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Concerts

Une rentrée d'exception à la Fondation Louis Vuitton

Habituée aux invités d'exception depuis ses débuts en 2014, la Fondation Louis Vuitton offre au public à la mi-septembre un récital et une master classe du légendaire pianiste Sir Andràs Schiff.



Andràs Schiff, récital du 21 novembre 2015 au Luzerne Festival © Peter Fischli/Luzerne Festival.
Andràs Schiff, récital du 21 novembre 2015 au Luzerne Festival © Peter Fischli/Luzerne Festival.
Trois événements exceptionnels pour cette rentrée à la Fondation Louis Vuitton qui propose d'abord un superbe concert suivi d'une master classe à coup sûr passionnante de Sir Andràs Schiff à la mi-septembre - et ce, dans l'écrin du beau bâtiment de l'architecte Frank Gehry au cœur du Bois de Boulogne.

Depuis l'ouverture de l'Auditorium en 2014 avec le pianiste Lang Lang se sont succédé beaucoup d'artistes de premier plan. Cette année ne dérogera donc pas à la règle. Après son dernier concert donné in loco en 2018, le pianiste britannique né à Budapest offrira un récital "libre et spontané" (selon ses vœux) afin de partager un moment unique avec le public. Les œuvres au programme seront ainsi annoncées le soir-même sur scène le 14 septembre.

Le lendemain, 15 septembre (de 10 h à 12 h 30), Sir Andràs Schiff offrira une master classe à trois jeunes talents français. Pour ce beau moment de transmission et de pédagogie, Rodolphe Menguy travaillera sous les conseils du Maître la Sonate opus 110 de Beethoven, Gaspard Thomas travaillera des œuvres de Chopin tandis que Jérémie Moreau approfondira sa connaissance de la Cinquième Suite française de Jean-Sébastien Bach. Un moment qu'on prédit sans peine passionnant ouvert gratuitement au public sur réservation.

Troisième rencontre exceptionnelle le 26 septembre avec un duo de jeunes artistes parmi les plus attendus du moment. Alexandre Kantorow (au piano remarqué au Concours Tchaikowski) et Daniel Lozakovich (un jeune violoniste déjà très demandé). Ils dialogueront dans des sonates de J. Brahms, R. Schumann et César Franck.

La saison musicale se poursuivra en novembre avec toujours une quinzaine de concerts pour la saison 2022-2023 et, naturellement, d'autres master classes à ne pas rater. Dans un programme réservant une large place au classique, au jazz et à la musique contemporaine, notons quelques soirées ou matinées d'ores et déjà à privilégier.

Après sept ans d'existence et son achèvement en 2021, la Classe d'Excellence de Violoncelle de Gautier Capuçon présentera le 26 novembre ses six lauréats pour une soirée "Capucelli" mettant en lumière un programme varié d'œuvres patrimoniales, mais aussi de commandes de la Fondation.

Outre les concerts "Piano Nouvelle Génération", véritable tremplin pour de nouveaux talents, les rendez-vous incontournables se poursuivront avec le concert du violoniste Renaud Capuçon en mars 2023, puis celui du pianiste Krystian Zimerman en juin.

La création d'une commande passée au compositeur Guillaume Connesson par la Fondation ("L'Espérance de l'Aube") se fera également en juin 2023 avec le Scottish Chamber Orchestra (direction Lionel Bringuier) et Alexandre Kantorow.

Enfin, une exposition des plus excitantes ouvrira ses portes le 5 octobre. L'exposition Monet-Mitchell s'installe en effet jusqu'au 27 février 2023 à la Fondation Louis Vuitton. Cette rencontre entre l'impressionniste Claude Monet et l'artiste américaine Joan Mitchell, tous deux épris du paysage en formats immersifs, devrait logiquement attirer les foules.

14 et 15 septembre 2022.
Concert et master classe de Sir Andràs Schiff.

Programme complet et réservation :
>> fondationlouisvuitton.fr

Fondation Louis Vuitton.
8, avenue du Mahatma Gandhi, Paris 16e.
Accueil : (+33) 1 40 69 96 00.
contact@fondationlouisvuitton.fr

Christine Ducq
Mardi 6 Septembre 2022

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Concerts | Lyrique







À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023