"Une assemblée de femmes", adaptée de la comédie antique "L'assemblée des femmes" (-392 av. J.-C.) d'Aristophane, vient d'une idée de Roxane Borgna. Elle est en écho avec le film "A Palestinian Women Assembly" de Roxane Borgna et Laurent Rojol, qui est ensuite projeté après la représentation. Ce diptyque théâtre-documentaire donne la parole à des Palestiniennes qui revendiquent leurs droits dans une société patriarcale très marquée.
Il fait nuit noire. Quatre personnages féminins, avec chacun leur lampe, sont sur scène habillés en hommes. Affublés de fausses barbes, ils sont prêts à investir l'assemblée. C'est une double dénonciation de la mainmise des hommes sur la société et de la corruption qui y sévit.
Adaptée et mise en scène par Jean Fall, jouée par le Théâtre National Palestinien El-Hakawati, la pièce articule aussi des propos de Palestiniennes tirés des extraits de "A Palestinian Women Assembly" qui sont projetés sur trois voiles blancs suspendus sur scène. Elles s'expriment sur les rapports entre les deux sexes en Palestine. Elles sont de tout âge et de toute génération et interviennent, par intermittence, comme des moments réels, alimentant la fable tirée d'Aristophane qui déroule la révolte, originellement, d'athéniennes voulant conquérir l'assemblée pour combattre l'iniquité et la corruption des hommes. Autre lieu, autre époque et autre écriture, mais même maux, toujours présents à des milliers d'années de différence. C'est le couple entre réalité et fable qui fait l'originalité de cette création, car le propos tire aussi sa force du terrain.
Il fait nuit noire. Quatre personnages féminins, avec chacun leur lampe, sont sur scène habillés en hommes. Affublés de fausses barbes, ils sont prêts à investir l'assemblée. C'est une double dénonciation de la mainmise des hommes sur la société et de la corruption qui y sévit.
Adaptée et mise en scène par Jean Fall, jouée par le Théâtre National Palestinien El-Hakawati, la pièce articule aussi des propos de Palestiniennes tirés des extraits de "A Palestinian Women Assembly" qui sont projetés sur trois voiles blancs suspendus sur scène. Elles s'expriment sur les rapports entre les deux sexes en Palestine. Elles sont de tout âge et de toute génération et interviennent, par intermittence, comme des moments réels, alimentant la fable tirée d'Aristophane qui déroule la révolte, originellement, d'athéniennes voulant conquérir l'assemblée pour combattre l'iniquité et la corruption des hommes. Autre lieu, autre époque et autre écriture, mais même maux, toujours présents à des milliers d'années de différence. C'est le couple entre réalité et fable qui fait l'originalité de cette création, car le propos tire aussi sa force du terrain.
Un lien existe entre film et théâtre qui donne au jeu une double focale, autant géographique que temporelle, et cette temporalité devient intemporelle. Ces personnes interviewées viennent de Naplouse, Jérusalem, Bethléem, Jéricho, Ramallah et Hébron. Elles deviennent l'essence moderne des personnages de l'auteur grec. Ce qui interpelle aussi est cet arrêt sur image pendant plusieurs scènes sur le visage d'une jeune dame interviewée et dont le regard semble être interrogatif sur les évolutions politiques à effectuer en Palestine. Ce visage et ce regard accompagnent différentes scènes.
La dramaturgie présente une scénographie presque nue avec un escabeau, un porte-voix, trois voiles blancs suspendus à un fil, quelques fausses barbes, des robes et des costumes. Tout est dans le jeu des comédiens. Vif, truculent, le texte est porté avec force et gourmandise.
Après la représentation, "A Palestinian Women Assembly" est projeté. Il est basé sur des interviews faites par Roxane Borja et Laurent Rojol en 2021 et 2022. Elles ont été menées à Jérusalem Est avec les femmes du Women-center à Silwan avec Mariam, Mariam, Alla', Sabine, Salam. Dans la vieille ville de Jérusalem avec Rula et les habitantes de Burj Alluqluq. À Jéricho avec Maysoun, Myassar et les femmes du Charitable Society. À Hébron avec Lana, la famille Shabaneh et toute l'équipe de l'association ADWAR qui travaille à des changements sociaux. À Bethléem avec les dames du groupe Mariam Mashrou, Jessica et Shaden.
La dramaturgie présente une scénographie presque nue avec un escabeau, un porte-voix, trois voiles blancs suspendus à un fil, quelques fausses barbes, des robes et des costumes. Tout est dans le jeu des comédiens. Vif, truculent, le texte est porté avec force et gourmandise.
Après la représentation, "A Palestinian Women Assembly" est projeté. Il est basé sur des interviews faites par Roxane Borja et Laurent Rojol en 2021 et 2022. Elles ont été menées à Jérusalem Est avec les femmes du Women-center à Silwan avec Mariam, Mariam, Alla', Sabine, Salam. Dans la vieille ville de Jérusalem avec Rula et les habitantes de Burj Alluqluq. À Jéricho avec Maysoun, Myassar et les femmes du Charitable Society. À Hébron avec Lana, la famille Shabaneh et toute l'équipe de l'association ADWAR qui travaille à des changements sociaux. À Bethléem avec les dames du groupe Mariam Mashrou, Jessica et Shaden.
Et toute l'équipe de l'Alliance française avec Rawan et les réfugiées du camp Aida et Abdelfattah Abusrour du centre culturel ALROWWAD. À Naplouse avec Maram, Oraib, Aya, Ohoud, Mona, Amira, Hanan, Suha, Alla', l'école de danse Askadar, Suha et Cœur de l'association d'art. À Ramallah, avec le théâtre Ashtar et la radio Nisaa. Il y a aussi Al Majaz, un village bédouin de "Masafer YaRa" situé dans le désert au sud d'Hébron. avec Air, Aman, Montaha, Mouna, Saeda, Inam, Rami, Air, Sahar.
Ce documentaire est un vent d'espoir qui montre une vision du monde portée par des ambitions politiques d'égalité et de redéfinition de la société palestinienne. La parole des protagonistes est rare, car confisquée par une mainmise patriarcale et surtout par une tragique situation géopolitique depuis des décennies où lutter contre l'occupation israélienne et souffrir des tragédies humaines restent une souffrance continue.
Des figures courageuses sont présentes telles que la rayonnante présidente de l'association ADWAR, Sahar Youssef Alkawasmeh. Son combat est de faire exister les Palestiniennes pour ce qu'elles sont, afin qu'elles se fassent entendre socialement. Elle a réussi à créer des groupes d'hommes pour les soutenir. Ou l'artiste dramaturge Ashtar Muallem qui revendique courageusement, dans une de ses créations, malgré les problèmes rencontrés, sa féminité. Et déclare face caméra qu'elle veut être présidente de la Palestine !
Ce documentaire est un vent d'espoir qui montre une vision du monde portée par des ambitions politiques d'égalité et de redéfinition de la société palestinienne. La parole des protagonistes est rare, car confisquée par une mainmise patriarcale et surtout par une tragique situation géopolitique depuis des décennies où lutter contre l'occupation israélienne et souffrir des tragédies humaines restent une souffrance continue.
Des figures courageuses sont présentes telles que la rayonnante présidente de l'association ADWAR, Sahar Youssef Alkawasmeh. Son combat est de faire exister les Palestiniennes pour ce qu'elles sont, afin qu'elles se fassent entendre socialement. Elle a réussi à créer des groupes d'hommes pour les soutenir. Ou l'artiste dramaturge Ashtar Muallem qui revendique courageusement, dans une de ses créations, malgré les problèmes rencontrés, sa féminité. Et déclare face caméra qu'elle veut être présidente de la Palestine !
Nous avions assisté à "Une assemblée de femmes" le 23 septembre 2023 à l'Institut du Monde Arabe, deux semaines avant l'embrassement et les massacres qui ont eu lieu à partir du 7 octobre qui ont généré, du côté israélien, la mort de 1 207 personnes dont 828 civils par le Hamas. S'est ensuivie la famine et la destruction de Gaza par l'armée israélienne avec la mort de 67 869 Gazaouis à la date du 21 octobre 2025, selon le ministère de la Santé du Hamas, chiffre jugé fiable par l'ONU*. Même si à la date de rédaction de cet article, il y a un très fragile cessez-le-feu à Gaza, il y a toujours, au même moment, une violence extrême et une expropriation des terres par des colons israéliens en Cisjordanie.
Ce 23 septembre 2023 donc, à la fin de la pièce, la troupe avait proposé au public d'exprimer ce qu'il souhaiterait comme société, chacun pouvant donner son avis. S'était engagée ensuite une discussion entre la troupe et les spectateurs. Puis la troupe du Théâtre National Palestinien El-Hakawati invitait le public dans un élan de fête et de partage à boire une succulente soupe de légumes.
Sauf que pour les représentations d'octobre 2025, il n'y a pas eu de fête, les comédiennes et comédiens n'ayant pas le cœur à ça comme ils l'ont exprimé.
◙ Safidin Alouache
* Wikipédia.
Ce 23 septembre 2023 donc, à la fin de la pièce, la troupe avait proposé au public d'exprimer ce qu'il souhaiterait comme société, chacun pouvant donner son avis. S'était engagée ensuite une discussion entre la troupe et les spectateurs. Puis la troupe du Théâtre National Palestinien El-Hakawati invitait le public dans un élan de fête et de partage à boire une succulente soupe de légumes.
Sauf que pour les représentations d'octobre 2025, il n'y a pas eu de fête, les comédiennes et comédiens n'ayant pas le cœur à ça comme ils l'ont exprimé.
◙ Safidin Alouache
* Wikipédia.
"Une assemblée de femmes"
Un diptyque théâtre et film documentaire.
D'après Aristophane.
Par le Théâtre National Palestinien.
Traduction de la pièce d'Aristophane en arabe palestinien : Ranya Filfil.
Équipe de création : Roxane Borgna, Jean-Claude Fall et Laurent Rojol.
Avec : Ameena Adilehn, Iman Aoun (comédienne et directrice du Théâtre Ashtar), Mays Assi, Firas Farrah, Nidal Jubeh, Amer Khalil (comédien et directeur du Théâtre National Palestinien - Al Hakawati), Shaden Saleemn et Yasmin Shalaldeh.
Durée : 1 h
"A palestinian women assembly"
Film documentaire.
Durée : 50 minutes.
Création franco-palestinienne par le المسرح الوطني الفلسطيني/ الحكواتي The Palestinian National Theatre, coproduite par le TNP, La Manufacture Cie Jean-Claude FALL, l'Institut français de Jérusalem - Chateaubriand, avec le soutien du Consulat Général de France à Jérusalem.
Le spectacle a eu lieu les 11, 12 et 18, 19 octobre 2025 au Théâtre du Soleil à Paris.
>> theatre-du-soleil.fr
D'après Aristophane.
Par le Théâtre National Palestinien.
Traduction de la pièce d'Aristophane en arabe palestinien : Ranya Filfil.
Équipe de création : Roxane Borgna, Jean-Claude Fall et Laurent Rojol.
Avec : Ameena Adilehn, Iman Aoun (comédienne et directrice du Théâtre Ashtar), Mays Assi, Firas Farrah, Nidal Jubeh, Amer Khalil (comédien et directeur du Théâtre National Palestinien - Al Hakawati), Shaden Saleemn et Yasmin Shalaldeh.
Durée : 1 h
"A palestinian women assembly"
Film documentaire.
Durée : 50 minutes.
Création franco-palestinienne par le المسرح الوطني الفلسطيني/ الحكواتي The Palestinian National Theatre, coproduite par le TNP, La Manufacture Cie Jean-Claude FALL, l'Institut français de Jérusalem - Chateaubriand, avec le soutien du Consulat Général de France à Jérusalem.
Le spectacle a eu lieu les 11, 12 et 18, 19 octobre 2025 au Théâtre du Soleil à Paris.
>> theatre-du-soleil.fr


























