La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
À l'affiche ter

Avignon Off 2023 >> "Nos Vies Inachevées"

Ça pourrait être l'histoire d'une petite entreprise ou d'une famille, c'est une troupe de théâtre qui est ici au cœur de l'ouvrage. Dans un vertigineux tourbillon qui entrelace réalité et fiction, une autrice en fuite dessine une galerie de portraits, d'actrices et d'acteurs au travail et dresse un état du monde. Le monde est cul par-dessus tête. Les acteurs auront-ils, toujours, la possibilité de dire l'inestimable joie d'être là, ensemble ? Et de raviver le sens de nos vies ?
Un théâtre qui déborde d'émotions, de dérision et d'humanité, joyeux et imprévisible. Une comédie.



© Christophe Raynaud de Lage.
© Christophe Raynaud de Lage.
Nous sommes une illusion, mais on ne nous rayera pas du panorama, l'acteur est éternel mon pote, c‘est pas une idéologie à la concon, à la libérale mon cul qui va nous anunu, nous annuler.

Une comédie. Rêvée par une autrice en fuite et incarnée par une troupe fantasmée : Thomas, le comédien issu du prolétariat et hypocondriaque ; Carole, la comédienne néo-rurale ; Rémi, le comédien dépressif mais diplômé ; Zacharie, le comédien diplômé mais révolté ; Pauline, la comédienne, qui n'aurait pas dû lire le journal d'Anne Frank à 9 ans, mais c'est trop tard ; Jean-Baptiste, le comédien-régisseur, son père ; Nathalie, la comédienne médium et Isabelle, une absente.

Les comédiennes et comédiens prennent part à la musique vivante avec des instruments, accordéon, concertina, flûte et chant.

La nécessité, l'envie, le désir impérieux d'écrire sur nos conditions de vie, à nous artistes, a germé lors d'une création où j'interrogeais le regard des ouvrières, des ouvriers croisé avec celui des comédiennes et comédiens, sur l'histoire d'un patrimoine industriel en crise.

J'ai souhaité au départ écrire une comédie sociologique, où il serait question de nos conditions de travail et de nos précarités. Où j'envisageais une définition de l'acteur comme homo-economicus, avec des problématiques semblables à celles que nous vivons toutes et tous dans une société, gouvernée et minée par le système capitaliste.

Le lien réel et analogique avec le public (le monde) fut le 1ᵉʳ enjeu : il n'y a pas d'entre-soi dans cette fiction-réalité, mais bien une mise en commun, ou en miroir, de nos problématiques économiques, sociales et citoyennes.

Le 2ᵉ enjeu fut de faire plonger le spectateur dans l'intimité de cette autre famille qu'est une troupe de théâtre, dans sa maison : le théâtre, la scène et sa machinerie ; d'entrer dans l'organicité du lieu et de ses habitants ; d'écrire pour les camarades de la compagnie des portraits intimes, sensibles, qui font écho à tout un chacun sur le sens de nos pratiques et de nos vies.
Enfin le 3ᵉ, enjeu, fondamental, est tenu en creux tout au long du texte : il s'agit de rendre palpable la notion de notre exceptionnalité, au sens où l'entend la philosophe Cynthia Fleury, d'ouvrir avec le spectateur une pensée intuitive sur ce magnifique concept : notre exceptionnalité : la nôtre, à nous, humains vivants sur Terre. Laquelle pensée devient croyance, portée par l'autrice, grande menteuse devant l'éternel, comme tous les auteurs !
Cendre Chassanne.

"Nos Vies Inachevées"
Création 2023.
Texte : Cendre Chassanne.
Mise en scène : Cendre Chassanne.
Assistante à la mise en scène et dramaturgie : Pauline Hubert.
Avec : Nathalie Bitan, Cendre Chassanne, Rémi Fortin, Thomas Gaubiac, Jean-Baptiste Gillet, Pauline Gillet-Chassanne, Carole Guittat, Zacharie Lorent.
Scénographie et lumière : Pierre-Yves Boutrand.
Régie générale : Jérôme Bertin.
Musique : Mathias Castagné.
Son : Édouard Alanio.
Costumes : Violaine Decazenove.
Scénographie et accessoires : Oscar Gillet.

Du 9 au 24 juillet 2023.
Tous les jours à 9 h 45 (heure de départ de la navette). Relâche le mercredi.
Durée : représentation + aller/retour navette : 2 h 25. Spectacle : 1 h 35.
La Manufacture Hors les murs, Château de Saint-Amand, 3, avenue François Mauriac, Avignon. Desserte gratuite avec les navettes de la Manufacture.
Tél. : 04 88 60 12 32.
>> Réservations en ligne

>> Nos Vies Inachevées
>> Teaser

Annonce Off 2023
Mercredi 28 Juin 2023

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

Balade équestre dans l'univers singulier de Bartabas… et de Zingaro, un théâtre pour les chevaux

Forte de quarante ans d'observation de la compagnie Zingaro, de ses évolutions et métamorphoses, ainsi que d'une écoute attentive des murmures émanant de la relation entre Bartabas et ses chevaux, Fabienne Pascaud nous offre une exploration aux confins de la création équestre pour découvrir les sources originelles et intimes de son art au cours de douze grands chapitres, chacun scrutant un aspect différent de la pensée créatrice de cet artiste visionnaire.

"Cette créature mi-homme mi-cheval surgit de nulle part et éructant tel un fou sur les pavés de la ville était peut-être un des ultimes avatars d'Antonin Artaud (1896-1948). Bartabas sortait des légendes et des songes. Et nous ramenait au royaume des légendes et des songes."

C'est en 1978, lors de son premier Festival d'Avignon, que Fabienne Pascaud découvre Bartabas. Pour ce dernier, c'est l'époque "Cirque Aligre", après le Théâtre Emporté et avant Zingaro. Surnommé Bartabas le Furieux, il véhicule déjà une certaine folie, à la fois créatrice et unique, et une grande curiosité. Sa créativité va très vite puiser son inspiration dans la richesse de l'ailleurs, dans les différents aspects du monde…

Et ses spectacles, au fil des années, deviennent des fééries troublantes, voire envoûtantes. C'est ce personnage original et inventif que Fabienne Pascaud nous raconte, nous donnant quelques clés pour mieux comprendre, mieux approcher les métamorphoses de la compagnie Zingaro et révéler ainsi le langage, les pensées fondatrices qui, dans l'imaginaire de Bartabas, écrivent les chorégraphies équines et les univers artistiques qui s'en dégagent.

Gil Chauveau
17/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024