La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Cirque & Rue

Pégase et Icare… Entre ciel et terre

"Pégase et Icare", Cirque Gruss, Paris

La famille Gruss et les Farfadais présentent un spectacle créé autour des figures mythiques de Pégase et d'Icare dans des numéros équestres et aériens où grâce, force et volupté s'associent avec bonheur.



"Le combat contre la Chimère" © Jacques Gavard.
"Le combat contre la Chimère" © Jacques Gavard.
La rencontre a eu lieu il y a plusieurs mois, quand la famille Gruss, écuyers depuis six générations, a contacté les Farfadais pour créer un spectacle pour les Equestriades d'Orange de 2014. D'un côté l'aérien investi par les Farfadais, de l'autre, les Gruss pour la relation à la terre et, qui plus est, au cheval.

Pégase naît au cou de la gorgone Méduse après que celle-ci a été décapitée par Persée. Quant à Icare, fils de Dédale, il s'échappe avec son père du labyrinthe du Minotaure en construisant des ailes de cire. Mais à la différence de son père qui vole non loin de la mer, Icare frôle d'un peu trop près le soleil et tombe dans la mer.

Les numéros tournent autour de ces deux figures mythiques qui se complètent dans les deux éléments auxquels ils peuvent être attachés ou symbolisés, la terre pour Pégase et les airs pour Icare. C'est un mariage entre terre et air, entre acrobaties sur des chevaux et numéros aériens à l'aide, entre autres, d'une corde ou d'un cerceau. L'eau est aussi présente dans le spectacle avec un numéro aquatique où quatre acrobates font des figures autour d'une cuve remplie d'eau.

"Le labyrinthe de Dédale" © Jacques Gavard.
"Le labyrinthe de Dédale" © Jacques Gavard.
Autant les numéros avec les chevaux sont faits avec rapidité et dynamisme, autant les numéros aériens sont faits avec grâce et volupté.

Les premiers numéros équestres, avec des sauts et des jonglages sur les chevaux, n'offrent pas une difficulté particulière. Toutefois, lors de la deuxième partie, les numéros sont beaucoup plus complexes avec, entre autres, une figure où des acrobates, sur deux niveaux, représentent une croix éclatée sur les chevaux. De même, une série de sauts d'obstacles, avec cette fois-ci l'homme qui saute en lieu et place du cheval, et le cheval en lieu et place de l'obstacle, est effectué avec un saut de haie, une composition effectuée avec cinq chevaux.

Les numéros s'enchaînent avec pour chacun un timbre, un parfum, un accent, tonique, fort, acrobatique, gracieux ou encore athlétique tel celui sur lequel un acrobate, tel un gymnaste, utilise deux taquets à l'aide de ses bras pour former des positions d'équilibre. Ceux-ci sont faits avec grâce et une "lenteur" calculée rendant l'exercice difficile et virtuose.

En arrière-scène et à hauteur, l'orchestre de Sylvain Rolland accompagne le spectacle avec les chants de Barbara Nicoli donnant aux différents numéros, de sa voix claire, un accent angélique.

L'union de la famille Gruss et des Farfadais pour cette création est un mariage entre volupté et acrobatie, rapidité et délicatesse.... Force et Grâce !

"Pégase et Icare"

"La sagesse d'Athéna" © Jacques Gavard.
"La sagesse d'Athéna" © Jacques Gavard.
Directeur artistique : Stéphane Haffner.
Régisseurs son et lumière : Antony Etienne, Vincent Ribes.
Régisseurs tableaux : Alexandre Haffner, Claudia Fama.
Maquettes-costumes : Bruno Fatalot, Florent Boyer.

Chef d'orchestre : Sylvain Rolland.
Musiciens : Julien Bonnard, Christophe Gonnet, Ivan Kobak, Cyril Moret, Massimo Murgia, Pascal Rioux-Balzano, Nicolas Sausseau, Smaël Shérif, Julien Teissier
Chanteuse : Barbara Nicoli.

Avec Alexis Gruss, Gipsy Gruss, Stephan Gruss, Nathalie Gruss, Firmin Gruss, Maud Florees, Tony Florees, Alexandre Gruss, Charles Gruss, Louis Gruss, Joseph Gruss, Alan Florees, Sarah Florees, Francesco Fratellini, Andrew Florees, Erica Bailey, Louise Gibb, Kevin Gibbs, Kyle Kier, Svetlana Lobova, Daniela Vairo, Emiliano Simeoni.
Durée : 2 h 25 avec entracte.

"L'envol d'Icare" © D. Guyomar.
"L'envol d'Icare" © D. Guyomar.
Du 18 octobre 2014 au 1er mars 2015.
jeudi 22 et 29 janvier à 20 h, vendredi 16 et 30 janvier à 20 h.
Samedi de janvier à 20 h, dimanche de janvier à 16 h.
Mercredi 18 et 25 février à 15 h. Jeudi et vendredi de février à 20 h.
Samedi de février à 16 h et 20 h, sauf le 7 seulement à 20 h.
Dimanche de février et 1er mars à 16 h.

Chapiteau Alexis Gruss, Carrefour des cascades , Porte de Passy, Paris 16e.
Navette gratuite à partir de la sortie n° 2 du métro 10, station Porte d'Auteuil.
>> alexis-gruss.com

"La chute d'Icare" © Jacques Gavard.
"La chute d'Icare" © Jacques Gavard.

Safidin Alouache
Samedi 10 Janvier 2015

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024