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Concerts

De bonnes notes pour le festival Classique au Vert

Depuis le 3 août et jusqu’au 15 septembre 2013, le Parc Floral de Vincennes vous accueille cette année encore en toute décontraction pour une série de concerts à ne pas rater ! Ce week-end sera franco-japonais et nous proposera une bien belle affiche avec pas moins de trois événements. Et c’est moins cher que le cinéma…



Parc Floral © Jean-Baptiste Millot.
Parc Floral © Jean-Baptiste Millot.
Chaque week-end donc à 16 heures des concerts à thème vous sont offerts au festival Classique au Vert. Les amateurs de musique et les promeneurs ont pu applaudir le violoncelliste Henri Demarquette et se retrouver dans la "Venise musicale du XVIIe siècle" ou voyager "au-delà du Rhin" avec le grand pianiste et chef d’orchestre Jean-Bernard Pommier. C’est à une rencontre au sommet franco-japonaise que je vous convie en fin de semaine.

Samedi 31 août à 16 h, ce sera l’occasion de découvrir de jeunes talents nippons pour un festival de piano. Et exceptionnellement un autre événement est fixé à 20 heures avec un plateau des plus intéressants. L’Orchestre national d’Île-de-France (une formation symphonique très dynamique depuis sa création en 1974), dirigé par un jeune chef récemment primé au concours de direction d’orchestre de Besançon, Yuki Kakiuchi, accompagnera un pianiste déjà adoubé sur les grandes scènes internationales, Kotaro Fukuma.

Yuki Kakiuchi © Yves Petit.
Yuki Kakiuchi © Yves Petit.
Kotaro Fukuma est un jeune pianiste, diplômé du Conservatoire de Paris, reconnu dans le répertoire français (Liszt, Debussy) et espagnol (Albeniz), entre autres (il est aussi fan de flamenco !). Il jouera donc Ravel, Debussy et Fauré ce samedi, mais pas que... Kotaro Fukuma a enregistré une intégrale des œuvres du compositeur le plus occidental du pays du Soleil levant : Toru Takemitsu, également programmé au Parc Floral. Si, comme moi, vous êtes fan des films d’Akira Kurosawa, vous connaissez une partie de son œuvre destinée au cinéma. Il a écrit la bande originale du superbe "Ran" en 1985. Disparu en 1996, Toru Takemitsu s’est d’abord passionné pour la musique occidentale - et française, il appelait Debussy "son grand mentor" - puis est revenu à la musique asiatique plus tard. Mêlant les deux cultures, il a créé le poétique concept de "mer des tonalités" dans la création contemporaine. Seront interprétés en cette soirée deux extraits de ses bandes originales pour le cinéma justement.

Dimanche 1er septembre à 16 heures, ce sont des tambours japonais qui déploieront leur art du taiko, cultivé au Japon depuis des millénaires. L’Ensemble Hibikiza est connu sur tous les continents et fera connaître au néophyte une musique puissante et empreinte de spiritualité. Sinon, les prochains rendez-vous en septembre du festival se déclineront en une rencontre France-Italie et une visite au New York des comédies de Broadway et de la culture hip hop. Rendez-vous au Parc Floral !

Ensemble Yufuin Genryu Taiko © DR.
Ensemble Yufuin Genryu Taiko © DR.
Festival Classique au vert.
Concerts les samedi 31 août et dimanche 1er septembre 2013.

Parc Floral, Jardin botanique de la Ville de Paris.
Esplanade Saint-Louis devant le Château de Vincennes.
>> classiqueauvert.paris.fr

Samedi 31/08/2013 à 16 h.
Festival de piano (invités non communiqués).
À 20 h :
Toru Takemitsu, "Waltz" (in "Three film scores", pour orchestre à cordes).
Maurice Ravel, Concerto pour piano et orchestre en sol majeur.
Gabriel Fauré, Masques et bergamasques, suite d’orchestre opus 112.
Toru Takemitsu, "Music of Training and Rest" (in "Three film scores").
Claude Debussy, Children’s corner.

Orchestre national d’Île-de-France.
Yuki Kakiuchi, direction.
Kotaro Kukuma, piano.

Dimanche 1/09/2013 à 16 h.
Taiko, ensemble de tambours japonais.
Ensemble Hibikiza.

Christine Ducq
Mercredi 28 Août 2013

Concerts | Lyrique







À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023