Bien trop souvent, le grand public est bardé de prérequis sur l'univers de l'opéra. Nous les premiers... À tort sans doute. Alors, pourquoi ne pas sortir pour une fois de notre zone de confort, et découvrir cet inconnu, pour peut-être l'apprécier, et y prendre goût ? C'est en tout cas le défi que s'est lancé la comédienne chanteuse lyrique franco-américaine, Daphné Hacquard, à travers ce spectacle à la fois très ludique, sensible et hautement clair quant aux explications qu'elle propose au public.
La qualité de sa voix est à souligner tout particulièrement, à travers laquelle la simple démarche de démonstration vocale est brillamment dépassée au profit d'un bien joli choix de transmission parsemé d'humour et d'accessibilité. À ce titre, il est envisageable que, dans cet esprit créatif, subtil et sensible de vulgarisation, Daphné ait croisé le chemin des frères Joubert qui, eux aussi, ont ce savoir-faire à nul autre pareil : démocratisation de la musique et grande expérience.
C'est dans un cadre "léger" – auquel on ne s'attend pas forcément – que la chanteuse et sa complice au piano, Aurélie de Solère, nous plonge durant une heure. Durée trop courte à nos yeux car nous aurions aimé en entendre davantage afin d'apprécier encore et encore la voix juste, chaleureuse et émouvante de la comédienne. Car, ici, Daphné Hacquard est aussi comédienne, et pas seulement chanteuse lyrique. Il n'est qu'à en juger par sa virtuosité à passer en un tour de vocalises tout maîtrisé et virevoltant à du parler comique instructif à visée didactique, mais sans l'être trop.
La qualité de sa voix est à souligner tout particulièrement, à travers laquelle la simple démarche de démonstration vocale est brillamment dépassée au profit d'un bien joli choix de transmission parsemé d'humour et d'accessibilité. À ce titre, il est envisageable que, dans cet esprit créatif, subtil et sensible de vulgarisation, Daphné ait croisé le chemin des frères Joubert qui, eux aussi, ont ce savoir-faire à nul autre pareil : démocratisation de la musique et grande expérience.
C'est dans un cadre "léger" – auquel on ne s'attend pas forcément – que la chanteuse et sa complice au piano, Aurélie de Solère, nous plonge durant une heure. Durée trop courte à nos yeux car nous aurions aimé en entendre davantage afin d'apprécier encore et encore la voix juste, chaleureuse et émouvante de la comédienne. Car, ici, Daphné Hacquard est aussi comédienne, et pas seulement chanteuse lyrique. Il n'est qu'à en juger par sa virtuosité à passer en un tour de vocalises tout maîtrisé et virevoltant à du parler comique instructif à visée didactique, mais sans l'être trop.
"Trop longtemps considéré comme l'art bourgeois par excellence, l'opéra en intimide plus d'un. On en oublie presque qu'il s'agit d'un divertissement populaire. Aujourd'hui encore, l'opéra serait réservé à une élite intellectuelle et sociale, et beaucoup redoutent de ne pas maîtriser le soi-disant protocole ou les codes. Mais pour apprécier pleinement une œuvre musicale, en règle générale, il est essentiel d'en comprendre le contexte et surtout l'intention de son créateur (…)", précise Daphné Hacquard.
Cet "Apéro Opéra", en mémoire des Italiens de la Renaissance qui en sont à l'origine, est un moment de spectacle réjouissant et ludique qui fait voyager le public entre la richesse du baroque, l'élégance du classicisme, le lyrisme romantique, la folie des grandeurs wagnériennes, l'humour d'Offenbach, ou encore la révolution du XXe siècle.
Monteverdi, Mozart, Wagner, Glück, Saint-Saëns, entre autres, sont justement incarnés par des anecdotes savoureuses auxquelles certains spectateurs volontaires participent largement, soit en montant sur scène pour incarner divers personnages ou taper des pieds afin d'imiter les timbales d'un air de Wagner.
Indigeste et intimidant l'opéra ? Sous la houlette de Daphné Hacquard au jeu et celle d'Aurélie de Solère au piano et chant, il n'en est rien. Loin de là. La voix a priori inaccessible du chant lyrique devient "proximité intelligente" en faisant découvrir au public que la voix passe par le corps et le travail du souffle tel un athlète de haut niveau. Ne pas savoir apprécier l'opéra, jugé ennuyeux et soporifique, c'est probablement le méconnaître ou/et le stigmatiser.
En connaître les causes et oser dire que la pauvreté de l'éducation musicale en France pourrait en être à l'origine ne regarde que nous ! Il ne regarde que nous, aussi, d'affirmer que "L'Opéra n'est (pas) pour moi" de Daphné Hacquard est un pur moment de légitimation culturelle oscillant entre confession et pastiche assumés sur l'opéra, mais sans aucunement l'amoindrir.
Un tel grand écart, semblable à celui que proposent aussi les frères Joubert, devrait sûrement être davantage au goût du jour pour que la réalité culturelle, intellectuelle et plus largement artistique soit bien plus enracinée dans notre société. Notre pays aurait tout à y gagner, notamment à penser l'art comme un bien commun plutôt que comme un marqueur social...
◙ Brigitte Corrigou
Cet "Apéro Opéra", en mémoire des Italiens de la Renaissance qui en sont à l'origine, est un moment de spectacle réjouissant et ludique qui fait voyager le public entre la richesse du baroque, l'élégance du classicisme, le lyrisme romantique, la folie des grandeurs wagnériennes, l'humour d'Offenbach, ou encore la révolution du XXe siècle.
Monteverdi, Mozart, Wagner, Glück, Saint-Saëns, entre autres, sont justement incarnés par des anecdotes savoureuses auxquelles certains spectateurs volontaires participent largement, soit en montant sur scène pour incarner divers personnages ou taper des pieds afin d'imiter les timbales d'un air de Wagner.
Indigeste et intimidant l'opéra ? Sous la houlette de Daphné Hacquard au jeu et celle d'Aurélie de Solère au piano et chant, il n'en est rien. Loin de là. La voix a priori inaccessible du chant lyrique devient "proximité intelligente" en faisant découvrir au public que la voix passe par le corps et le travail du souffle tel un athlète de haut niveau. Ne pas savoir apprécier l'opéra, jugé ennuyeux et soporifique, c'est probablement le méconnaître ou/et le stigmatiser.
En connaître les causes et oser dire que la pauvreté de l'éducation musicale en France pourrait en être à l'origine ne regarde que nous ! Il ne regarde que nous, aussi, d'affirmer que "L'Opéra n'est (pas) pour moi" de Daphné Hacquard est un pur moment de légitimation culturelle oscillant entre confession et pastiche assumés sur l'opéra, mais sans aucunement l'amoindrir.
Un tel grand écart, semblable à celui que proposent aussi les frères Joubert, devrait sûrement être davantage au goût du jour pour que la réalité culturelle, intellectuelle et plus largement artistique soit bien plus enracinée dans notre société. Notre pays aurait tout à y gagner, notamment à penser l'art comme un bien commun plutôt que comme un marqueur social...
◙ Brigitte Corrigou
"L'Opéra c'est (pas) pour moi"
Création 2025.
Texte : Daphné Hacquard.
Mise en scène : Daphné Hacquard.
Avec : Daphné Hacquard.
Piano et chant : Aurélie de Solère.
Tout public dès 6 ans.
Durée : 1 h.
Du 8 novembre 2025 au 11 avril 2026.
Samedi à 14 h 30.
Studio Marie Bell, Théâtre du Gymnase, 38, boulevard de Bonne Nouvelle, Paris 10e.
Réservations : 01 42 46 79 79.
>> Billetterie en ligne
>> theatredugymnase.com
Texte : Daphné Hacquard.
Mise en scène : Daphné Hacquard.
Avec : Daphné Hacquard.
Piano et chant : Aurélie de Solère.
Tout public dès 6 ans.
Durée : 1 h.
Du 8 novembre 2025 au 11 avril 2026.
Samedi à 14 h 30.
Studio Marie Bell, Théâtre du Gymnase, 38, boulevard de Bonne Nouvelle, Paris 10e.
Réservations : 01 42 46 79 79.
>> Billetterie en ligne
>> theatredugymnase.com
























