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Festivals

Le Festival de la Vézère fête ses 40 ans !

Du 6 juillet au 14 août, le Festival de la Vézère entend fêter son anniversaire avec panache. Outre sa fidèle proposition d'unir étroitement musique et patrimoine autour et au delà des rivières de la Vézère et de la Corrèze, la manifestation innove pour cette nouvelle édition.



Festival de la Vézère 2020, concert de la famille Pidoux © 28mmphoto.
Festival de la Vézère 2020, concert de la famille Pidoux © 28mmphoto.
Quand Isabelle du Saillant et son époux ont créé en 1981 le Festival de la Vezère, ils n'imaginaient pas l'importance que la manifestation prendrait dans les quarante années qui suivraient. Auraient-ils pu prévoir qu'en quatre décades, 27 communes allaient accueillir plus de 700 concerts, que le festival accueillerait près de deux cent mille spectateurs ? Et ce, non seulement dans la Chapelle du Saillant attenante à leur château (aux vitraux imaginés par Chagall) mais encore dans quatorze lieux patrimoniaux éparpillés dans la région de Brive-la-Gaillarde.

Pour cette 40e édition, les grandes stars fidèles au festival seront là, tel le pianiste Arcadi Volodos qui donnera, le 3 août au Château du Saillant, deux récitals consacrés aux sonates de Clémenti et Schubert. Les coups de cœur ne manqueront pas davantage avec, par exemple, le Quatuor Arod - un jeune ensemble fondé en 2013 dont les membres ont 25 ans de moyenne d'âge. Des artistes déjà reconnus qui viendront jouer Haydn, Schubert, et Mendelssohn dans l'Église d'Allassac le 3 juillet (à 17 h 30 et 20 h, pour deux sessions donc comme la majorité des autres invités).

© DR.
© DR.
Des nouveautés sont attendues par ailleurs : deux grands chœurs, dont des ensembles de polyphonies géorgienne et corse le 5 août dans la Cathédrale de Tulle. Mais aussi une randonnée musicale le 24 juillet au départ du Château de Comborn destinée à faire découvrir le patrimoine local (sur sept kilomètres avec un pique-nique) en compagnie de Florent Héau (clarinette) et Théo Ould (accordéon). Le concert de clôture du 14 août au Château du Saillant verra en outre l'Ensemble Sirba plonger le public au cœur de l'âme yiddish et tzigane avec leur spectacle "A Yiddishe Mame". Un concert final suivi pour la première fois par un feu d'artifice.

D'autres beaux rendez-vous seront à ne pas rater. Citons, dans cette belle programmation, Sayaka Shoji et François Dumont, qui joueront Mozart, Ravel et Stravinsky pour l'ouverture du festival le 6 juillet. Éric-Emmanuel Schmitt, accompagné du pianiste Nicolas Stavy, donnera son spectacle "Madame Pylinska & le secret de Chopin" le 17 juillet au Théâtre de Brive. Le jeune public n'est pas oublié avec "Teranga", un conte musical dans lequel brilleront Paul Lay (Victoire Jazz 2020) et Souleymane Mbodj dans le Kiosque du Parc d'Objat (15 h).

FDV 2018 © Creafix - Studio.
FDV 2018 © Creafix - Studio.
La compagnie La Tempête de Simon-Pierre Bestion donnera son nouveau spectacle à l'Abbatiale d'Aubazine le 27 juillet, proposant avec "Hypnos, l'espace des songes" un parcours sensoriel, émotionnel et spirituel. Le public retrouvera évidemment le "Week-end Opéra" au Château du Saillant. La compagnie de Bryan Evans habituée des lieux, Diva Opera, proposera "Don Giovanni" le 7 août et "Carmen" de Bizet les 8 et 10 août. La seconde représentation de "Carmen" au Domaine de Sédières le 10 août est aussi une nouveauté.

La musique symphonique n'est pas oubliée avec l'Orchestre de Chambre Nouvelle-Aquitaine dirigé par Jean-François Heisser (également au piano) ainsi que l'Orchestre national d'Auvergne sous la baguette de Chloé van Soeterstède - avec, en soliste, le violoncelliste Edgar Moreau. Ils seront donc au rendez-vous cet été avec de nombreux autres artistes. Alors bon anniversaire !

Festival de la Vézère
Du 6 juillet au 14 août 2021.
Bureau du Festival de la Vézère,
10, boulevard du Salan, Brive (19).
Tél. : 05 55 23 25 09.
Programme complet :
>> festival-vezere.com

Christine Ducq
Jeudi 10 Juin 2021

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
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"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023