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Près de 150 M€ de nouvelles mesures pour accompagner la reprise des secteurs culturels  19/05/2021

À l'occasion de la réouverture des lieux culturels, le Gouvernement amplifie son soutien aux secteurs culturels en débloquant 148 M€ d'aides supplémentaires pour le cinéma et le spectacle vivant, particulièrement frappés par la crise sanitaire.

La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin, se félicite de la poursuite de l'accompagnement mis en œuvre par l'État depuis le début de la crise qui vise à faire face aux fermetures prolongées du début d'année et à accompagner la réouverture des lieux culturels avec des jauges réduites.

S'ajoutant aux aides transversales aux entreprises que le Gouvernement a prolongées (fonds de solidarité, activité partielle, exonération et aides au paiement des cotisations sociales, prêt garanti par l'État), ces nouvelles mesures, versées au titre du premier semestre 2021, traduisent la prise en compte de la spécificité des modèles économiques du spectacle vivant et du cinéma, ainsi que le rôle particulier de la culture et de la création dans notre pays.

Ainsi :
- Le secteur du cinéma bénéficiera de 80 M€ d'aides supplémentaires, dont 60 M€ pour les exploitants de salles et 20 M€ pour les entreprises de production et de distribution.
- Le secteur du spectacle vivant musical bénéficiera de 38 M€ supplémentaires qui viendront notamment abonder le fonds de compensation billetterie créé par le Centre national de la Musique et qui vise à tenir compte de la réduction des jauges en cette période de reprise.
- Le secteur du théâtre privé bénéficiera de 15 M€ supplémentaires permettant de prolonger les fonds de sauvegarde et de soutien à la reprise de l'ASTP.
- Enfin, le secteur du spectacle subventionné en région bénéficiera également de 15 M€ supplémentaires pour faire face aux différentes contraintes sanitaires mises en place à la réouverture des salles.

Ces mesures exceptionnelles voulues par le Premier Ministre, s'ajoutent au plan de relance et aux crédits budgétaires mobilisés dans le cadre de la loi de finances pour 2021 ; elles viennent aussi compléter les mesures annoncées les 11 mars et 12 mai :
- Les 97 M€ d'aides d'urgence annoncées le 11 mars en faveur de la création et de l'emploi artistique et culturel (dont 30 M€ pour le « fonds festivals », 22 M€ en faveur des auteurs, 20 M€ en faveur des équipes artistiques en région, 15 M€ en faveur des captations de spectacles et 10 M€ pour alimenter le fonds d'urgence spécifique de solidarité pour les artistes et techniciens du spectacle) ;
- ainsi que les mesures de soutien à l'intermittence et à l'emploi culturel annoncées le 11 mai dernier avec la Ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Elisabeth Borne.

Pour rappel de ces dernières :
- Nouvelle prolongation de 4 mois de l'année blanche des intermittents et la mise en place de filets de sécurité supplémentaires jusqu'au 31 décembre 2022 ;
- Abaissement temporaire du seuil d'accès à l'intermittence à 338 heures et le développement de l'apprentissage et du dispositif "1 jeune 1 solution" pour favoriser l'emploi des jeunes professionnels ;
- 30 M€ de mesures supplémentaires de soutien à l'emploi artistique (aides dans le cadre du GIP Cafés Culture, aide au paiement des cotisations via le GUSO et renforcement de l'aide aux petites salles et des aides aux entreprises pour rémunérer les temps de répétition des artistes dans le cadre du FONPEPS).

Communiqué du ministère de la Culture.
La Rédaction

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À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023