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Philippe Adrien se tourne vers Broadway pour sa dernière mise en scène à la Tempête

Encore quelques jours pour profiter de la dernière mise en scène de Philippe Adrien au Théâtre de la Tempête. Il met en scène une pièce adaptée du roman de l’Américain Marc Haddon : "Le bizarre incident du chien pendant la nuit". La pièce a d’abord été jouée à Broadway. Et c’est dans un style similaire que Philippe Adrien s’amuse à la monter en mettant en scène avec brio son fils, Pierre Lefebvre, au jeu exceptionnel.



© Antonia Bozzi
© Antonia Bozzi
Christopher Boone, "quinze ans, trois mois et deux jours", mène l’enquête : Qui a tué Wellington, le chien de la voisine ? Christopher aime les listes, les plans, la vérité ; il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité mais pas les métaphores et préfère s’en tenir à la réalité objective. Il ne supporte pas qu’on le touche, trouve les êtres humains pour le moins déconcertants et ne s’est jamais aventuré plus loin que le bout de sa rue.

Quand son père lui dit d’arrêter ses investigations, il refuse d’obéir et se lance alors avec un courage inouï dans un parcours initiatique dont il surmontera toutes les épreuves, jusqu’à triompher dans un concours de mathématiques. À travers les émotions et les vertiges de Christopher, cette histoire d’un enfant singulier et de ses parents nous invite à porter un regard différent sur notre monde, sur les autres et sur nous-mêmes.

Un mot de la rédaction…
Les comédiens y sont époustouflants (tout particulièrement le jeune Pierre Lefebvre qui embrasse avec beaucoup de justesse le rôle de ce jeune adolescent autiste). En revanche, ce n’est pas la pièce que nous avons préférée de Philippe Adrien, que nous avons trouvée un poil un peu longue et peut-être trop "américaine" dans son traitement un peu "fleur bleue" de l’autisme. Les Français ne sont pas aussi habitués aux "paillettes" qu'à Broadway. Mais cette pièce mérite largement le déplacement, si ce n’est pour sa scénographie originale et le jeu remarquable des comédiens.

"Le bizarre incident du chien pendant la nuit"

© D.R.
© D.R.
D’après le roman de Mark Haddon (Éditions Pocket).
Adaptation : Simon Stephens.
Texte français : Dominique Hollier.
Mise en scène : Philippe Adrien.
Collaboration artistique : Clément Poirée.
Avec : Pierre Lefebvre, Juliette Poissonnier, Sébastien Bravard, Nathalie Vairac, Bernadette Le Saché, Mireille Roussel, Laurent Montel, Laurent Ménoret, Tadié Tuéné.
Décor : Jean Haas.
Lumières : Pascal Sautelet, assisté de Maëlle Payonne.
Vidéo : Olivier Roset, assisté de Michaël Bennoun.
Musique et son : Stéphanie Gibert, assistée de Farid Laroussi.
Costumes : Cidalia Da Costa, assistée de Anne Yarmola.
Maquillages : Pauline Bry.
Chorégraphie : Sophie Mayer.
Direction technique : Martine Belloc et Erwan Creff.
Durée : 2 h 10.

Du 11 septembre au 18 octobre 2015.
Du mardi au samedi 20 h, dimanche 16 h.
Théâtre de la Tempête, Salle Serreau, Cartoucherie, Paris 12e, 01 43 28 36 36.
>> theatredelatempete.fr

Vendredi 9 Octobre 2015

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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023