La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Paroles & Musique

En tournée : Voyage poétique sur les îles romantiques du Lion

"Des voyageurs dans ta voix... Ferré", Théâtre Traversière, Paris

[Reprise] Interpréter Ferré, la belle affaire, et au féminin qui plus est ! De Pia Colombo à Mama Béa, Renée Claude, Ann Gaytan, Juliette Gréco, Catherine Ribeiro, Sapho, Catherine Sauvage, Cora Vaucaire, etc., la liste est longue et le résultat à l'appréciation de chacun. Mais ici, c'est Sandra Aliberti qui pose avec délicatesse sa voix et son interprétation sur l'univers poétique de Léo en choisissant, non pas de sortir les griffes sur les coups de gueules célèbres du lion, mais de poser plutôt pattes et cœur de velours sur les mots les plus sensibles et les plus tendres de celui qui écrivit "L'Amour Fou".



Lionel Mendousse, Bertrand Ravalard et Sandra Aliberti © Jacques Besse.
Lionel Mendousse, Bertrand Ravalard et Sandra Aliberti © Jacques Besse.
Comédienne, danseuse, chanteuse, Sandra Aliberti a fait d'emblée le choix de la féminité et, parcourant son chemin passionné sur les mots du monégasque révolté devenu toscan, a choisi sa face la plus méconnue en sélectionnant des chansons et des textes où la poésie se dévoile sur une trame romantique, sensible et presque amoureuse... laissant ainsi se reposer l'anarchiste qui portait sa révolte d'une voix insoumise et libertaire.

Se basant sur une interprétation quasi millimétré, maîtrisé mais extrêmement sensible et en nuances d'émotions, Sandra Aliberti joue la phrase intime, tisse sur les mots du poète (des poètes) une frise sensible, posant sa voix d'un voile aérien sur chaque note. Le fil musical de son chant se pare d'une délicate rythmique où pointe de fins silences où naissent l'émotion de la femme découvrant la poétique amoureuse.

L'univers chanté ainsi créé nous fait redécouvrir la fracture sensible des "Romantiques", de "La solitude" ou de "L'Amour Fou". La relecture "tout en retenue", mais non dénuée d'une certaine sensualité, de certaines chansons profite de la présence savamment dosée de Bertrand Ravalard au piano et de Lionel Mendousse au violon avec lesquels, comédienne oblige, elle établie une complicité et un jeu, dessinant ainsi une légère mais réelle théâtralité au voyage poétique et féminin qui nous emmène sur les îles romantiques du Lion qui déclarait : "Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale, tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche..."

"Des voyageurs dans ta voix... Ferré"

Bertrand Ravalard et Sandra Aliberti © Jacques Besse.
Bertrand Ravalard et Sandra Aliberti © Jacques Besse.
Chansons et textes : Léo Ferré, Jean Roger Caussimon et Louis Aragon.
Mise en scène : Laure Pierredon.
Avec : Sandra Aliberti (chant), Bertrand Ravalard (piano), Lionel Mendousse (violon).
Création lumière : Jacques Besse.

Tournée
23 janvier 2015 à 20 h 30.
Théâtre Traversière, 15 rue Traversière, Paris 12e,
>> traversiere.net

27 février 2015 à 20 h 30.
Forum Léo Ferré, 11 rue Barbès, Ivry-sur-Seine (94), 01 46 72 64 68.

>> forumleoferre.org

Samedi 12 octobre 2013 à 20 h 30 et dimanche 13 octobre 2013 à 16 h.
Théâtre de L’Abbaye, Saint-Maur-des-Fossés (94), 01 55 12 11 80.
Vendredi 15 novembre 2013 à 20 h 30.
Théâtre de la Vallée, La Grange à Dîme, Ecouen (95), 01 34 04 03 41.
Vendredi 17 et samedi 18 janvier 2014 à 20 h 30, dimanche 19 janvier 2014 à 16 h.
Espace Culturel Les Mares Plates, Saint-Germain-La-Campagne (27), 02 32 44 52 17/06 07 82 21 67.
22 mars 2014.
Théâtre Jean Vilar, Vitry-sur-Seine (94), 01 55 53 10 60.

Sandra Aliberti et Lionel Mendousse © Jacques Besse.
Sandra Aliberti et Lionel Mendousse © Jacques Besse.
A été joué :
6 juillet 2013 à 21 h.
Théâtre de la Rotonde, Soirée d’ouverture,
Rue Jean Catelas, Salle Pierre Sémard, Avignon, 06 46 51 89 29.

19 juillet 2013 à 22 h.
Festival Léo Ferré de Gourdon en Quercy.
Gourdon (46), 05 65 41 31 23.
>> leoferrefestival.jimdo.com

Reprise du 8 juillet au 12 août 2012.
Tous les dimanches à 17 h.
Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr

Du 8 janvier au 12 février 2012.
Tous les dimanches à 19 h, au Théâtre Le Lucernaire.
Les 21, 22, 28 et 29 février 2012.
Mardi et mercredi à 20 h 30.
Comédie Nation, Paris 11e, 09 52 44 06 57.
>> comedienation.com

Gil Chauveau
Samedi 14 Janvier 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024