La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Théâtre

Mettre en Scène... Une diversité des formes et des contenus se confronte en terre bretonne

7 au 24 novembre 2012, "Mettre en Scène", Rennes, Quimper, Lannion, Vannes, Brest, Saint-Brieuc, Lorient

Le festival "Mettre en Scène"(1) s’ouvre à Rennes pour sa seizième édition. Il rassemble des metteurs en scène reconnus ou en devenir qui travaillent les textes de répertoire ou contemporain. Dans sa manière, ce festival fait se confronter la diversité des formes et des contenus.



"Ich Sah : Das Lamm auf dem Berg Zion", chorégraphie de VA Wölfl © DR.
"Ich Sah : Das Lamm auf dem Berg Zion", chorégraphie de VA Wölfl © DR.
Dans la multiplicité des approches, les textes et les mises en scènes proposées mettent en évidence l’existence d’un creuset commun européen et la modernité d’un théâtre de la conscience du monde, un théâtre qui recherche le sens, la joie et l’esthétique. Retrouvailles sensibles.

Le programme, qui encadre le 11 novembre (Fête de la Victoire et de la Saint-Martin) avec ses vingt-cinq présentations de mises en scènes, est éblouissant et intense. Dans sa multiplicité, il est un point de repère de la création contemporaine qui stimule la scène française mais aussi la maison commune du théâtre européen (2).

Cette année verra le choc de la mise en scène de Thomas Ostermeyer avec "Mort à Venise" et celle de Stanislas Nordey qui revisite le "Living" theater.

"Dopo la Battaglia", mise en scène de Pipo Delbono © L. Porrazzini.
"Dopo la Battaglia", mise en scène de Pipo Delbono © L. Porrazzini.
Le spectateur sera attentif au témoignage de Benjamin Lazar avec "Ma mère musicienne" de Louis Wolfson ou l’apport de Madeleine Louarn à une relecture des "Oiseaux" d’Aristophane.

Il y aura Pipo Delbono dont on connait la capacité à secouer les consciences et Didier Galas qui appelle à une redécouverte de Rabelais.

À Rennes, à l’occasion des représentations et des débats organisés, les spectateurs peuvent appréhender la capacité du théâtre de raconter des histoires, faciliter des dialogues et créer des légendes.

"Henry VI" de Shakespeare, mise en scène de Thomas Jolly © N. Joubard.
"Henry VI" de Shakespeare, mise en scène de Thomas Jolly © N. Joubard.
Notes:
(1) "Mettre en Scène" associe : le Théâtre de Cornouaille, scène nationale, Quimper ; le Musée de la danse, CCNRB, Rennes ; le Triangle, Cité de la danse, Rennes ; l’Aire libre, Saint-Jacques de la Lande ; le Grand Logis, Bruz ; le Carré Magique, Pôle national des arts du cirque en Bretagne, Lannion ; Théâtre Anne de Bretagne, Vannes ; le Quartz, Scène nationale, Brest ; La Passerelle, Scène Nationale, Saint-Brieuc ; Théâtre de la Paillette, Rennes ; et le Théâtre de Lorient.

(2) Depuis 2008, le Théâtre National de Bretagne de Rennes est partie prenante du projet européen Prospero (du nom d’un magicien de Shakespeare) qui entend montrer par des gestes artistiques forts que l’art et la culture représentent une force motrice de la construction de l’Europe. Les membres, outre le Théâtre National de Bretagne sont le Théâtre de la Place (Liège, Belgique), la Emilia Romagna Teatro Fondazione (Modène, Italie), la Schaubühne am Lehniner PLatz (Berlin, Allemagne), la Fundação Centro Cultural de Belém (Lisbonne, Portugal) et le Tampereen Yliopisto/Tutkivan Teatterityön Keskus (Tampere, Finlande). La Lettonie (avec le metteur en scène Alvis Hermanis), la Pologne (avec le metteur en scène Krzysztof Warlikowski) et les Pays-Bas (avec le metteur en scène Ivo van Hove) en sont partenaires.

Du 7 au 24 novembre 2012.
Festival "Mettre en Scène"
>> Programme complet du festival

Renseignements et réservations :
Billetterie du TNB, Rennes (35), 02 99 31 12 31.
Billetterie en ligne sur le site www.t-n-b.fr
Pendant le festival, la billetterie est ouverte du jeudi 8 novembre au samedi 24 novembre :
le lundi de 13 h à 19 h, du mardi au samedi de 11 h à 19 h.
Présence de la billetterie sur tous les lieux du festival 30 minutes avant le début du spectacle.
Fermeture les dimanches 11 et 18 novembre.

Jean Grapin
Vendredi 9 Novembre 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024