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Nomination de Marc Lainé à la direction de la Comédie de Valence, centre dramatique national Drôme-Ardèche  28/06/2019

Franck Riester, ministre de la culture, en plein accord avec Nicolas Daragon, maire de Valence, président de la communauté d'agglomération Valence-Romans, Laurent Wauquiez, président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental de la Drôme, et Laurent Ughetto, président du conseil départemental de l'Ardèche, a donné son agrément à la proposition de nommer Marc Lainé à la direction de la Comédie de Valence, centre dramatique national Drôme-Ardèche.

Né en 1976, diplômé de l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Marc Lainé est scénographe, auteur d'une cinquantaine d'œuvres pour le théâtre et l'opéra, auteur et metteur en scène, directeur de la compagnie La Boutique Obscure, implantée en Normandie. Ses spectacles - Spleenorama, Vanishing Point, Hunter ou Construire un feu, adaptation du roman de Jack London, ont été présentés sur les plus grandes scènes françaises - au TNS, au Théâtre national de Chaillot ou à la Comédie française. Ils croisent intimement le théâtre, la musique et le cinéma, dans une démarche artistique résolument transdisciplinaire.

Cet artiste complet propose de faire de la Comédie de Valence un lieu majeur pour la création artistique transdisciplinaire, au croisement du théâtre et des autres disciplines. Pour cela, il s'appuiera sur un collectif d'artistes d'horizons et d'esthétiques complémentaires, de metteurs en scène (Cyril Teste, Silvia Costa, Lorraine de Sagazan, Tünde Deak), d'auteurs (Alice Zeniter, Penda Diouf), mais aussi de musiciens, danseurs ou cinéastes (Bertrand Belin, Stephan Zimmerli, Éric Minh Cuong Castaing, Alice Diop), étroitement associés à la vie du théâtre. Un incubateur artistique, espace de recherche dédié à la transdisciplinarité (animé par Cyril Teste) et des résidences d'écriture sont parmi les idées enthousiasmantes de ce projet, qui mêle intimement exigence artistique et attention sincère à tous les publics du territoire.

Cette attention forte passe ainsi par le renouvellement du dispositif, central pour la Comédie de Valence, de la Comédie itinérante, qui s'appuiera sur des partenariats originaux avec les acteurs culturels des départements de la Drôme et d'Ardèche, et par des projets de création participatifs, in situ, avec les habitants du territoire. Pour le public curieux et averti de la Comédie de Valence, la programmation sera riche et diversifiée, ouverte aux arts du mouvement avec des "focus" sur un chorégraphe majeur de la danse contemporaine. Les saisons seront ainsi marquées par la nouvelle vocation transdisciplinaire du CDN, sans pour autant négliger le répertoire.

Marc Lainé prendra ses fonctions le 1er janvier 2020, succédant à Richard Brunel.

Franck Riester salue "l'excellence du travail de Richard Brunel réalisé à la tête du CDN de Valence dans un projet ambitieux de partage, de découverte avec toutes et tous. Son engagement et celui de son équipe ont permis le rayonnement de l'art dramatique au plus près de nos concitoyens".

Photo : "Vanishing Point (Les Deux Voyages de Suzanne W.)". Conception, installation et mise en scène : Marc Lainé © Patrick Berger.


Communiqué de presse de la délégation à l'information et à la communication, ministère de la Culture.
La Rédaction

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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
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"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023