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CédéDévédé

Lucy and the Rats… un rock garage furieusement sixties

Selon un témoin, leur musique est apparu lors d'une expérience de laboratoire qui aurait mal tourné… Les hamsters les plus délicats ont été dévorés par les rats d'égouts les plus sales tout en fredonnant la plus douce des mélodies sucrées.



Durant l'été 2015, Lucy Spazzy, légende du punk rock australien et nouvellement londonienne, s'ennuie en jouant toute seule chez elle. Elle a terriblement besoin d'un groupe… Alors elle rassemble un tas de fauchés et de marginaux du monde punk et garage rock, et commence les répétitions avec eux.

Le groupe se compose alors de Manu (Thee Tumbitas) à la batterie, de Mike Animal Cannibal et Joe To Lose (Los Perros, Johnny Throttle) aux guitares jumelles. Très vite à l'assaut de la scène avec leurs riffs ravageurs, ces rongeurs se révèlent vite avoir du mordant… C'est ainsi, avec Lucy au chant, que Lucy et les Rats sont nés !

Leurs titres sont constitués à la fois d'accroches musicales nerveuses, voire agressives, et de mélodies chaudes et irrésistibles. La voix et les harmonies délicates de Lucy reposent sur ce qui est devenu un brillant groupe d'accompagnement powerpop. Sur scène, elle canalise le sex-appeal de Suzi Quatro via le tiroir à carreaux de Kurt Cobain… Avec une voix "sixties" à souhait, agrémentée d'une pointe subtile de "nasillard" et d'écho en mode "enregistré dans le garage avec porte métallique de mon père".

Côté compositions musicales, ça pousse avec énergie, grâce à des guitares enjolivées via de bonnes vieilles pédales Fuzz et une batterie qui pulse clairement, façon tempo dans l'urgence, appuyant avec assurance le speed de certains riffs… Menant au final vers un mix puissant, mais avec de surprenantes phrases mélodiques provoc' et séduisantes, aux sources du punk rock, du garage et du powerpop (façon The Posies ou Sloan).

Lucy et les Rats ont passé ces dernières années à jouer quasiment dans le monde entier avec deux moments forts… Une participation au national tour des Buzzcocks et une présence sur scène avec la légende powerpop Paul Collins (en 2017 à Londres). En 2018, ils ajouteront à leurs différentes dates une tournée sud-américaine.

Leur premier album éponyme sortira officiellement à l'échelle mondiale le 25 mai. Il a été enregistré à Denia en Espagne et il est produit par Johnny Casino et Jim Diamond (White Stripes, Dirtbombs).

● Lucy and the Rats "Lucy and the Rats"
Label : Dirty Water Records.
Sortie : 25 mai 2018.
so_simple.mp3 So_Simple.mp3  (8.28 Mo)


Gil Chauveau
Jeudi 24 Mai 2018

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© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

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Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
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"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023