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Concerts

La Machine à Rêves du Festival d’Ambronay

Du 13 septembre au 6 octobre 2013, le Centre Culturel de Rencontre d’Ambronay célèbre la musique ancienne pour la 34e édition de son festival avec une programmation et une affiche de rêve. C’est aussi pour fêter brillamment les vingt ans de la création de son Académie baroque européenne, son projet européen de formation de jeunes musiciens.



"Il diluvio universale", Festival d'Ambronay © Bertrand Pichene/CCR Ambronay.
"Il diluvio universale", Festival d'Ambronay © Bertrand Pichene/CCR Ambronay.
Que nous propose-t-on pour cette nouvelle édition ? Des concerts exceptionnels dans des lieux chargés d’Histoire, des cartes blanches à de jeunes ensembles, des Nuits du Rêve, des master-classes, un bal Renaissance, entre autres. Et un plateau extraordinaire d’artistes déjà grands voire légendaires : Sébastien Daucé avec son ensemble Correspondances, Hervé Niquet et Le Concert Spirituel, Christophe Rousset avec ses Talens (sans t !) lyriques, William Christie et Les Arts Florissants, Jordi Savall et Le Concert des Nations, René Jacobs… j’en passe.

Cependant le festival, fidèle à l’esprit d’ouverture du Centre d’Ambronay, multiplie les expériences vagabondes : une soirée avec la chanteuse grecque Angélique Ionatos, une autre consacrée au mythe Carlos Gardel, le plus français des maîtres du tango à Buenos Aires, ou encore des voyages orientaux, occitans et gitans en musique. Et on peut compter sur la présence et l’inventivité talentueuse d’un grand nombre de jeunes ensembles invités - dont certains sont en résidence à Ambronay. Qui a dit que la musique ancienne sentait la poussière ? Que nenni !

Festival d'Ambronay 2012 © Bertrand Pichene/CCR Ambronay.
Festival d'Ambronay 2012 © Bertrand Pichene/CCR Ambronay.
Entre le récital "Farinelli" du contre-ténor Philippe Jaroussky, celui de la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac consacré aux mélodies françaises, les opéras de Purcell, Haendel, Mozart - dont un opéra "Tito Manlio" récemment retrouvé de Vivaldi ! - en version concerts (ou pas), et beaucoup d’autres rendez-vous, le public ne saura où donner de la tête et des oreilles ! D’autant plus que le chef argentin dont tout le monde parle, Leonardo Garcia Alarcon, récemment applaudi par la critique pour son enregistrement du "Requiem" de Mozart, va faire briller avec feu les prestiges de deux œuvres de son compositeur fétiche, Claudio Monteverdi.

Le jeune chef, en résidence à Ambronay depuis 2010, a choisi de livrer son interprétation des "Vêpres à la Vierge" du compositeur italien, un recueil de pièces chorales et musicales novatrices. Leonardo Garcia Alarcon livrera aussi son premier "Orfeo", œuvre dont on a coutume de dire qu’elle marque véritablement les débuts du genre de l’opéra en 1607. Une 34e édition du festival de RÊVE.

Du 13 septembre au 6 octobre 2013.

Festival d’Ambronay, 04 74 38 74 04.
Centre Culturel de Rencontre d’Ambronay.
Place de l’Abbaye, Ambronay (01).
>> ambronay.org

Christine Ducq
Jeudi 5 Septembre 2013

Concerts | Lyrique





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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

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Isabelle Lauriou
25/03/2024
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"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
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"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

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Safidin Alouache
12/03/2024