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Fonds SACD "Musique de Scène" : les lauréats de l’édition 2018  25/03/2018

"Au bois" de Claudine Galea, musique d'Alexandros Markeas © Jean-Louis Fernandez.
Créé par la SACD, le Fonds SACD de musique de scène est l'une des rares aides à l'écriture destinée aux compositeurs. Face aux difficultés rencontrées par les structures pour financer une musique originale de scène, ce dispositif facilite et promeut la création musicale contemporaine. Ces musiques originales accompagnent des pièces de théâtre, des spectacles de danse et, depuis 2008, le cirque et les arts de la rue.

Le 23 février 2018, la commission réunie autour de Jacques Fansten, président du conseil d'administration de la SACD, a examiné 36 dossiers. Composée de Jean-Antoine Bigot, chorégraphe et metteur en scène, Julie Dossavi, chorégraphe, metteuse en scène et comédienne en arts de la rue, Sedef Ecer, autrice et metteuse en scène, Pedro Garcia Velasquez, compositeur et Maguelonne Vidal, compositrice, performeuse et conceptrice de spectacle, la commission a sélectionné 18 projets.

Résolument tournée vers une sélection valorisant auteurs et autrices, diversité des regards et des propositions, la commission a tenu à saluer la qualité des projets présentés, tous montrant une nouvelle fois la capacité de l'écriture musicale contemporaine française à accompagner avec force toutes les disciplines du spectacle vivant.

Arts de la rue, les lauréats :

● Théo Girard pour la musique de "Le Bruit des Ombres", texte et mise en scène de Deborah Benveniste, production Dans Tes Rêves, création le 18 mai 2018 à l'Autre Festival de Capdenac.
● Nicolas Losson pour la musique de "Terra Lingua", conception artistique d'Olivier Comte, production Changement de Décor, création le 1er août 2019 au Fes'ar.

Cirque, les lauréats :

● Lucie Antunes pour la musique et la conception de "Bascules", chorégraphie de Chloé Beillevaire, production de l'association JOAO, création le 7 novembre 2018 au Théâtre de Vanves.
● Jean-Christophe Feldhandler pour la musique de "Lieux Dits", conception de Quentin Claude et Marion Even, production En contrepoints, création en avril 2019 à l'EPCC des Bords de Marne à Vitry-le-François.
● Fixi pour la musique de "Dans la farine invisible de l'air", texte de Fixi et Sandrine Le Métayer, mise en scène Sandrine Le Métayer, production de la Compagnie Doré, création le 12 février 2019 au Théâtre de la Vista à Montpellier.

Danse, les lauréats :

● Marc Baron pour la musique de "Écouter voir" (titre provisoire), conception et chorégraphie de Romain Bertet, production de l'Œil Ivre, création le 8 novembre 2018 au Merlan, Scène Nationale de Marseille.
● Fernando Del Papa pour la musique de "Jacaranda", texte et mise en scène de Fernando Del papa, chorégraphie de Washington Rodrigues, production du Studio de l'Ermitage, création le 10 octobre 2018 au Studio de l'Ermitage à Paris.
● Marek Havlicek pour la musique de "Aujourd'hui Sauvage", chorégraphie de Fabrice Lambert, production de L'Expérience Harmaat, création le 12 septembre 2018 au Coloc de la Culture à Courmon d'Auvergne.
● Philippe Le Goff pour la musique de "Mirages - Les âmes boréales", chorégraphie de François et Christian Ben Aïm, production CFB 451, création le 8 novembre 2018 au Théâtre de Châtillon.
● Romain Serre pour la musique de "No Man‘s Land", chorégraphie de Milène Duhameau, production de la Compagnie Daruma, création le 8 novembre 2018 au caméléon à Pont-du-Château.
● Damien Skoracki pour la musique de "Versus", chorégraphie de Jonathan Pranlas Descours et Christophe Béranger, production Sine Qua Non Art, création le 22 février 2018 au Klap à Marseille.
● Ary (Rico) Toto pour la musique de "J'habite une blessure sacrée", chorégraphie de Max Diakok, production de la Compagnie Boukousou, créé le 5 janvier 2018 à la Chaufferie de Saint-Denis.
● Clément Vercelletto pour la musique de "Labourer", chorégraphie de Madeleine Fournier, production Odetta, création en novembre 2018 aux Ateliers Carolyn Carlson à Paris.

Théâtre et théâtre musical, les lauréats :

● Clémence Jeanguillaume pour la musique de "Le Procès de Philippe K", texte et mise en scène de Julien Villa, production Compagnie Vous êtes ici, création le 12 mars 2018 aux Plateaux Sauvages - Le Centquatre à Paris.
● Julien Kanoun pour la musique de "Mo", texte et mise en scène de Maris Vauzelle, production Compagnie Mab, création le 11 mars 2019 au Théâtre du Jeu de Paume d'Aix-en-Provence.
● Alexandros Markeas pour la musique de "Au Bois", texte de Claudine Galea, mise en scène de Benoît Bradel, production Théâtre National de Strasbourg, création le 14 mars 2018 au Théâtre National de Strasbourg.
● Karl Naegelen pour la musique de "À vos saveurs !", texte et mise en scène de Laurent Dupont, production d'Acta, création en janvier 2019 à l'Espace Pagnol de Villiers-le-Bel.
● Annabelle Playe pour la musique de "Delta Charlie Delta", texte de Michel Simonot, mise en scène de Justine Simonot, production La Compagnie du Samovar, création en mai 2018 au Théâtre de l’Échangeur de Bagnolet.


La SACD soutient la création musicale contemporaine :
Dans le cadre de son action culturelle Musique, la SACD mène une politique d'incitation à l'écriture et à la production d'ouvrages lyriques contemporains. La copie privée est une source de financement capitale pour les auteurs. Pour en savoir plus sur notre action culturelle et sur l'apport essentiel de la copie privée aux différents Fonds SACD, n'hésitez pas à consultez la rubrique soutiens sur le site de la SACD.

Photo : "Au bois" de Claudine Galea, musique d'Alexandros Markeas © Jean-Louis Fernandez.

Communiqué SACD du 23 mars 2018.
>> sacd.fr
La Rédaction

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"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

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Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
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N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

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Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

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