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Festivals

Le festival Nice Classic Live poursuit sa mue

Un nouveau festival à Nice ? Depuis 2018, le Nice Classic Live a repris l'héritage des Concerts du Cloître et le fait fructifier. Pour l'édition 2019, le festival s'étoffe en offrant une belle programmation estivale dans divers lieux patrimoniaux de la ville et en créant une Session d'Automne pour les cent ans des Studios de la Victorine.



© DR.
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Depuis 1958, les Concerts du Cloître embellissaient les étés des adeptes de la perle de la Méditerranée (habitants et touristes). Désormais sous la direction artistique et la présidence de l'enfant du pays, la pianiste Marie-Josèphe Jude, le festival devient un rendez-vous classique majeur des Niçois et plus largement de la Région Provence-Côte d'Azur. Le festival investit ainsi de nouveaux lieux tels que le Musée Matisse ou le Palais Lascaris, un chef-d'œuvre baroque en plus du superbe Cloître du XVIe siècle - jouxtant avec son jardin et sa roseraie le Monastère de Cimiez fondé au IXe siècle par des Bénédictins.

Pour cette deuxième édition sous le nouvel intitulé de Nice Classic Live, Marie-Josèphe Jude a imaginé une programmation placée sous le signe de la filiation entre les compositeurs, les artistes invités (la crème des interprètes français) ; réunissant également une famille d'artistes dans le cadre de l'Académie internationale d'Été qui donne sa chance aux jeunes talents depuis soixante ans. Petite sélection des concerts à ne pas rater si vous avez la chance de passer quelques jours le long de la Baie des Anges.

© DR.
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On commémore cette année la disparition de Berlioz ? Son 150e anniversaire ne sera pas oublié (le 17 juillet) avec une transcription de sa Symphonie Fantastique pour les deux pianos de Marie-Josèphe Jude et Michel Béroff. Participent aussi à cette belle soirée le clarinettiste d'origine niçoise Patrick Messina (premier solo de l'Orchestre national de France), le violoncelliste qu'on aime, Xavier Phillips, accompagnés de Jean-François Heisser et Olivier Charlier. L'Orchestre Philharmonique de Nice dirigé par Marc Coppey donnera la Symphonie n° 7 de Beethoven (le 19 juillet), le Concerto pour flûte de Vivaldi avec le premier solo de l'Orchestre de Paris, Vincent Lucas, et le Double Concerto pour violon et violoncelle de Brahms interprété aussi par Jean-Marc Phillips-Varjabédian (du trio Wanderer) et son frère Xavier.

L'Orchestre de Cannes dirigé par Benjamin Lévy proposera (le 24 juillet) un "Bach Projekt" consacré aux concertos pour deux, trois et quatre claviers. Mais auparavant on n'aura pas oublié d'aller applaudir (le 15 juillet) Marianne Piketty, son violon et son ensemble Le Concert Idéal pour une soirée dédiée à Vivaldi et Piazzolla. Michel Vuillermoz, qu'on ne présente plus, lira pour un "Concert-lectures" (le 31 juillet) la correspondance de Clara et Robert Schumann, dont on fête le 200e anniversaire de la naissance. Il sera bien entouré avec la mezzo Delphine Haidan, la flûtiste Sophie Cherrier et Marie-Josèphe Jude, entre autres artistes.

Marie-Josèphe Jude © DR.
Marie-Josèphe Jude © DR.
Le concert "Tremplin" pour les jeunes talents reçus à l'Académie (le 4 août) succèdera à un concert "Passerelles", entre répertoires classique et jazz, avec les pianistes Fanny Azzuro, Hervé Sellin et leurs amis (le 2 août). Parmi tant de beaux rendez-vous, citons encore le récital du pianiste François Chaplin (le 5 août) ou encore la soirée dédiée à "L'Allemagne romantique" de Schumann à Brahms (en clôture le 9 août) réunissant une fine équipe d'artistes : le quatuor formé par Pierre Génisson (clarinette), Roland Daugareil (violon), Johan Schmidt (piano) et l'excellent Jérôme Pernoo (violoncelle).

Pour fêter dignement les cent ans des Studios de la Victorine, une Session d'Automne est prévue du 27 au 29 septembre. Elle sera consacrée à la musique de films.

Festival Nice Classic Live 2019.
Du 15 juillet au 9 août 2019.
Monastère de Cimiez.
Place Jean-Paul II, Nice (06).
Tél. : 04 93 81 01 23.
>> niceclassiclive.com

Christine Ducq
Vendredi 28 Juin 2019

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
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Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

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© Philippe Hanula.
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26/03/2024