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● Avignon Off 2018 ● "Un juif pour l'exemple" par Thierry Piguet

1942. Payerne, petite bourgade de Suisse. Un groupuscule nazi entraîné par un pasteur protestant décide de faire un exemple. Tuer un Juif ! Un acte d'une cruauté sans commune mesure, d'une stupidité incompréhensible. Au pays de la Croix-Rouge, des hommes en ont assassiné un autre au nom d'une idéologie brunâtre.



© Yunus Durukan.
© Yunus Durukan.
Le roman de Jacques Chessex (prix Goncourt, grand prix de l'Académie française) au-delà du fait divers qu'il relate, donne à prendre conscience que ce genre d'acte atroce peut se produire n'importe où et n'importe quand, fondé sur n'importe quel principe, dans n'importe quel cadre extrémiste.

La grande force de ce texte est finalement de constituer une piqûre de rappel de portée universelle sur le danger des thèses fascisantes, extrêmes, qui, s'insinuant dans les esprits, peuvent conduire les plus faibles ou les plus fanatisés à commettre l'indicible.

Au-delà de ce récit, s'inscrivent dans nos mémoires, comme dans nos actes de vie, le rejet de tout appel à la haine de l'autre, de la stigmatisation de la race, de la religion ou de la pensée, des crimes délibérément commis au nom d'une idéologie. Cette histoire est une histoire terriblement actuelle.

Inspiré par le roman de Chessex, notre création placera le public au sein d'un tribunal. Il assistera à la fin d'un procès, celui qui fut intenté contre les meurtries de Payerne. Seul, face à lui, se dressera le Procureur, qui en tant que représentant et défenseur de la loi, c'est à dire de l'État, c'est à dire de la Société, c'est à dire des valeurs qui permettent aux femmes et aux hommes de cette Société de vivre ensemble, demandera à chaque personne présente qu'en son âme et conscience, elle prenne position, qu'elle condamne les meurtriers. Ou non.

© Yunus Durukan.
© Yunus Durukan.
Après son succès à Genève, "Un Juif pour l'exemple" a été présenté pour la première fois au Festival OFF d'Avignon 2017 et sera en tournée la saison prochaine.

"Un texte fort, d'une actualité brûlante. Une performance ! Seul en scène dans une histoire de cette nature aurait pu être une gageure, ce fut une réussite." Culture infos.

"Du glaçant récit de Chessex, Miguel Fernandez-V tire un développement oratoire fidèle, qu'il confie à Thierry Roland, irréprochable dans le rôle du Procureur." Tribune de Genève - Katia Berger.

Une plaidoirie sans faille. Thierry Roland occupe toute la scène et capte l'attention." Choisir.ch, revue culturelle d'informations - Lucienne Bitar.

"Un Juif pour l'exemple"

© Yunus Durukan.
© Yunus Durukan.
Texte : Jacques Chessex.
Adaptation et mise en scène : Miguel Fernandez-V.
Interprète : Thierry Piguet.

● Avignon Off 2018 ●
Du 6 au 28 Juillet 2018.
Espace Saint-Martial,
2, rue Henri Fabre, Avignon.
Tous les jours à 19 h 20, relâche le mercredi.
Réservation : 06 14 22 92 38/04 86 34 52 24.
>> TicketOFF
>> TickeTac.com

Annonce
Mercredi 27 Juin 2018

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À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023