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Prix de la Critique - Palmarès 2014/2015 - Musique  22/06/2015

MUSIQUE :
Grand Prix (meilleur spectacle lyrique de l’année) : "Dardanus", opéra de Jean-Philippe Rameau, direction musicale Raphaël Pichon à la tête de l’Ensemble Pygmalion, mise en scène Michel Fau. Co-production de l’Opéra de Bordeaux/Centre Français de Musique Baroque de Versailles/Opéra de Versailles (création à l’Opéra de Bordeaux).

Prix Claude Rostand (meilleur spectacle lyrique créé en province) : "Les Caprices de Marianne", opéra-comique d’Henri Sauguet, direction musicale en alternance Claude Schnitzler/Gwennolé Rufet, mise en scène Oriol Tomas. Co-production de 15 scènes lyriques françaises et du Centre Français de Promotion Lyrique (création à l’Opéra de Reims).

Meilleure Création Musicale : "Penthesilae", opéra de Pascal Dusapin, livret Pascal Dusapin et Beate Haecl, direction musicale Franck Ollu, mise en scène Pierre Audi. Co-production avec l’Opéra du Rhin de Strasbourg (création mondiale au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles).

Meilleurs Créateurs d'éléments scéniques : Hélène Kritivos pour la scénographie et les costumes et Yann Chapotel pour la vidéo. "Avenida de los Incas 3518", opéra de chambre de Fernando Fiszbein et "Lohengrin", opéra de Salvatore Sciarrino, direction musicale Maxime Pascal, Ensemble Le Balcon, mise en scène Jacques Osinski (Théâtre de l’Athénée Louis Jouvet).

Personnalité Musicale de l'année : Laurent Bayle, directeur général de la Cité de la Musique et Président de la Philharmonie de Paris.

Révélations Musicales :
- Catégorie instrumentale : le Quator Hermès ;
- Catégorie lyrique : le ténor Stanislas de Barbeyrac.

Meilleurs Livres sur la musique :
- Essai : "Listen to this", la musique dans tous ses états, par Alex Ross (éditions Actes Sud) ;
- Monographie : "Musique au Château du Ciel, Jean-Sébastien Bach", par John Eliot Gardiner (Éditions Flammarion).

Meilleure Diffusion musicale audiovisuelle : DVD "Lulu", opéra d’Alban Berg, direction musicale Paul Daniel, mise en scène Krzystof Warlikowski. Captation de la production du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles (Éditions Bel air Classique).

Prix de l'Europe Francophone : "Les Joyeuses Commères de Windsor", opéra d’Otto Nicolaï, direction musicale Christian Zacharias, mise en scène David Hermann, co-production avec l’Opéra de Lausanne (Opéra Royal de Liège Wallonie).

Photo : François Rougier et Marc Scoffoni dans "Les Caprices de Marianne" © Alain Julien.
La Rédaction

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"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

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C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
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Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
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En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
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