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Festivals

06/07 au 22/07/2012, Festival International "Teatro a Corte", Turin, Italie

Depuis une douzaine d’années, Teatro a Corte et son directeur, Beppe Navello, malgré un contexte économique pas des plus favorables à la Culture, poursuivent un travail remarquable alliant le spectacle vivant sous toutes ses formes, sans frontières et véritablement tourné vers l'Europe, et des scènes d'exception, joyaux culturels et patrimoniaux du Piémont, les célèbres Résidences de la famille de Savoie.



© DR.
© DR.
Si l'année 2011 fut placée sous le signe des échanges culturels avec la Russie, cette année est marquée par la fibre olympienne avec un regard tourné vers les artistes du Royaume-Uni.

En plus d'être un catalyseur de la création italienne et de la réalité de la scène européenne, Teatro a Corte est un festival réellement innovant, mettant en vitrine le théâtre de rue, la danse, le théâtre, le théâtre visuel et de marionnettes, le nouveau cirque, les vidéo-performances, le physical theatre ainsi que des évènements spécifiques aux sites... Et cela dans des demeures à l'histoire et à l'architecture emblématiques comme le Château d'Aglié, celui de Rivoli ou de Moncalieri, la villa cavourienne de Santena, le Palais Royal de Venaria Reale, en passant par le Château de Racconigi et le manège royal de Druento.

"Elektro Kif" de Blanca Li © DR.
"Elektro Kif" de Blanca Li © DR.
Dirigé donc par Beppe Navello, conçu et réalisé par la Fondazione Teatro Piemonte Europa (dont il est le directeur et fondateur), le festival invite, pendant 3 semaines et dans 6 communes, 25 compagnies de 12 pays différents (Italie, France, Belgique, Slovaquie, Israël, Espagne, Grande Bretagne, Hollande, Danemark, Brésil, États-Unis et Portugal), initie 19 premières italiennes, 1 vitrine dédiée à la Grande Bretagne et propose 3 créations particulières aux sites. Cela représente 31 spectacles et 47 représentations sur 12 emplacements différents.

Les mots-clefs qui traduisent au mieux cette édition sont "séduction" et "langages de la contemporanéité". Sous le signe de la séduction sont programmés Tim Rushton avec "Love songs", entre jazz et danse ; Peeping Tom avec le magnétique "For rent" qui incarne les obsessions amoureuses ; Billy Cowie avec "Tango de soledad", une musique séduisante pour raconter un amour qui n’existe plus ; Dudapaiva avec "Malediction", un spectacle dans lequel un pantin vert cherche à séduire la personne qui l'anime. Et pour finir, le splendide Barak Marshall avec "Monger", un spectacle choral sur la séduction du pouvoir. La plate-forme de ces nouveaux langages est sans aucun doute "LOL. Lots of love" de Luca Silvestrini sur les réseaux sociaux, "Elektro Kif" de Blanca Li sur la danse urbaine actuelle ; et tout le travail de Me and the Machine sur les nouvelles technologies.

© DR.
© DR.
Du 6 au 22 juillet 2012.
PuntoFestival :
Tous les jours de 11 h à 19 h,
Tél. : +39 011.5634352,
Via Verdi 9, Torino.

InfoPiemonte :
Tous les jours de 10 h à 18 h,
Piazza Castello 165, Torino.

Service de navette gratuit de Turin (Piazza Castello) pour les sites des spectacles.
Réservation obligatoire PuntoFestival.

>> teatroacorte.it
>> Programme du festival en anglais

Gil Chauveau
Lundi 2 Juillet 2012

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

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© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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© Philippe Hanula.
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Gil Chauveau
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