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Le Prix Théâtre Adami 2012 décerné à la Compagnie Les Sans Cou  30/11/2012

À l’initiative du Conseil d’administration de l’Adami, le Prix Théâtre (première édition), qui a pour objet d’aider financièrement une jeune compagnie, a été attribué à la compagnie Les Sans Cou.

La dotation, d’un montant de 35 000 € sera remise par Michel Boujenah et Philippe Ogouz, président du Conseil d’administration à Igor Mendjisky, lundi 10 décembre à 11 h à l’Adami.

Le jury, composé des membres du collège dramatique, a choisi le collectif Les Sans Cou pour la diversité de leur activité, leur talent d’interprétation et l’originalité de leurs créations.

Igor Mendjisky (metteur en scène, comédien, auteur), fonde en 2004 avec Clément Aubert, Romain Cottard, Paul Jeanson et Arnaud Pfeiffer la compagnie théâtrale Les San Cou. Ils se font connaître avec "Banquet à Barbaville", "La Lamentable tragédie des éléphants", "Le plus heureux des trois".

En 2009, ils jouent "Hamlet" de William Shakespeare au Ciné 13 théâtre, au Festival de Sarlat et au Festival d’Anjou où ils seront lauréats du Grand Prix du Festival ; la même année, ils jouent "Rêves" de Wajdi Mouawad, mis en scène par Igor Mendjisky, au Studio Théâtre d’Asnières et repris au Théâtre Mouffetard.

"Masques et nez", créé par Igor Mendjisky en 2008 pour le festival "mises en capsules" au Ciné 13 théâtre, remporte un vif succès, le spectacle sera repris au Studio théâtre des Champs-Élysées (2010), au théâtre des Béliers à Avignon et au Théâtre Michel en 2011.

"J’ai couru comme dans un rêve", création collective jouée en 2011 au théâtre de l’Atalante, sera au programme du Théâtre Gérard Philippe CDN de Saint-Denis du 6 au 27 avril 2013. La pièce sera également éditée.

Actuellement, la compagnie poursuit une tournée à travers la France avec "Masques et nez".

Lire aussi la critique de "Masques et nez" par Jean Grapin.

Photo : "Masques et nez" par la Compagnie Les Sans Cou © G. Dorglandes.

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La Rédaction

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© Delphine Royer.
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© Philippe Hanula.
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Gil Chauveau
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Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

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