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Festivals

Place aux Jeunes et à la fête au Festival Nice Classic Live !

L'édition 2021 du Festival Nice Classic Live, manifestation dirigée par la pianiste Marie-Josèphe Jude, se tiendra du 20 juillet au 15 août 2021. Avec dans son Académie une place particulière consacrée aux jeunes talents privés ces derniers mois de scène et de grands talents de la scène classique, le festival nous propose un tour du monde en 25 concerts.



© Georges Véran.
© Georges Véran.
Il avait pu avoir lieu l'été dernier entre deux confinements ; c'est tout de même avec bonheur et soulagement que la pianiste Marie-Josèphe Jude a pu mettre au point une programmation des plus intéressantes pour cette nouvelle édition du Festival Nice Classic Live. Place à la Musique au grand air et au plaisir de partager !

De l'Autriche du XVIIIe siècle aux cabarets new-yorkais sans oublier la France des années folles, le festival nous invite donc à un beau voyage. Les célébrations des grands compositeurs ne sont pas oubliées : cinquante ans de la disparition de Stravinsky, cent ans de celle de Camille Saint-Saëns, centenaire de la naissance d'Astor Piazzolla. Pour les interpréter comme pour mettre à l'honneur également les autres grands compositeurs du programme de cette édition, le public applaudira encore des artistes prestigieux - qui enseignent aussi à l'Académie internationale d'Été de Nice. Citons Nathalie Dessay, Laurent Naouri, Philippe Cassard, Philippe Bianconi, Thomas Enhco, Pierre Génisson et Olivier Charlier, entre nombreux autres excellents artistes.

© Georges Véran.
© Georges Véran.
Quelques points forts tout au long de ce beau mois niçois en musique. La soirée d'ouverture du 20 juillet lancera La Nuit du Piano avec Emmanuel Strosser, Elena Rozanova, Akiko Ebi et Florent Boffard sur la scène Matisse ; une scène située dans les jardins des Arènes de Cimiez, un havre de paix avec vue sur la ville et la mer. Le 23 juillet Claire Désert, Philippe Graffin (violon) et Michel Lethiec (clarinette) interpréteront la 3e Sonate d'Enesco, et les Contrastes de Bartok au même endroit.

Outre de nombreuses soirées consacrées aux jeunes artistes (les Scènes Tremplin en libre accès), les concerts de fin de session de l'Académie internationale d'Été de Nice seront offerts les 24, 31 juillet et 7 août sur la Scène Matisse puis au Cloître du Monastère de Cimiez. Ces jeunes artistes laisseront la place le lendemain du 24 juillet à l'Orchestre philharmonique de Nice dirigé par Laurent Petitgirard pour une soirée dédiée à Saint-Saëns, Ravel, Mendelssohn (avec Gilles Apap au violon) et au Concerto pour flûte (Vincent Lucas) et harpe (Marie-Pierre Langlamet) composée par le chef lui-même.

Fin juillet, place aux "Paroles de femmes" (celles d'Alma Mahler, Clara Schumann, Fanny Mendelssohn) portées par un duo très attendu : Nathalie Dessay et Philippe Cassard. En août, l'Hommage à Piazzolla sera porté par la directrice artistique elle-même, Marie-Josèphe Jude, Jean-Marc Phillips, Pierre Génisson (entre autres), mais ces interprètes de grand talent donneront aussi la Sonate pour clarinette et piano de Poulenc, le Spartacus de Khatchaturian et la Tarentelle de Saint-Saëns. Thomas Enhco au piano complétera un duo original avec le marimba de Vassilena Serafimova pour un concert "Bach Mirror" - car le jazz n'est pas oublié au festival avec un week-end du 15 août présentant en renfort le saxophoniste Pierre Bertrand pour de belles "Colors". Ce sera vraiment "La Musique en fête" cette année encore à Nice !

Festival Nice Classic Live
Du 20 juillet au 15 août 2021.
Programme complet et réservation :
>> niceclassiclive.com
concert@aien.fr

© Georges Véran.
© Georges Véran.

Christine Ducq
Mardi 13 Juillet 2021

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© Jean-Louis Fernandez.
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Yves Kafka
03/03/2023
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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
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Brigitte Corrigou
07/04/2023
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Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

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Photo de répétition © Cie du Double.
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