La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

Festival de Théâtre Amateur de Paris… La passion du théâtre et le plaisir de jouer

Cette année 2022 scelle la 23e édition du Festival des Compagnies de Théâtre Amateur ouvert à toutes les compagnies parisiennes, mais aussi à celles de l'Île-de-France adhérentes à la Fédération et désireuses de se produire. Ce festival se déroulera du 24 au 30 octobre 2022 au Gymnase Jean Dame à Paris dans le IIe arrondissement.



© DR Archives Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre et d'Animation (FNCTA).
© DR Archives Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre et d'Animation (FNCTA).
Organisé par la FNCTA ( Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre Amateur), il est à l'initiative de la Compagnie du Message, née en 1943 grâce à une dizaine de pionniers dont Marcel Boe et surtout Jean Dartial, comédien professionnel qui en sera le premier directeur artistique.
Pendant de très nombreuses années, il s'est déroulé au studio Raspail, propriété des PTT qui l'utilisait pour son usage interne, mais, cette année, pour la première fois, il verra le jour au Gymnase Jean Dame, le Studio Raspail ayant malheureusement fermé ses portes le 28 juin dernier.

Durant de très nombreuses années, la CACF (Convention des Associations Culturelles Françaises) de la Poste et Orange a géré ce lieu et a offert au personnel des deux entreprises, mais aussi à leurs adhérents et à la population du quartier une ouverture sur la culture et le spectacle vivant. Avec la fermeture du Studio Raspail dont la salle est inscrite aux Monuments historiques depuis 1986, c'est une page qui se tourne notamment pour la FNCTA !

© DR Archives FNCTA.
© DR Archives FNCTA.
Mais le théâtre amateur et le festival qui lui est consacré à nouveau cette année - et espérons-le pendant longtemps encore - n'ont pas dit leur dernier mot, car ce dernier, comme le souligne Marie-Madeleine Mervant-Roux dans un ouvrage intitulé "Du théâtre amateur, approche historique et anthropologique" édité aux éditions du CNRS, est un théâtre populaire et largement dynamique derrière le mot un peu ambigu "d'amateur" qui galvanise de nombreuses personnes.
Peut-être d'ailleurs faudrait-il parler du Théâtre "des" amateurs plutôt que du théâtre amateur. Mais là n'est pas l'objet de cet article…

Le changement de lieu ne sera certainement pas un frein à l'énergie déployée par les responsables de la Fédération et du Comité départemental. Tant s'en faut !

Depuis plusieurs années, Thierry Gautier est le président de Comité départemental de la FNCTA qui rassemble tous ceux qui partagent, en amateur, la passion du théâtre et le plaisir de jouer. Ce sont 1 700 troupes réunissant 20 000 licenciés. À son échelle, Thierry Gautier vise à la diversité et à ouvrir le champ de la création artistique au plus grand nombre. Muni de son bâton de maréchal, sa sensibilité et son regard se tournent plutôt vers une recherche d'auteurs contemporains, car, comme il le dit lui-même, de nombreux auteurs de qualité écrivent de nos jours et ce festival est l'occasion de les découvrir. Régulièrement, il les rencontre et ce sont des moments de partage intenses comme avec David Foënkinos ou Pierre Notte.

© DR Archives FNCTA.
© DR Archives FNCTA.
Mais les compagnies ne versent pas toutes dans le contemporain, loin de là, et c'est aussi tout ce qui fait la richesse du festival. Cette année, vingt-deux compagnies adhérentes se sont inscrites et seules sept d'entre elles ont été sélectionnées : Nom d'une troupe, Juste réplique, Compagnie O'Perchée, Les Dilettantes, Les Jeux dits de la Bruyère et L'Envolée de la passée.

Ces compagnies interprèteront dans l'ordre ci-dessus nommé :
"Cendrillon" de Joël Pommerat ; "Klaxon, trompettes... et pétarade" de Dario Fo ; "La Demande d'emploi" de Michel Vinaver ; "Le Suicidé" de Nicolaï Erdman ; "Camus, Sartre et Les autres" de Jean-François Prévand ; "La Veuve convoitée" de Victor Haïm d'après Goldoni ; "Les Osselets" de Marie-Noëlle Billard.

Amoureux du théâtre, du spectacle vivant ou/et simplement de la vie, ne ratez pas cette 23e édition auquel, encore une fois, la délocalisation ne mettra aucunement de bâton dans les roues ! Bien au contraire ! Mais le signe d'un nouveau départ prometteur, festif et source de nombreux partages.

Du 24 au 30 octobre 2022.
23e Festival de Théâtre Amateur de Paris
Gymnase Jean Dame, 17, rue Léopold Bellan, Paris 2e.
Réservations : resa-festivaldeparis@fncta.fr

Brigitte Corrigou
Dimanche 9 Octobre 2022

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024