50-50 sans minimum garanti et la compagnie - sans cachet au préalable - est rémunérée sur la base des recettes générées (50 %). Le spectateur bénéficie quant à lui d'un tarif unique de 15 € par spectacle, un prix modéré et participatif qui ne peut être modulé (sur les sites de revendeurs notamment).

De plus, toute compagnie qui participe au Phénix Festival s'inscrit dans une démarche commune. Affiches, flyers… L'ensemble des moyens de communication ne sont pas individuels mais collectifs. Cette démarche permet de mettre toutes les créations sur un même pied d'égalité et de mutualiser les dépenses. Elle est en même temps écoresponsable.

Ce modèle économique responsable permet aux compagnies, aux artistes, aux créateurs, de préparer le terrain à Paris afin d'assurer l'investissement engendré par le festival d'Avignon, de profiter d'une structure au modèle participatif plutôt que d'être isolé dans la mise en place de sa création. Pour mieux approcher ce projet, pour mieux s'en convaincre, le meilleur moyen n'est-il pas de participer à cet événement ? Rendez-vous donc les 18, 19 et 20 septembre !

Phénix Festival
Le festival de la création dans un monde solidaire
18, 19 et 20 septembre 2020.
Inauguration du Phénix Festival au Studio Hébertot (Paris 17e), 01 42 93 13 04.
>> studiohebertot.com

L'accueil des spectateurs se fera dans le strict respect des conditions sanitaires en vigueur au moment des représentations.

La première édition du Phénix Festival aura lieu du 1er au 13 juin 2021.
La Revue du Spectacle est partenaire du Phénix Festival.

Programme

"Et Vian, dans les dents !" de Brigitte Guedj © BM Palazon 2007.
"Et Vian, dans les dents !" de Brigitte Guedj © BM Palazon 2007.
Vendredi 18 septembre
● 17 h Conférence de presse façon "Apostrophe" avec Gilles Costaz.
● 19 h "Carte blanche", la surprise mimée de Julien Cottererau.
● 21 h "Et Vian, dans les dents !" de Brigitte Guedj, cabaret charmant sur Boris Vian.

Samedi 19 septembre
● 15 h "Ah ! Vous dirais-je mamans" de et avec Laure Elko, ventre et ventriloquie.
● 17 h "Contre-temps" d'Éric Chantelauze et Samuel Sené, théâtre musical et révélation !
● 19 h "La Conférence des oiseaux" de Jean-Claude Carrière, envolée… Danse et soufisme.
● 21 h "Pour que tu t'aimes encore" de et avec Trinidad, un "en corps" psycho-humoristique.

Dimanche 20 septembre
● 15 h "Le Destin moyen d'un mec fabuleux" de Laurent Madiot, une épopée fantasmagorique en musique.
● 17 h "Los Guardiola - La Comédie du tango" de et avec Giorgia Manchoiri et Marcelo Guardiola, 2 étoiles du "TangoTeatro".
● 19 h "Dionysos" de Robin Laporte, la vraie histoire du vin… hic !b[

Gil Chauveau
Dimanche 13 Septembre 2020

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

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C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

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La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

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Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023