Des parents règlent leurs comptes et déblatèrent sur leurs enfants en voulant les renier. Et ceux-ci s’entredéchirent. C’est violent verbalement et physiquement. Sauf que cet univers n’est pas celui d’un quotidien qui peut exister sur terre, mais chez les dieux. Les personnages viennent de la mythologie grecque avec Héra et Zeus dans leur intimité où s’étalent leurs conflits conjugaux en fustigeant, hors leur présence, les autres dieux. Héra, maîtresse des lieux, critique vertement le comportement lubrique de Zeus qui semble assumer ses écarts sans gêne et avec discrétion devant elle. On ne les voit qu'en vidéo. Leurs présences ne sont pas de chair.
Sur le plateau, sont présents, entre autres, Athéna, Héphaïstos, Apollon, Artémis, Aphrodite et Arès. C’est tout un enchaînement de tableaux théâtraux et chorégraphiques qui jaillit d'une même scénographie large, baignée de clairs-obscurs avec des lumières souvent mates, où nos personnages sont dans une dynamique enthousiaste, sauf pour Héra et Zeus. La tension est en effet toujours à son maximum. Intérieure en écho à leur intimité pour Zeus et Héra, physique et extérieure pour les autres protagonistes. Elles sont toutes en écho à leur humeur et agressivité respectives.
Sur le plateau, sont présents, entre autres, Athéna, Héphaïstos, Apollon, Artémis, Aphrodite et Arès. C’est tout un enchaînement de tableaux théâtraux et chorégraphiques qui jaillit d'une même scénographie large, baignée de clairs-obscurs avec des lumières souvent mates, où nos personnages sont dans une dynamique enthousiaste, sauf pour Héra et Zeus. La tension est en effet toujours à son maximum. Intérieure en écho à leur intimité pour Zeus et Héra, physique et extérieure pour les autres protagonistes. Elles sont toutes en écho à leur humeur et agressivité respectives.
Le chorégraphe belge Wim Vandekeybus met en relief les relations conflictuelles avec soi-même et les autres. Théâtre, musique et danse coordonnent le tout. Ces relations sont aussi déclinées par le biais de la vidéo où la scène a un lien fort avec celle-ci, les répliques étant tissées entre ces deux espaces de jeu. Les dialogues traversent ainsi les lieux. La vidéo est pied à pied avec le plateau. Dans ces interactions, le curseur est mis entre des dieux considérés de premier ordre, à savoir Zeus et Héra, et leurs enfants de second rang. La hiérarchie est scéniquement établie entre Héra, reine des cieux, et Zeus, roi de l’Olympe, dans leur antre avec les autres dieux sur scène qui se battent entre eux en rêvant, pour certains, d’une place de choix à l’Olympe que l’on ne voit pas poindre, Wim Vandekeybus choisissant de moderniser les espaces et les lieux.
C’est aussi l’envers d’un décor qui pourrait être celui d’une famille et de la violence qui peut s’en mêler et se déverser. D’où cette distance entre les "parents" et les "enfants", situés à dessein dans un intérieur pour les premiers et à l’extérieur pour les seconds, l’un étant le reflet de l’autre. L’attitude est opposée à leur progéniture. Il y a aussi un rapport inversé d’extimité et d’extériorité. La vidéo est ainsi à distance de ce qui se joue sur les planches. La première est dans une dynamique de fixité quand la seconde est dans la mobilité.
C’est aussi l’envers d’un décor qui pourrait être celui d’une famille et de la violence qui peut s’en mêler et se déverser. D’où cette distance entre les "parents" et les "enfants", situés à dessein dans un intérieur pour les premiers et à l’extérieur pour les seconds, l’un étant le reflet de l’autre. L’attitude est opposée à leur progéniture. Il y a aussi un rapport inversé d’extimité et d’extériorité. La vidéo est ainsi à distance de ce qui se joue sur les planches. La première est dans une dynamique de fixité quand la seconde est dans la mobilité.
Côté danse, c’est très physique avec des mouvements courbes, des arrêts, des chutes, des élans. On se percute, on se télescope. Il y a des solos, des duos, des trios, des danses de groupe. Les scènes théâtrales dansées jaillissent dans tous les sens comme des geysers de vitalité. Les répliques fusent avec les gestuelles. La voix porte le corps quand le mouvement est en appui. On se répond en se lançant des répliques. Dans ces multiples va-et-vient, les différents protagonistes portent avec eux de l’élan et une violence corporelle et verbale.
De l’autre côté, une tension alliée à un calme, voire un voile de silence, enveloppe la relation entre Zeus et Héra comme si le temps était dans une autre dimension, celle d’une éternité qui glisse sans être confrontée à son oppression quand sur les planches, tout se bouscule et s’agite, l’urgence semblant aux commandes. L’écran vidéo est en arrière-scène et en hauteur, comme séparé avec le plateau.
Autre lieu, côté cour, un personnage, humain, trop humain, devant ses grandes feuilles blanches, dessine à main levée. Fruit de son imagination et des tiraillements qui sonnent à ses oreilles, ses dessins semblent être un chemin qui se construit et qui peut disparaître, victime probable d’un coup de gomme ou de théâtre. C’est une présence fugace, à la marge et pourtant totale, car en dehors de ce qui se joue, tout en y apportant une vision autre, celle subjective de ce qu’elle vit en dehors des dieux. Comme une enfant désemparée face à un destin qu’elle essaie de bâtir et qui lui échappe.
De l’autre côté, une tension alliée à un calme, voire un voile de silence, enveloppe la relation entre Zeus et Héra comme si le temps était dans une autre dimension, celle d’une éternité qui glisse sans être confrontée à son oppression quand sur les planches, tout se bouscule et s’agite, l’urgence semblant aux commandes. L’écran vidéo est en arrière-scène et en hauteur, comme séparé avec le plateau.
Autre lieu, côté cour, un personnage, humain, trop humain, devant ses grandes feuilles blanches, dessine à main levée. Fruit de son imagination et des tiraillements qui sonnent à ses oreilles, ses dessins semblent être un chemin qui se construit et qui peut disparaître, victime probable d’un coup de gomme ou de théâtre. C’est une présence fugace, à la marge et pourtant totale, car en dehors de ce qui se joue, tout en y apportant une vision autre, celle subjective de ce qu’elle vit en dehors des dieux. Comme une enfant désemparée face à un destin qu’elle essaie de bâtir et qui lui échappe.
Derrière, les musiques, enregistrées, rock indépendant, expérimental et instrumental du groupe australien Dirty Three, du compositeur et musicien australien Warren Ellis et du groupe belge ILA donnent du rythme. Elles sont le tempo de la représentation et sont très présentes. Elles séquencent les tableaux autour desquels les chorégraphies s’enchaînent avec les dialogues, le corps répondant au verbe, le geste à la réplique, la gestique au mouvement.
C’est très relevé artistiquement, avec une mise en scène qui insère théâtre et danse comme deux éléments indissociables. Le spectacle est au carrefour de différents genres artistiques qui marient des espaces-temps aussi variés que la modernité et la mythologie pour traiter d’un sujet très actuel, la famille au sein de laquelle peuvent s’épancher des pulsions incontrôlées, des travers et de la violence. Un très beau spectacle.
◙ Safidin Alouache
Le spectacle s’est déroulé du 25 au 18 juin 2025 à la Grande Halle de la Villette.
C’est très relevé artistiquement, avec une mise en scène qui insère théâtre et danse comme deux éléments indissociables. Le spectacle est au carrefour de différents genres artistiques qui marient des espaces-temps aussi variés que la modernité et la mythologie pour traiter d’un sujet très actuel, la famille au sein de laquelle peuvent s’épancher des pulsions incontrôlées, des travers et de la violence. Un très beau spectacle.
◙ Safidin Alouache
Le spectacle s’est déroulé du 25 au 18 juin 2025 à la Grande Halle de la Villette.
"Infamous Offspring"
Texte : Fiona Benson.
Mise en scène et chorégraphie : Wim Vandekeybus.
Cocréé et interprété par : Iona Kewney, Maria Zhi Tortosa Soriano, Lotta Sandborgh, Cola Ho Lok Yee, Samuel Planas, Rakesh Sukesh, Paola Taddeo, Adrian Thömmes, Hakim Abdou Mlanao.
Musique : Warren Ellis/Dirty Three, ILA.
Conception sonore du film : Arthur Brouns.
Assistance artistique et dramaturgie : Margherita Scalise.
Conception des costumes : Isabelle Lhoas.
Scénographie : Wim Vandekeybus.
Réalisation des décors et conseil : Schröder, Pepijn.
Mesure et KVS Ingénieur du son et opérateur vidéo en direct : Schröder.
Conception des éclairages : Wim Vandekeybus et Benjamin Verbrugge.
Conseil sur la mythologie : Nadia Sels.
Durée : 1 h 50.
Mise en scène et chorégraphie : Wim Vandekeybus.
Cocréé et interprété par : Iona Kewney, Maria Zhi Tortosa Soriano, Lotta Sandborgh, Cola Ho Lok Yee, Samuel Planas, Rakesh Sukesh, Paola Taddeo, Adrian Thömmes, Hakim Abdou Mlanao.
Musique : Warren Ellis/Dirty Three, ILA.
Conception sonore du film : Arthur Brouns.
Assistance artistique et dramaturgie : Margherita Scalise.
Conception des costumes : Isabelle Lhoas.
Scénographie : Wim Vandekeybus.
Réalisation des décors et conseil : Schröder, Pepijn.
Mesure et KVS Ingénieur du son et opérateur vidéo en direct : Schröder.
Conception des éclairages : Wim Vandekeybus et Benjamin Verbrugge.
Conseil sur la mythologie : Nadia Sels.
Durée : 1 h 50.
Photos : Wim Vandekeybus, Danny Willems.
Film et captation : Réalisateur : Wim Vandekeybus.
Scénario : Wim Vandekeybus et Fiona Benson.
Interprété par : Israel Galván, Daniel Copeland, Lucy Black, Thi-Mai Nguyen, Cola Ho Lok Yee, Iona Kewney, Paola Taddeo, Pieter Desmet.
Film produit par lesmecs, Ultima Vez.
Premier assistant réalisateur et directeur visuel : Fernando Vandekeybus.
DOP : Dries Vanderaerden.
Direction artistique : Jara Vlaeminckx.
Maquillage : Tine De Sauter.
Costumes : Isabelle Lhoas.
Production : Ultima Vez.
A été représenté du 25 au 28 juin 2025.
À la Grande Halle de la Villette, Paris 19e.
Film et captation : Réalisateur : Wim Vandekeybus.
Scénario : Wim Vandekeybus et Fiona Benson.
Interprété par : Israel Galván, Daniel Copeland, Lucy Black, Thi-Mai Nguyen, Cola Ho Lok Yee, Iona Kewney, Paola Taddeo, Pieter Desmet.
Film produit par lesmecs, Ultima Vez.
Premier assistant réalisateur et directeur visuel : Fernando Vandekeybus.
DOP : Dries Vanderaerden.
Direction artistique : Jara Vlaeminckx.
Maquillage : Tine De Sauter.
Costumes : Isabelle Lhoas.
Production : Ultima Vez.
A été représenté du 25 au 28 juin 2025.
À la Grande Halle de la Villette, Paris 19e.