La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

Le printemps prend la parole en Marne et Gondoire

27/05 au 2/06/2013, "PrinTemps de paroles", Lagny-sur-Marne, Montévrain, Jablines, Collégien, Dampmart, Bussy-Saint-Martin

Il est un territoire nommé Marne et Gondoire, à la lisière de Torcy (77), qui accueille le Parc culturel de Rentilly. C'est dans ce domaine qu'a lieu depuis 2004 un festival, "PrinTemps de paroles", né autour de l’idée de la parole dans le spectacle vivant. La première année, celui-ci ne durait qu'un week-end et n'accueillait qu'une dizaine de compagnies. Neuf ans plus tard, le petit festival est devenu grand, s'étalant sur 7 jours, proposant plus d'une centaine de représentations et se déroulant sur six communes...



"Transports exceptionnels" par la Cie Beau Geste © Jean-Louis Fernandez.
"Transports exceptionnels" par la Cie Beau Geste © Jean-Louis Fernandez.
Si l’essence du festival est restée intacte, "PrinTemps de paroles" a donc bien grandi. Durant sept jours, plus d’une trentaine de compagnies de théâtre, danse, musique ou de spectacle de rue se produisent à Lagny-sur-Marne, Montévrain, Jablines, Collégien, Dampmart et Bussy-Saint-Martin : un jour différent de la semaine pour chaque commune et deux à trois spectacles par soirée, le week-end se déroulant, lui, au Parc culturel de Rentilly (à Bussy) avec plus de trente-cinq propositions différentes. Petits plus : les représentations sont gratuites et un service de navette est mis en place le week-end pour faciliter l'accès au parc.

Cette édition exceptionnelle, marquant le 10e anniversaire du festival, offre une programmation riche et de grande qualité. Parmi les spectacles présents, à noter le lundi soir le réjouissant "Film du dimanche soir" par Annibal et ses éléphants. Le lendemain, la compagnie 100 issues avec "Idéaux Beurre noir" installe son ring pour un spectacle des plus décoiffant où les artistes se renvoient dans les cordes pour des performances physiques époustouflantes. Le reste de la semaine se déclinera entre déambulation en chansons avec les Sœurs Goudron (à découvrir leur savoureuse adaptation du "Youki" de Gotainer), et déambulation, sur les pas de danse de la compagnie Ex Nihilo.

© Gandini Juggling - Owen.
© Gandini Juggling - Owen.
Sans oublier le théâtre d’objets pour "mignonnettes, contenants et contenu" de Fred Ladoué avec son "Casier de la Reine", version éthylique des Trois Mousquetaires, les surprenants danseurs de la Cie Ex-Nihilo défiant les lois de la pesanteur, les trois chanteurs a cappella de "Garçons, s’il vous plaît !". Enfin, pour clore cette semaine en beauté - et avant de passer le week-end au Domaine de Rentilly -, les "so british" Gandini Juggling dévoileront tout leur talent de jongleurs et tout leur humour…

Le week-end sera également riche avec trente-cinq spectacles représentés, pour la plupart, plusieurs fois dans le journée. À ne pas louper les petites marionnettes-objets et leurs joyeuses "actualités" proposées par les Ateliers Denino et la Compagnie de l’Échelle, le spectacle de danse "Les camoufleurs" de Sylvain Prununec et A48, la tonitruante et joyeuse fanfare Ceux Qui Marchent Debout, l'étonnant "Des fourmis dans la lanterne" avec les minuscules marionnettes de la compagnie Clic qui vous emmènera pour un voyage nostalgique dans l'univers en noir et blanc du cinéma muet, ou l'aérien et spectaculaire "Equilibrum (L’)" des Rémouleurs. Bien d'autres surprises encore à découvrir dans le programme complet ci-dessous.

© Cie de l'Échelle .
© Cie de l'Échelle .
Grâce à la qualité de sa programmation et à la gratuité de tous les spectacles proposés, le festival "PrinTemps de paroles" gagne en notoriété chaque année. Il touche aujourd’hui une population au-delà du territoire de Marne et Gondoire et son rayonnement s’étend sur l’ensemble du grand Est parisien. Un festival à découvrir donc... notamment les 1er et 2 juin dans le très beau cadre arboré du Parc de Rentilly... en espérant que le soleil se donne lui aussi enfin en spectacle !

Du 27 mai au 2 juin 2013.
PrinTemps de paroles, 10e édition.
En Marne et Gondoire, Parc culturel de Rentilly.
Infos : Office de Tourisme de Marne et Gondoire, 01 64 02 15 15.
>> parcculturelrentilly.fr

>> Programme complet.

Cie des Sœurs Goudron © JLB.
Cie des Sœurs Goudron © JLB.

Gil Chauveau
Vendredi 24 Mai 2013

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024