La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
CédéDévédé

SuperEgo, le nouvel héros cachalot et rigolo des enfants imaginé par David Delabrosse

Après "Ego le cachalot" en 2013 et "Ego le cachalot et les p'tits bulots" en 2016, le cétacé préféré des enfants revient en super héros muni d'une cape, d'un masque et d'un slip ! Né en 2010 sous la plume de David Delabrosse, pour les textes et la musique, et sous le coup de crayon de Marina Jolivet pour le dessin, le cachalot "bien dans sa peau avec ses deux tonnes et son petit cerveau" devient SuperEgo pour parler aux enfants du monde complexe d'aujourd'hui de façon ludique et poétique.



© Laurent Guizard.
© Laurent Guizard.
Fini de se sentir tout seul le soir dans sa chambre après que les parents aient dit à leur enfant "qu'il faut dormir maint'nant". SuperEgo est là, "Tu claques des doigts il rapplique/Moitié héros moitié comique…". Premier titre donnant son nom au nouvel album de David Delabrosse, il s'impose d'emblée comme le tube de fin de journée propre à donner de la bonne humeur avec sa mélodie guillerette et, éventuellement, à réconforter ceux qui n'aiment pas être tout seul, leur imaginaire pouvant alors accueillir un nouveau compagnon, SuperEgo !

Mais les aventures du sympathique cachalot ne s'arrêtent pas là et vont se révéler "coller" aux questions que peuvent se poser nos pitchouns dans leur quotidien, à la maison, à l'école, en regardant la télé ou en surfant sur Internet, entre autres. Tout d'abord "pratico-pratique" avec "C'est qui qui"… fait la vaisselle, les courses, sort le chien, nettoie les toilettes, arrive à la rescousse la nuit… interrogations existentielles et ménagères portées par les parents du petit Ego, Merlin le requin et Marlène la baleine.

© Laurent Guizard.
© Laurent Guizard.
Les sujets abordés sont aussi de nature plus "sérieuses" en abordant les préoccupations des générations actuelles et futures comme la vie ("Mon quartier sensible") dans une zone bétonnée sujette aux améliorations en période électorale, la question environnementale avec "Y'a des hics" ou celle du féminisme avec "Miaulita", militante au royaume des chats et fondatrice du mouvement #minou… "Qui vous a appris à vous comporter comme ça ?/Sûrement pas vos mamans chat non !"

C'est aussi des thématiques traitées avec beaucoup d'intelligence comme faire à attention aux fausses informations - "Tout c' que tu pensais n'est pas forcément vrai/Tout c' que l'on te dit attention vérifie-le" - et apprendre à faire le tri pour éviter les infox avec "On pense de travers", l'hypocondrie/déprime avec "Raplapla" ou les parents qui divorcent ("Ma bulle de chewing-gum")… "Ma bulle de chewing-gum a éclaté/Depuis le monde a bien changé/J'ai deux maisons deux oreillers/J'suis deux fois plus aimé".

© Laurent Guizard.
© Laurent Guizard.
Mélodies facilement mémorisables, construites sur des orchestrations élaborées où les chœurs (et autres miaulements) - adultes et enfants - habillent chaque situation évoquée ; et où les instruments (ukulélé, cuivres, percussions, güiro, cow bell, etc.) enrichissent chaque musique d'une ambiance appropriée tout en finesse ou énergie, ou encore aux élans festifs. Avec des mots simples pour parler du monde complexe d'aujourd'hui, chaque chanson est, quant à elle, construite sur une trame souvent douce et poétique où viennent se greffer des humeurs fantaisistes, ludiques et joyeusement humoristiques.

C'est là tout le talent de David Delabrosse, auteur-compositeur rennais, qui a créé cet univers divertissant, un peu fou mais toujours empreint de poésie où vit Ego et ses potos : Chico le croco, Miaulita la chatte, Raplapla le rat, etc. Celui-ci fut dès sa création "graphique" sous les crayons de la plasticienne Marina Jolivet, conceptrice des dessins illustrant tous les supports liés à notre héros et ses amis. En 2017, elle passe la main au dessinateur Jean-Louis Cornalba qui assure maintenant la continuité de l'aventure avec David Delabrosse.

Et, bien sûr, sur scène, les histoires du cétacé rigolo prennent tout leur sens, assumant ce côté "cartoon" que le jeune public apprécie toujours. Côté musique, ça assure, David Delabrosse ayant pour compagnons musiciens (présents aussi sur l'album)… des pointures : Samuel Chapelain (guitares, ukulélé, piano, claviers + réalisateur et arrangeur de cet opus), Stéphane Bouvier (basse), Thibaut Doray batterie, percussions), notamment.

● David Delabrosse "SuperEgo".
Label : L'Hallali Production.
Distribution : L'Autre Distribution.
Sortie : 28 mai 2021.

"Super Ego"
Le nouveau spectacle jeune public destiné aux enfants de 3 à 10 ans et à leurs parents.
5 juin 2021 : Parc Bellefontaine, Angers (49).
30 juin 2021 : Le Sax, Achères (78).


Gil Chauveau
Vendredi 28 Mai 2021

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024