La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Paroles & Musique

Billie, un groove séduisant et sensuel comme un baiser électrique et envoûtant

Il y a des artistes qui jouent l'endurance et tiennent la distance sur les nombreuses et différentes scènes nationales où ils traînent leurs musicales guêtres. Billie, artiste encore peu connu - qui sortira son premier album au printemps prochain -, est de cette trempe-là... Et fut une belle et nouvelle découverte à la SMAC Le Silex d'Auxerre, le 26 octobre dernier.



Billie et Théodora King (fond, à droite) © Laurence Navarro.
Billie et Théodora King (fond, à droite) © Laurence Navarro.
Jeune femme brune aux cheveux rebelles, à la sensualité débordante, Billie vous transporte immédiatement dans son monde. Un peu déconcertée par les deux premiers morceaux, nous nous n’imaginions pas où elle voulait emmener... Mais nous nous sommes laissés prendre et séduire par la prose et le style musical... et son groove. Très à l'aise sur scène. Billie partageait ce soir-là l'affiche avec Carmen Maria Vega dont elle assurait la première partie.

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.
Voix charnelle et sucrée, terriblement "féminine", à la poétique imagée, tendrement romantique - "Mets ta bouche sur ma bouche, ça fait mouche/Je suis en apnée sans toi mon bébé" ("Ta bouche"), elle nous emmène dans ses voyages, comme autant d'histoires rêvées. Prenant la pose... fatale, citant la nuit à témoin, elle devient "La fille Peter Pan" - "La nuit, je ne dors pas, je vole/La nuit, je ne rêve pas, je vole". Chatoyant contraste entre les cordes langoureuses du violoncelle de Théodora King et l'électro chaloupé de Teddy Elbaz (aux claviers et machines), avec une rythmique "qui tourne" remarquablement bien !

Billie, un groove séduisant et sensuel comme un baiser électrique et envoûtant
Ces deux titres seront vraisemblablement sur son premier album, "Le Baiser", qui sortira au printemps 2013. Pour celui-ci, elle s'est notamment entourée de Kent et Belle du Berry (Paris Combo) pour l'écriture de certains textes ; et en a confié la réalisation à Romain Tranchart et Grégory Louis (Modjo, Sébastien Tellier, etc.).

Depuis 2007, Billie se promène de scène en scène, avec plus d'une centaine de concerts à son actif. De clubs et petits salles en festivals, en passant par le Chantier des Francofolies en 2010, elle traverse avec une régularité volontaire le paysage de la chanson française. Et cumule déjà une sélection "Jeune Talents SFR 2011", une "découverte Fédération des Festivals de chanson francophone 2011" et s'est faite remarquer lors des Transmusicales de Rennes la même année.

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.
Une artiste à surveiller de près... sur scène, dans votre ville, en attendant de découvrir son premier album au printemps prochain.

Tournée 2012/2013 :
23 novembre 2012 : Festival, Genève (Suisse) + Brigitte.
1er décembre 2012 : Festival Les Ballades, Viarmes (95).
14 décembre 2012 : Bellerive-sur-Allier (63).
15 mars 2013 : SMAC, Chamonix (74).
29 mars 2013 : Karavan Théâtre, Chassieu (69).
À suivre...

Laurence Navarro : photographe, correspondante de la région Bourgogne pour la Revue du Spectacle.
>> navarro-photo.odiapo.com

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.

Gil Chauveau et Laurence Navarro
Mardi 13 Novembre 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter







À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023