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Festivals

Teatro a Corte... Performances au service du merveilleux, de l'invention et de l'imaginaire... collectif !

05/07 au 21/07/2013, Festival International "Teatro a Corte", Turin, Italie

Ce week-end est le dernier de l'édition 2013 de Teatro a Corte. Celui-ci sera marqué une nouvelle fois par d'étonnantes performances et de plusieurs productions inventives où le théâtre s'associe au film d'animation et à la musique, où les mouvements dansés du corps se placent à la frontière fragile entre vertige et légèreté...



"The Animals and Children took to the Streets", Cie 1927 © Nick Flintoff.
"The Animals and Children took to the Streets", Cie 1927 © Nick Flintoff.
Spectacles jouant sur l'émerveillement, suscitant l'étonnement du spectateur, riches de surprises et de mises en scène originales seront au programme de ces trois derniers jours de festival. L'une des productions les plus marquantes est sans aucun doute "The Animals and the Children Took to the Streets" de la Compagnie 1927 (Royaume-Uni), de Suzanne Andrade et Paul Barritt, spectacle très remarqué l'année dernière lors du Festival In d’Avignon. Mêlant avec beaucoup d'ingéniosité et d'habilité le film d'animation (spécialité de Paul Barritt) - donnant naissance à un décor animé sur trois écrans -, le théâtre (texte et mise en scène de Suzanne Andrade) et la musique de Lilian Henley, cette création de 1927 embarque le public dans un conte de fée macabre inédit, envoûtant... mais où le merveilleux et le féérique prennent le dessus... comme dans un film de Tim Burton.

Dans le splendide château de Racconigi, "La balance de Lévité", nouvelle création du jongleur et danseur Yoann Bourgeois, propose une nouvelle approche de la gravitation (grâce notamment l'utilisation d'une machine qui donne son nom au spectacle) où le simple poids d'un corps dans l'espace crée une danse aérienne, douce et légère, flirtant avec l'apesanteur. De ces mouvements, entre suspensions et chutes, Yoann Bourgois et Marie Fonte font naître de nouveaux équilibres usant des jeux du vertige. Une proposition à la découverte d'une chorégraphie gravitationnelle.

© Moselle Développement/Philippe Gisselbrecht.
© Moselle Développement/Philippe Gisselbrecht.
"Le monde n’existe que s’il est peint et chanté" disent les initiés aborigènes d’Australie. Pour Luc Amoros, la ville n’existe que si ses murs chantent et peignent son histoire. En images, débordant de couleurs et en musiques de fête. Avec "Page Blanche", il crée un théâtre d’illusions fabriquées en direct, entre bricolage et haute technologie, "performances" où le texte s’entremêle aux arts plastiques, les musiques de scène aux caméras…Couvrant un grand échafaudage adossé à une façade de la ville, comme une immense page blanche offerte, des toiles tendues vont se couvrir d’images peintes ou gravées en direct, au vu et au su des spectateurs ; fresque collective ou bande dessinée déferlante, composée et mise en voix par une demi-douzaine de jeunes peintres-chanteurs d’Europe... pour conter une histoire, des histoires…

© Moselle Développement/Philippe Gisselbrecht.
© Moselle Développement/Philippe Gisselbrecht.
Du 5 au 21 juillet 2013.
Informations pour le public : +39 011.5119409.
Biglietteria di Palazzo Reale,
Piazzetta Reale 1, Torino.
Du mardi au jeudi de 15 h à 19 h, vendredi à dimanche de 10 h à 19 h.
Info : +39 0114362736.

InfoPiemonte :
Tous les jours de 10 h à 18 h,
Piazza Castello 165, Torino.

Service de navette gratuit de Turin (Piazza Castello) pour les sites des spectacles.
Réservation obligatoire.

>> teatroacorte.it
>> Programme du festival en anglais

Gil Chauveau
Jeudi 18 Juillet 2013

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Balade équestre dans l'univers singulier de Bartabas… et de Zingaro, un théâtre pour les chevaux

Forte de quarante ans d'observation de la compagnie Zingaro, de ses évolutions et métamorphoses, ainsi que d'une écoute attentive des murmures émanant de la relation entre Bartabas et ses chevaux, Fabienne Pascaud nous offre une exploration aux confins de la création équestre pour découvrir les sources originelles et intimes de son art au cours de douze grands chapitres, chacun scrutant un aspect différent de la pensée créatrice de cet artiste visionnaire.

"Cette créature mi-homme mi-cheval surgit de nulle part et éructant tel un fou sur les pavés de la ville était peut-être un des ultimes avatars d'Antonin Artaud (1896-1948). Bartabas sortait des légendes et des songes. Et nous ramenait au royaume des légendes et des songes."

C'est en 1978, lors de son premier Festival d'Avignon, que Fabienne Pascaud découvre Bartabas. Pour ce dernier, c'est l'époque "Cirque Aligre", après le Théâtre Emporté et avant Zingaro. Surnommé Bartabas le Furieux, il véhicule déjà une certaine folie, à la fois créatrice et unique, et une grande curiosité. Sa créativité va très vite puiser son inspiration dans la richesse de l'ailleurs, dans les différents aspects du monde…

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© DR.
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Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

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