La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

Le château de Versailles choisit de nouveau l'académie équestre de Bartabas  23/11/2018

© A. Poupel.
Le jeudi 22 novembre 2018, le conseil d'administration de l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles a renouvelé, après délibération, l'autorisation d'occupation temporaire du domaine public (AOT) à l'Académie équestre nationale du domaine de Versailles au titre des espaces de spectacles et de formation équestres.

Le château de Versailles confirme ainsi sa volonté de mettre en valeur la Grande Écurie du Roi autour de sa fonction première avec la galerie des Carrosses (restaurée et ouverte au public en 2016 grâce au mécénat de la Fondation Michelin) et la poursuite de la collaboration avec l'Académie équestre nationale du domaine de Versailles.

En conclusion à l'appel à projet publié le 7 août 2018, lequel a donné lieu à la réception de deux offres, l'établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles a retenu l'offre présentée par l'Académie équestre de Versailles.

Pour une durée de 7 ans, l'Académie équestre, dirigée par Bartabas, développera les activités suivantes au sein de la Grande Écurie du roi et du Manège :
- l'exploitation d'une académie de formation au spectacle équestre,
- l'organisation de spectacles permanents (in situ et hors les murs),
- l'organisation de visite des écuries,
- un campus destiné à l'hébergement des élèves écuyers et des professeurs de l'Académie.

Créée en 2003 par Bartabas, au sein de la Grande Écurie du château de Versailles, l'Académie équestre nationale du domaine de Versailles est un corps de ballet unique au monde.

"Je voulais créer une école ; une école d'un genre nouveau, une sorte de compagnie-école où s'inventerait une philosophie du "vivre ensemble", une école où les chevaux nous apprendraient à travailler en harmonie, dans le respect de l'autre, une école en perpétuel mouvement, sans règles pré-écrites, sans cursus, sans diplôme.

J'ai imaginé cette Académie comme une école de haut niveau, capable de former des cavaliers artistes, mais qui serait aussi un lieu d'épanouissement, un lieu où se façonnent de belles personnes. Je n'envisageais pas que l'acte de transmettre se résume à communiquer à d'autres sa technique ou son savoir-faire. Pour cela, et c'est la profonde originalité de l'Académie, chaque écuyer reçoit un enseignement complet basé sur la danse, l'escrime artistique, le chant, l'arc traditionnel japonais, en complément du travail à cheval. (…)"

Extrait du Manifeste pour la vie d'artiste de Bartabas

Photo : "Le Sacre de Stravinsky", L'Académie équestre de Versailles, Bartabas © A. Poupel.

Communique du Château de Versailles du 22 novembre 2018.
La Rédaction

Nouveau commentaire :













À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024