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C'est le printemps, la SACD fête les auteurs  08/06/2011

Comme chaque année, le Conseil d’admi-nistration de la SACD fête tous les auteurs. Confirmés et nouveaux talents, toutes les disciplines et répertoires de la SACD sont célébrés : théâtre, mise en scène, cinéma, danse, animation, télévision, musique, multimédia, arts du cirque, arts de la rue, radio, humour/one man show.

Deux prix exceptionnels ont été remis à l’occasion de cette grande fête qui avait lieu dans le magnifique jardin de l'Hôtel Émile Blémont, siège de la SACD : le Grand Prix qui récompense un auteur pour l’ensemble de sa carrière ; et le prix européen célébrant un auteur européen, qui souligne ainsi la dimension internationale de la SACD. Les 24 prix ont été remis lors de la soirée du 6 juin, dans une ambiance très chaleureuse, par les 28 membres du Conseil d’administration présidé par Laurent Heynemann.

Palmarès des Prix SACD 2011
Grand Prix (ex-aequo) : Alain Cavalier et Jean-Michel Ribes.

Prix Cinéma : Philippe Le Guay.
Prix Nouveau Talent Cinéma : Anne Le Ny.

Prix Européen : Alan Bennett représenté par Jean-Marie Besset.

Prix Suzanne Bianchetti : Anaïs Demoustier.
Récompense une jeune comédienne de théâtre débutant une carrière cinématographique prometteuse.

Prix Télévision : Emmanuelle Bercot.
Prix Nouveau Talent Télévision : Anne Villacèque et Sophie Fillières.

Prix Animation : Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli.
Prix Nouveau Talent Animation : Natalys Raut-Sieuzac.

Prix Création Interactive : Anthony Roux (Société Ankama).

Prix Radio : Karin Serres.
Prix Nouveau Talent Radio : France Jolly.

Prix Théâtre : Didier Bezace.
Prix Nouveau Talent Théâtre : Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière.
Prix de la Mise en Scène : Jean-Luc Revol.

Prix Humour/One Man Show : Nicolas Canteloup entouré de ses co-auteurs.
Prix Nouveau Talent Humour/One Man Show : Virginie Hocq.

Prix Arts du Cirque : Bonaventure Gacon.
Prix Arts de la Rue : Jacques Livchine et Hervée Gervais de Lafond.

Prix Chorégraphie : Xavier Le Roy.
Prix Nouveau Talent Chorégraphie : Jonah Bokaer.

Prix Musique : Michaël Levinas.
Prix Nouveau Talent Musique : Oscar Strasnoy.

Médailles Beaumarchais : Guillaume Cerruti, Laurence de Magalhaes, Françoise et Peter Kirkpatrick, Masako Okada, Claude-Eric Poiroux.
Honorent les personnalités qui ont œuvré pour les auteurs et pour la création.

Retrouvez les biographies et le reportage photo sur le site SACD et sur l’application SACD/smartphone.
Photo : Virginie Hocq, jeune artiste comique belge qui remporte un énorme succès au Petit Montparnasse à Paris © SACD.

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La Rédaction

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"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
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Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
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"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

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Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024