La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

Les Nuits de la Citadelle, un festival toujours au rendez-vous !

Les 66e Nuits de la Citadelle à Sisteron brilleront de tous les feux de la rampe du 17 juillet au 13 août 2021 avec un généreux éclectisme artistique.



"Folia" © Julie Cherki.
"Folia" © Julie Cherki.
Plus vieux festival théâtral de France depuis 1928, les Nuits de la Citadelle donnent désormais (et depuis longtemps) rendez-vous à tous les arts pendant l'été (et ce, même en 2020 !). Dans cette belle région provençale, les lieux patrimoniaux de Sisteron, dont le superbe théâtre de verdure, accueilleront à 21 h 30 un large public (dans le respect des règles sanitaires) en lui offrant une programmation éclectique et généreuse, forte de formes artistiques variées.

Le 17 juillet, le festival ouvre sa saison avec "Gravité", un ballet créé en 2018 par Angelin Preljocaj et interprété à nouveau ici par sa troupe sur des musiques de Bach, Ravel et Xenakis, notamment. Et c'est encore avec de la danse que se clôturera la manifestation le 13 août avec "Folia" de Mourad Merzouki et Franck-Emmanuel Comte (encore une création de 2018). Tous les festivaliers sont invités à vibrer dans un espace situé au carrefour du baroque et du hip-hop, c'est-à-dire à la fête de mariage de la danse hip-hop sur de la musique baroque - interprétée par Grégoire Durrande avec Le Concert de L'Hostel Dieu). Un projet original qui devrait réunir toutes les générations.

"Gravité" © Jean-Claude Carbonne.
"Gravité" © Jean-Claude Carbonne.
Le 20 juillet, dans la Cathédrale Notre-Dame des Pommiers, les Talens Lyriques dirigés par leur chef Christophe Rousset accompagneront la magnifique mezzo Ambroisine Bré dans un récital, "Les Larmes de la Vierge", consacré à l'oratorio italien de Naples à Venise (avec Rossi, Monteverdi, Caldara, et Händel, entre autres). Mais si votre religion vous appelle plutôt dans l'univers du théâtre, vous pourrez applaudir Sarah Biasini dans "La Mégère apprivoisée" de William Shakespeare, le 1er août, dans l'adaptation et la mise en scène de Frédérique Lazarini.

Les douces nuits provençales pourront aussi ranimer votre passion pour le concert classique. Le 25 juillet, la violoniste Alena Baeva et le pianiste Vadym Kholodenko interpréteront des œuvres conçues pour leur duo, de Schubert à Tchaïkovsky sans oublier Schumann. Le 4 août au Cloître Saint-Dominique, la cheffe Claire Gibault à la tête de sa formation, le Paris Mozart Orchestra, partagera avec la jeune et talentueuse trompettiste Lucienne Renaudin Vary des oeuvres de Mendelssohn, Mozart, Bartok, Piazzola et même le rare Concerto pour trompette de Johann Neruda.

Paris Mozart Orchestra et Lucienne Renaudin Vary © Romain Fievet.
Paris Mozart Orchestra et Lucienne Renaudin Vary © Romain Fievet.
Enfin, on ne ratera pas le Paul Lay Trio le 7 août pour leur concert de jazz, "Deep Rivers", avec évidemment Paul Lay au piano, la chanteuse Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu pour une riche soirée consacrée aux chansons populaires américaines des années 1860 à 1960. Encore de belles Nuits de la Citadelle en perspective !

Festival des Nuits de la Citadelle
u 17 juillet au 13 août 2021.
Concerts à 21 h 30.

Programme et réservations :
Pavillon A.T.M.
1, Allée de Verdun.
04200 Sisteron.
Tél. : 04 92 61 06 00.
>> nuitsdelacitadelle.fr

Christine Ducq
Lundi 28 Juin 2021

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023







À découvrir

"Othello" Iago et Othello… le vice et la vertu, deux maux qui vont très bien ensemble

Réécrit dans sa version française par Jean-Michel Déprats, le texte de William Shakespeare devient ici matière contemporaine explorant à l'envi les arcanes des comportements humains. Quant à la mise en jeu proposée par Jean-François Sivadier, elle restitue - "à la lettre" près - l'esprit de cette pièce crépusculaire livrant le Maure de Venise à la perfidie poussée jusqu'à son point d'incandescence de l'intrigant Iago, incarné par un Nicolas Bouchaud à la hauteur de sa réputation donnant la réplique à un magnifique Adama Diop débordant de vitalité.

© Jean-Louis Fernandez.
Un décor sombre pouvant faire penser à d'immenses mâchoires mobiles propres à avaler les personnages crée la fantasmagorie de cette intrigue lumineuse. En effet, très vite, on s'aperçoit que l'enjeu de cet affrontement "à mots couverts" ne se trouve pas dans quelque menace guerrière menaçant Chypre que le Maure de Venise, en tant que général des armées, serait censé défendre… Ceci n'est que "pré-texte". L'intérêt se noue ailleurs, autour des agissements de Iago, ce maître ès-fourberies qui n'aura de cesse de détruire méthodiquement tous celles et ceux qui lui vouent (pourtant) une fidélité sans faille…

L'humour (parfois grinçant) n'est pour autant jamais absent… Ainsi lors du tableau inaugural, lorsque le Maure de Venise confie comment il s'est joué des aprioris du vieux sénateur vénitien, père de Desdémone, en lui livrant comment en sa qualité d'ancien esclave il fut racheté, allant jusqu'à s'approprier le nom d'"anthropophage" dans le même temps que sa belle "dévorait" ses paroles… Ou lorsque Iago, croisant les jambes dans un fauteuil, lunettes en main, joue avec une ironie mordante le psychanalyste du malheureux Cassio, déchu par ses soins de son poste, allongé devant lui et hurlant sa peine de s'être bagarré en état d'ébriété avec le gouverneur… Ou encore, lorsque le noble bouffon Roderigo, est ridiculisé à plates coutures par Iago tirant maléfiquement les ficelles, comme si le prétendant éconduit de Desdémone n'était plus qu'une vulgaire marionnette entre ses mains expertes.

Yves Kafka
03/03/2023
Spectacle à la Une

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
07/04/2023
Spectacle à la Une

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature. "Nos Jardins", ce sont également les jardins d'agrément que les nobles, les rois puis les bourgeois firent construire autour de leurs châteaux par des jardiniers dont certains, comme André Le Nôtre, devinrent extrêmement réputés. Ce spectacle englobe ces deux visions de la terre pour développer un débat militant, social et historique.

Photo de répétition © Cie du Double.
L'argument de la pièce raconte la prochaine destruction d'un jardin ouvrier pour implanter à sa place un centre commercial. On est ici en prise directe avec l'actualité. Il y a un an, la destruction d'une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire des infrastructures accueillant les JO 2024 avait soulevé la colère d'une partie des habitants et l'action de défenseurs des jardins. Le jugement de relaxe de ces derniers ne date que de quelques semaines. Un sujet brûlant donc, à l'heure où chaque mètre carré de béton à la surface du globe le prive d'une goutte de vie.

Trois personnages sont impliqués dans cette tragédie sociale : deux lycéennes et un lycéen. Les deux premières forment le noyau dur de cette résistance à la destruction, le dernier est tout dévoué au modernisme, féru de mode et sans doute de fast-food, il se moque bien des légumes qui poussent sans aucune beauté à ses yeux. L'auteur Amine Adjina met ainsi en place les germes d'un débat qui va opposer les deux camps.

Bruno Fougniès
23/12/2022