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RV du Jour

Marc-Henri Lamande est...

À écouter : Épisode 1

En ce moment, au Théâtre de la Reine Blanche*, est à l'affiche une pièce déjà largement jouée, "Dieu, qu’ils étaient lourds… !", interprétée par un très grand comédien : Marc-Henri Lamande. Nous partagerons en sa compagnie quatre rendez-vous qui nous permettront de découvrir cet artiste rare incarnant à merveille la figure de Protée, car à la fois pianiste, auteur, comédien… À tel point qu’il est regrettable que le "Grand Jury" (si petit soit-il) d’attribution des molières ait, jusque-là, oublié de se pencher sur son Œuvre…



Marc-Henri Lamande © Camille Goudard.
Marc-Henri Lamande © Camille Goudard.
D'Antonin Artaud (il y a vingt ans) à Valère Novarina en passant par Céline, Marc-Henri Lamande a ce don d’incarner. En perpétuel questionnement, c’est tout son être qui se met au service de ces auteurs qu’il décide d’interpréter et de leur pensée. Celle-ci prend chair comme s’il était lui-même ces textes.
Avec ce comédien, on ne peut plus parler ni de jeu ni d’interprétation.
Il est… et le dire c’est déjà trop.

Cela, on le mesure déjà à l’écart qu’il y a entre l'artiste que vous voyez sur scène et cet homme, plutôt maigrichon et petit, qui se présente devant vous. Si vous deviez le croiser dans la rue, vous ne le reconnaîtriez certainement pas. C’est peut-être à ça qu’on reconnaît un grand comédien, à sa capacité à se transfigurer… D’ailleurs, comme il dit lui-même, Marc-Henri Lamande ne l’intéresse pas beaucoup. Ce qu’il veut donc, c’est parler de son œuvre, des textes qu’il interprète, des concerts qu’il donne.

Ce virtuose du mot et du jeu est tout juste époustouflant. Mais nous ne nous attarderons pas ici à chroniquer ses spectacles (pour cela la revue de presse est suffisamment prolixe).

Nous avons préféré lui donner la parole… Écoutons ce premier épisode avec Marc-Henri Lamande qui raconte la genèse du Céline dans lequel il fait entendre l'écrivain autant que l'homme, joué en ce moment au Théâtre de la Reine Blanche. Si vous ne l’avez pas encore vu, courez, c’est superbe !

*Le Théâtre de la Reine Blanche a été racheté récemment, nous aurons prochainement l’occasion d’en reparler…
episode_1_lamande_1_.mp3 Episode 1 ITV de Marc-Henri Lamande.mp3  (4.54 Mo)


"Dieu, qu'ils étaient lourds...!"

Marc-Henri Lamande © Camille Goudard.
Marc-Henri Lamande © Camille Goudard.
Texte : Louis-Ferdinand Céline, aux Éditions Gallimard.
Conception, adaptation et mise en scène : Ludovic Longelin.
Avec : Marc-Henri Lamande et en alternance Thomas Canidel, Ludovic Longelin et Mathieu Wilhelm.
Lumières : Marc Roques.
Durée : 1 h 10.
>> Marc-Henri Lamande

Du 18 novembre 2014 au 28 mai 2015.
Mardi, jeudi et samedi à 21 h.
Théâtre de la Reine Blanche, Paris 18e, 01 42 05 47 31.
>> reineblanche.com

Générique de l'interview composé et interprété par Pierre-Yves Plat.

À écouter : Épisode 2


Jeudi 23 Avril 2015

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

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Brigitte Corrigou
08/09/2023
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La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
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"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
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"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023