La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

21/11 au 27/11/2011, "Nuits théâtrales, Le Laboratoire", Palais de Béhague, Paris 7e

Ce nouvel événement initié par l'Institut Culturel Roumain s’inscrit dans la continuité du cycle des "Nuits…au Palais de Béhague", dans celle du festival "Nuits théâtrales – La nouvelle vague du théâtre roumain" - qui a eu lieu du 22 au 30 septembre, ainsi que dans la lignée de la programmation "arts du spectacle" que celui-ci, avec le soutien de l’Ambassade de Roumanie, met en place, dans le but de valoriser la Salle Byzantine et de lui redonner une vocation de salle de spectacle dans le circuit culturel parisien.



"Les Malheureux" d’après la pièce de Füst Milán © DR.
"Les Malheureux" d’après la pièce de Füst Milán © DR.
Cette semaine de "Nuits..." est composée de deux spectacles, une exposition et de conférences. Côté spectacle, "Les Malheureux" d’après la pièce de Füst Milán et "My Isadora" de Victoria Raileanu, seront présentées dans la Salle Byzantine qui fût, au début du XXe siècle, un lieu d’avant-garde des arts du spectacle, grâce à la Comtesse Martine de Béhague, mécène visionnaire (elle fit confiance pour cela à deux grands créateurs : Adolphe Appia et Mariano Fortuny).

L'exposition est, quant à elle, consacré à Georges Löwendal (1897 - 1964). Peintre, graphiste, pédagogue et maître des premières générations d’artistes plasticiens de la Roumanie de l’après-guerre, George Löwendal a également été un remarquable homme de théâtre. Formé dans la Russie des avant-gardes artistiques, il s’affirme tout d'abord comme peintre décorateur, dans le Bucarest des années vingt, pour la célèbre Compagnie de Vilna. De 1926 à 1935, il est le scénographe permanent du Théâtre National de Cernăuţi. En 1928, il crée dans cette même ville le premier théâtre professionnel de marionnettes de Roumanie.

Décor de la chambre de Raskolnikov, créés pour "Crime et châtiment" d’après Dostoïevski © DR.
Décor de la chambre de Raskolnikov, créés pour "Crime et châtiment" d’après Dostoïevski © DR.
L'exposition est consacrée à son œuvre scénographique et met en valeur des esquisses originales de décors, des costumes, des masques, des témoignages photographiques des spectacles qu'il a créés pour les scènes de Bucarest et Cernăuţi, mais aussi des maquettes et des marionnettes reconstituées, d’après les dessins de l’artiste, par des étudiants de la faculté de scénographie de Bucarest.

En complément de ces "Nuits...", cinq conférences sont proposées : "Pourquoi va-t-on encore au théâtre ?" par Georges Banu Auteur, critique et professeur des universités (21 novembre, 18 h 30) ; "Le rôle - la partition concrète du comédien entre pensée et action" par Gelu Colceag, Recteur de l'Université Nationale d'Art Théâtral et Cinématographique ; "Le théâtre anarchique - une alternative dans la pédagogie de l'écriture théâtrale et dans la création en équipe" par Nicolae Mandea, Doyen de la Faculté de Théâtre de l'U.N.A.T.C. (24 novembre, 19 h) ; "Appia précurseur : entre réalité et vision scénique (autour de sa première mise en scène de 1903, à Paris)" par Jean-François Dusigne, professeur à l'Université Paris 8, codirecteur artistique de l'ARTA ; "L'espace du drame comme espace de l'expérience créatrice" par Anatoli Vassiliev, metteur en scène et pédagogue russe (25 novembre, 18 h 30).

"Les Malheureux" d’après la pièce de Füst Milán © DR.
"Les Malheureux" d’après la pièce de Füst Milán © DR.
"Nuits théâtrales, Le Laboratoire"
Deux spectacles dans la Salle Byzantine, une exposition dans le Palais de Béhague, des conférences dans le Salon d’Or.
24 et 25 novembre à 20 h 30, 26 novembre à 20 h.
"Les Malheureux"
D’après la pièce de Füst Milá.
Traduit du hongrois par Sophie Kepes (publié aux éditions Théâtrales).
Pièce en roumain surtitrée en français (sur titrages Sophie Kepes).
Mise en scène : Kovács Zsuzsánna et Victor Ioan Frunză.
Scénographie : Cristian Stănoiu, Ştefania Cenean et Ştefan Caragiu.
Avec : Tania Filip, Ioan Cortea, Sabrina Laşchevici, Ioana Marcoiu, Stefana Manta, Corneliu Ulici, Silviu Debu, Sânziana Tarţa, Ioana Ancea.

27 novembre à 19 h.
"My Isadora"
Texte : Victoria Raileanu.
Théâtre non-verbal.
Mise en scène : Victoria Raileanu.
Scénographie : Velica Panduru.
Avec : Victoria Raileanu, Eugen Jebeleanu, Yann Verburgh, Ugo Leonard, Andrei Ostrovski.

Du 21 au 27 novembre 2011.
Exposition "George Löwendal (1897-1964), Un aristocrate sous les feux de la rampe"
Palais de Béhague, Paris 7e, 01 47 05 15 31.
resa@institut-roumain.org
>> www.institut-roumain.org

Gil Chauveau
Lundi 21 Novembre 2011

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter







À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024