La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Paroles & Musique

Du chaos naissent les étoiles et de la scène naît Carmen Maria Vega

Du chaos naissent les étoiles et de la scène est née une chanteuse qui s'est affranchie du cliché réducteur de "Piaf Manouche" acquis lors de ses débuts en 2010 (nommée pour le Prix Constantin cette même année). Elle est de retour avec un nouveau disque (sorti au printemps) plus personnel, plus flamboyant et surtout un show au registre plus large (tant au niveau des textes que de la musique) et plus rock qui laisse éclater sa personnalité d'artiste hors norme, à l'énergie endiablée et douée d'une présence scénique décoiffante.



Carmen Maria Vega sur la scène du Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
Carmen Maria Vega sur la scène du Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
Après avoir sorti, en 2009, un premier album aux accents jazz manouche, Carmen Maria Vega ouvre son répertoire et son univers musical dans un second opus, "Du chaos naissent les étoiles", plus varié, mêlant chanson, rock, ambiances latines ou country. Surfant sur le succès estival des deux premiers singles issus de celui-ci - "On s'en fout" et "Invité chez moi" -, elle poursuit une grande tournée française programmée jusqu'en février 2013. Lors de son passage au Silex d'Auxerre, nous avons pu découvrir une chanteuse volcanique au look vintage et un nouveau show très rock, bourré de groove et... carrément swing.

Installée sur au moins 12 cm de talon, coupe à la garçonne, Carmen Maria Vega a donné et s'est donnée à son public, venu nombreux assister à un super spectacle le 26 octobre dernier, dans la "capitale" de l'Yonne. De l'énergie et encore de l'énergie ! C'est sidérant ! Personnage haut en couleur, la guatémaltèque-lyonnaise n'est plus à classer dans la rubrique découverte, c'est vraiment une grande dame sur scène. Look un brin rétro, très sexy et "piquante", elle s'amuse à bousculer les stéréotypes de la chanson française en jouant la dérision, l'humour - avec notamment le délirant "On s'en fout" - ou la séduction coquine avec "Miiaou", écrite par Mathias Malzieu, leader de Dionysos.

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.
Tous ses textes sont forts, drôles, mais rudes aussi parfois. Voire désenchanté dans "Sans rien" où elle déclare "Donne moi envie d'être demain..." ou légèrement désabusé le temps d'une nuit d'amour avec un beau militaire ("Le soldat"). Mais l'humour est toujours là et sait être caustique dans le refus d'être une femme classique et aimante ("Nan-nan") ou dans les aventures tragiques d'une chanteuse à l'avenir country ("Country"). Ironie et malice suivent sous l'effet des vapeurs alcooliques "Au mariage de Christine" et dérision à la Boris Vian dans l'histoire d'un singe savant qui voulait être président ("Singe savant").

Carmen Maria Vega a gardé sa puissance de feu humoristique tout en sachant mettre superbement en valeur des textes (écrits par son fidèle guitariste Max Lavegie) aux sujets plus sérieux comme "Papa" ou "À La Guerre". Interprète ayant acquis une certaine maturité, elle sait jouer aussi bien de la voix de tête que de la voix grave (évident pour "La Marquise) et maîtrise aujourd'hui une prestation scénique complète, sous les feux d'une mise en lumière réussie, très rock allant jusqu'au bain de foule, Carmen Maria Vega se faisant porter par tous ses fans dans la salle. Une tournée à suivre donc, d'autant plus que sur certaines dates une place est faite aux premières parties.

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.
• Carmen Maria Vega "Du chaos naissent les étoiles".
Sortie mars 2012.
Label : AZ. Distribution : Universal Music France.

Lumières : Sophie Besse.
Max Lavegie : guitare, textes et musique.
Toma Milteau : batterie.
Olivier Smith : contrebasse et basse.
Sébastien Collinet : guitare.

Du chaos naissent les étoiles et de la scène naît Carmen Maria Vega
Tournée
29 novembre 2012 : La Vapeur, Dijon (21).
1er décembre 2012 : La Cartonnerie, Reims (51).
6 décembre 2012 : Des lendemains qui chantent, Tulle (19).
7 décembre 2012 : File 7, Magny-Le-Hongre (77).
14 décembre 2012 : La Rodia, Besançon (25).
25 janvier 2013 : La Tannerie, Bourg-en-Bresse (01).
26 janvier 2013 : Usine à Gaz, Nyon (Suisse).
7 février 2013 : Théâtre Charles Dullin, Le Grand Quevilly (76).
9 février 2013 : Centre culturel Marc Sangnier, Montigny-lès-Metz (57).
10 février 2013 : Le Sax, Achères (78).

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.

Gil Chauveau et Laurence Navarro
Vendredi 23 Novembre 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024