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Festivals

Nanterre dans la rue avec la 33e édition du festival Parade(s)

Devenu l'une des références françaises en matière de festivals dédiés aux arts de la rue, Parade(s) est de retour du 2 au 4 juin pour une nouvelle et riche programmation alliant création, fête et poésie. Plus de 40 spectacles - cirque, théâtre de rue, musique, danse, marionnettes - sont au programme, dans différents lieux au cœur de Nanterre, et tous, chose rare, sont entièrement gratuits. Petit plus, le samedi 3 juin, Parade(s) accueille Nuit Blanche, un événement majeur de la vie culturelle de la Métropole du Grand Paris, imaginé avec Les Noctambules, école et fabrique de cirque à Nanterre.



"Inertie", Underclouds Cie © Édouard Barra.
"Inertie", Underclouds Cie © Édouard Barra.
Manifestation festive, colorée et spectaculaire porté par la ville de Nanterre, Parade(s) investit tout le centre-ville avec des spectacles et des ateliers s'adressant à tous les publics et mettant en avant différentes disciplines artistiques. Parmi les quarante compagnies présentes, six proposeront cette année une création. En plus de la Nuit blanche, le festival complète sa programmation, au croisement des arts et du sport, pour annoncer les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 dont Nanterre sera collectivité hôte.

Avant de découvrir deux trois points remarquables, petit retour en arrière. Pour l'édition 2022, le festival a accueilli 20 000 spectateurs et 44 compagnies qui ont donné 155 représentations. Pour la 33e édition, 137 représentations seront proposées dans des lieux aussi divers que le parc des Anciennes-Mairies, le parc Hoche ou celui du centre de la Boule, sur de nombreuses places, dans les rues bien sûr, mais aussi dans deux écoles et un lycée, à la Maison de la musique et à la Salle des fêtes, etc. Avec ses deux ateliers - un consacré au chant et l'autre à la manipulation des marionnettes -, ses installations participatives et ses spectacles en accès libre, sa participation à la Nuit Blanche - coordonnée à Nanterre par les Noctambules -, Parade(s) symbolise bien la "culture pour toutes et tous" et le "vivre ensemble" auxquels la municipalité est très attachée.

Des compagnies et des spectacles

"Banc de Sable", Cie 126 Kilos © Kalimba 12.
"Banc de Sable", Cie 126 Kilos © Kalimba 12.
Théâtre de rue
ADHOK "Qui-vive"
ANNIBAL ET SES ÉLÉPHANTS "L'étrange cas du docteur Jekyll et de monsieur Hyde"
L'ART OSÉ "Jacqueline et Marcel au fil du trottoir" ; Les dangereuses liaisons de Jacqueline et Marcel" ; "Jacqueline et Marcel jouent Le Music-hall de Lagarce"
LES BATTEURS DE PAVÉS "Richard III ou le pouvoir fou" (Suisse)
COMPAGNIE DÉLIT DE FAÇADE "À Taille Humaine" ; Tu parlais de moi sans me connaître"
COMPAGNIE DÉRÉZO "Ce que voient les oiseaux"
FIVE FOOT FINGERS "Sécuricool" (Création 2023)
LE GRAND COLOSSAL THÉÂTRE "La Chienlit – Épisode 1" ; "Pour un fascisme ludique et sans complexe" ; "La Chienlit - Épisode 2" ; "Le meurtre de Madame Singer" (Création 2023)
KTHA COMPAGNIE "On veut"
LES FUGACES "Vivants" ; "La Ronde"
LAISSEZ FOU RÊVER "Ze Match !"
SENTIMENTALE FOULE "La Grande boueuse" (Création 2023)
COMPAGNIE LES VAGUES TRANQUILLES "Khalass, my love" (Création 2023)
XTNT "Vénus et l'eau"

"Résiste", Les filles du renard pâle © Ian Grandjean.
"Résiste", Les filles du renard pâle © Ian Grandjean.
Cirque
COMPAGNIE 126 KILOS "Banc de sable"
LES FILLES DU RENARD PÂLE "Résiste"
FOOTSTYLE "Unisphère"
LA HORDE DANS LES PAVÉS "Impact d’une course (Nanterre)"
COMPAGNIE LAM "Dancing spirit"
COLLECTIF MAISON COURBE "Le Paradoxe des Jumeaux"
CIE POL & FREDDY "De Cuyper vs. De Cuyper" (Belgique)
COMPAGNIE PRESQUE SIAMOISES "Come-Back" (Création 2023)
LES SANGLÉS & EN CORPS EN L’AIR "Gagarine is not dead" (Création 2023)
TRIPOTES CIE "Encore une fois" (Belgique)
UNDERCLOUDS CIE "Inertie"

Musique
LES AIMANTS "L'Armoire Polyphonique" (Compagnie émergente)
EL MAOUT "Wanna Go"
LE GRAND BAL RAÏ
LES OEILS & LA COSTUMERIE DES HABITS ET VOUS "TSF Sound System"

"Trampo Photo", Pôle K © Pôle K.
"Trampo Photo", Pôle K © Pôle K.
Danse
CIE 29.27 "Les petits duos…"
CIE BACKUS "Des-Unis"
CLAIRE DUCREUX "Silencis" ; "Avec le temps..." (Espagne)
FRICHTI CONCEPT "Boléro surprise"

Marionnettes
COMPAGNIE LA COUR SINGULIÈRE "Josette et Mustapha"

Festival Parade(s)
Du 2 au 4 juin 2023.
Festival des Arts de la Rue.
Spectacles gratuits.
Nanterre centre-ville, Parc des Anciennes-Mairies, rues et lieux à proximité.
Tél. : 01 41 37 94 20.
parades@mairie-nanterre.fr
>> nanterre.fr/parades

Gil Chauveau
Jeudi 25 Mai 2023

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023