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Le Prix Constantin a dix ans  26/09/2011

Créé en 2002 à l'initiative du SNEP et de l'UPFI, les deux organisations de producteurs phono-graphiques français, ce prix récompense un artiste ou un groupe "en cours de développement", n'ayant pas publié plus de deux albums avant celui qui est présenté lors de la sélection (et pour lequel il "concourt") et n'ayant pas obtenu dans le passé d'album d'or. L'album, commercialisé sous forme physique ou digital, doit être produit en France, seule la nationalité du label importe. La langue, le genre, le style, le format de l’œuvre, l'origine et le lieu de résidence de l'artiste n'ont aucune importance.

Ce prix vise une production discographique et sert plus d’accélérateur de carrière que de véritable révélateur d'artistes. Il s'agit ici de repérer un artiste (ou un groupe) qui a le plus marqué l'année par son talent, son originalité et son "potentiel". Ce prix porte donc bien son nom, en l'hommage à Philippe Constantin (décédé en janvier 1996), directeur artistique, éditeur et patron de maisons de disques qui consacra sa vie à la recherche de nouveaux artistes (Téléphone, Starshooter, les Rita Mitsouko, Stefan Eicher, Noir désir, etc.) et fut l'instigateur du métissage des musiques en soutenant par exemple Manu Dibango, Mory Kante ou Angélique Kidjo.

Cette année, le jury est présidé par Gaëtan Roussel. Ce jury est composé de journalistes de presse écrite, de programmateurs de radios et de télévision, de disquaires et de distributeurs de musique en ligne. 117 albums ont été proposés par les labels et, après deux mois d'écoute, le jury s'est réuni le 2 septembre et a voté pour définir une liste de dix albums, la Sélection Constantin 2011 :
● Alex Beaupain, "Pourquoi battait mon cœur" (naïve).
● Bertrand Belin, "Hypernuit" (Cinq 7/Wagram Music).
● Brigitte, "Et vous, tu m'aimes ?" (3e Bureau/Wagram Music).
● Cascadeur, "The Human Octopus" (Casablanca Records/Mercury/Universal Music France).
● Cyril Mokaiesh, "Du Rouge et des Passions", (AZ/Universal Music France).
● L, "Initiale" (Tôt ou Tard/Wagram Music).
● Lisa Portelli, "Le Régal" (Wagram Music).
● Selah Sue, "Selah Sue" (Because Music).
● Sly Johnson, "74" (Emarcy/Universal Music Classics & Jazz).
● The Shoes, "Crack my bones" (Green United Music/Pias).


Ces dix artistes se produiront le 17 octobre sur la scène de l'Olympia, soirée à l'issue de laquelle sera révélée le lauréat 2011.
Pour assister au concert du 17 octobre 2011 :
www.olympiahall.com ou points de vente habituels.
Plus d'infos : www.prixconstantin.com

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La Rédaction

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
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"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024