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Théâtre

Laissez-moi rêver que j'ai dix ans

"Le cahier", Théâtre 14, Paris

Après le succès de "Petits poisons" et celui, récent, de "De tant d'horreurs mon cœur devint immense" (une remarquable adaptation de l'histoire d'une des dernières résistantes nantaises), Isabelle Lauriou, comédienne et auteure, revient avec "Le cahier", une nouvelle pièce présentée pour la première fois dans le cadre du Printemps de la Création Théâtrale.



"Petits Poisons" de et par Isabelle Lauriou © 33Productions.
"Petits Poisons" de et par Isabelle Lauriou © 33Productions.
La mémoire est ici à nouveau convoquée mais elle ne parle pas cette fois-ci du courage des femmes et des horreurs de la guerre mais de l'enfance et des souvenirs qui nous reviennent lors d'un retour dans le grenier familial… Ou à l'occasion d'un rangement qui nous fait retrouver un vieux cahier au fond d'un tiroir, casier mobile et mystérieux, cachette involontaire, dans un meuble ancien.

Ce cahier à spirale d'écolier est celui d'Anne, une femme de 37 ans. Elle le retrouve, accompagnée de son frère, lors du déménagement de la maison de leurs parents tous deux disparus. Fait de bouts d'histoires empreints de fraîcheur et d'enthousiasme juvéniles, il raconte l'année de ses dix ans, des bouts de vie, d’enfance, colorés d’espièglerie, d’émotions et d’éclats de rire.

De souvenirs d’école aux conflits frère/sœur, aux scènes de ménage du père et de la mère, des premiers vide-greniers aux apéros, des séries télés aux premiers micros, des cahiers de vacances aux correspondants du Cameroun ! Tout y passe… même la "démoragie !" d'Anne… c’est dire !
Anne, surnommée le Hanneton par son frère, est une enfant comme les autres… ou presque… mais ça, vous le découvrirez ! Sur scène.

"Le cahier"

Texte : Isabelle Lauriou.
Mise en scène : Isabelle Lauriou.
Avec : Élodie Godart.
Avec les voix de : Sophie Gourdin, Laurent Lafuma, Arnaud Maillard et Olivier Pagès.
Durée : 1 h 05.

Printemps de la Création Théâtrale du 28 avril au 7 mai 2016.
Samedi 30 avril à 20 h.
Théâtre 14, 20, avenue Marc Sangnier, Paris 14e.
Réservation :
ciedusautdelange@gmail.com
Mairie du 14e, 01 53 90 66 09.

Gil Chauveau
Mercredi 27 Avril 2016

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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

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Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
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Brigitte Corrigou
06/03/2024
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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
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"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023