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Théâtre

Camino Verde "capture" à nouveau le spectacle vivant

Nouvelle parution chez la petite mais dynamique maison d'édition Camino Verde avec la parution en livre-cd du spectacle "Comment va le monde ?" par Marie Thomas. L'occasion de "graver" la très belle performance de la comédienne et de rendre hommage à Sol, le clown clochard imaginé et interprété pendant plus de quarante ans par le québécois Marc Favreau (1929-2005).



© DR.
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Sol, le clown pétrisseur des mots, à la diatribe philosophique et humoristique, connut le succès tant au Canada qu'en Europe francophone (notamment en France) grâce à de nombreuses tournées. Ses spectacles étaient imprégnés de poésie, d'intelligence et d'une véritable fraîcheur comique. Dans son personnage, Marc Favreau, observateur critique de la société, excellait dans les jongleries verbales, les raisonnements absurdes mais virtuoses et usait, dans son éternel froc rapiécé, d'une gestuelle très expressive.

C'est cela que nous offre avec beaucoup de générosité Marie Thomas dans sa création "Comment va le monde ?". Ce spectacle, mis en scène par Michel Bruzat, directeur du Théâtre de la Passerelle (Limoges), qui a également effectué la sélection des textes, porte à la fois l'histoire de l'œuvre d'un auteur, Marc Favreau, qui associa avec succès une écriture poétique et burlesque à une philosophie militante et l'appropriation incroyable, sincère, humble et tendre de Marie Thomas.

Celle-ci donne aux spectateurs, ici aux auditeurs, une lecture limpide de textes qui ont fait le succès du clown Sol comme "Funambulle", "Cauchemar sur une psycatalogne" ou "Le fier monde". Avec un équilibre réussi entre la fragilité intrinsèque de son être (son propre clown intérieur), une réelle intensité dramatique et le sincère plaisir du jeu, elle porte haut et avec justesse les mots du clown philosophe québécois. Un vrai bonheur à l'écoute confirmé par la découverte des intelligentes constructions poétiques de l'écrit… à la lecture du recueil des textes accompagnant le CD.

"Comment va le monde ?"
Textes : Sol (Marc Favreau).
Mise en scène, scénographie : Michel Bruzat.
Avec : Marie Thomas.
Création lumière : Franck Roncière.
Costumes : Dolores Alvez Bruzat.
Le spectacle a été créé en décembre 2014 au Théâtre de la Passerelle à Limoges.
Il a été joué au Théâtre des Carmes en juillet 2015 dans le cadre d'Avignon Off et y sera à nouveau présent en juillet 2016.
L'enregistrement a eu lieu les 27 et 28 novembre 2015 au Théâtre de la Passerelle à Limoges.

Camino Verde

Clémentine Jouffroy et Alberto Martinez,
82, rue du Chemin-Vert, Paris 11e.

La collection :
"Vite, rien ne presse!" de Vincent Roca ;
"La vie va où?…" et "Pieds nus, traverser mon cœur" de Michèle Guigon ;
"L’Oral et Hardi" par Jacques Bonnaffé ;
"Les Soliloques de Mariette" par Anne Danais ;
"Bestiaire à bestiaux" d’Emma la clown ;
"La Fleur au fusil" par François Bourcier ;
"Qu’est-ce qu’on fait pour Noël ?" par Vincent Roca et Jacques Dau ;
"Tout un monde" d’Hélène Ventoura ;
"Trente-six nulles de salon" par Jacques Bonnaffé et Olivier Saladin.

Les livres-disques Camino Verde sont en vente :
sur le site >> caminoverde.com
- Librairie du Théâtre du Rond-Point, Paris 8e ;
- Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e ;
- Librairie théâtrale Paris 9 e ;
- Mots et merveilles Paris 13e ;
- Plastic Soul Records Paris 11e ;
Et sur commande dans toutes les librairies.

Gil Chauveau
Mercredi 6 Avril 2016

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

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Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
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© Pierre Gondard.
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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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