La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
CédéDévédé

So Much Trouble signe le retour de l'enfant rebelle... Izia

[Victoire de la Musique Album Rock 2012] Qui a dit que le rock était mort, enfoui dans le passé avec nos groupes préférés des années soixante-dix ? En tout cas, cette idée est fausse et la jeune Izia le démontre une nouvelle fois avec un nouvel album plus pop, certes, mais plus mature vocalement. Album électrique et énergique. En effet les cordes sont au rendez-vous et notamment la basse qui fait un travail excellent. Tout comme son premier album, ce nouvel opus a été construit avec Sébastien Hoog.



© Universal/AZ 2011.
© Universal/AZ 2011.
Petit rappel chronologique, Izia sort en 2009 son premier album, simplement intitulé "Izia". Album de rock pur et dur avec une énergie digne d'un Mick Jagger. Ce premier album fut enregistré dans les conditions du live. Izia était alors considérée comme une femme de scène propulsée par les seules ardeur et audace de sa jeunesse (19 ans à peine à l'époque). Ce deuxième opus est plus pop et garde une certaine énergie sur certains titres même si le calme fait son apparition sur quelques pistes. Belle vengeance pour la jeune chanteuse ! "So Much Trouble" a été enregistré en studio.

Dix titres sont au menu de ce nouvel album. On commence d'abord par "Baby"... qui fera plaisir aux fans de la première heure avec une puissance indéniable annonçant le reste du disque. Dès le deuxième morceau "So Much Trouble", on découvre la maturité vocale d'Izia. "Your love is a Gift" est beaucoup plus calme et nous permet davantage de nous concentrer sur sa voix, jouant avec aisance sur les modulations tonales. De même pour "I can Dance" qui, cette fois-ci, peut dérouter les fans du premier disque car ce titre est plus pop par rapport aux autres malgré la présence pétrifiante des cordes toujours au rendez-vous de l'album.

So Much Trouble signe le retour de l'enfant rebelle... Izia
Pas de panique pour nos chères groupies et fans de rock pur et dur. Dès le cinquième morceau, "On the top of the world", on retrouve l'énergie d'Izia et la rapidité rythmique remarquable d'une batterie infernale et diablement efficace. Retour à un calme agréable avec "Penicilline". Ce morceau marque le mariage de la voix d'Izia et de la guitare électrique. "Twenty Times A Day" est également une composition plus pop mais intéressante car elle introduit le prochain titre "That Night".

Sensuel et fantasmatique, cette chanson va sûrement faire tomber plus d'un homme à l'esprit rêveur. Avec son côté "blues ballade" tout en délicatesse, "That Night" est la révélation de cet album car on découvre la sensualité vocale et lyrique d'Izia, appuyée par des riffs de guitare finement ciselés. "She", l'avant dernier morceau est également posé et plus pop rock, avec une forte présence de la basse. Puis le dernier morceau, "I Hate You", qui clôture ce disque avec brio. Ce morceau emporte sans problème l'adhésion de l'auditeur dès que la chanteuse prononce ces quelques mots "I Hate You".

Cet album s'adresse donc aux mordus du rock. Sachant qu'il peut en dérouter plus d'un mais aussi réconcilier certains qui avaient peut-être mal juger Izia sur son précèdent opus... en prouvant, si besoin était, le réel talent de cette jeune artiste en devenir.

● CD Izia "So Much Trouble". Sortie le 14/11/2011.
AZ - Distribution Universal Music France.

● Izia en concert
29 février 2012 à Saint-Étienne, Le Fil.
1er mars 2012 à Lyon, Le Transbordeur.
2 mars 2012 à Cahors, Les Docks.
6 mars 2012 à Montauban, Le Rio Grande.
7 mars 2012 à Mérignac, Le Krakatoa.
8 mars 2012 à Rennes, Liberté.
15 mars 2012 à Paris, Le Casino de Paris.
16 mars 2012 à Paris, Le Bataclan.
17 mars 2012 à Paris, La Maroquinerie.
25 mars 2012 à Lima (Pérou), Théâtre de l'Alliance Française de Miraflores.
30 mars 2012 à Santiago (Chili), Centre Culturel Amanda.
>> iziamusic.com

Clément Rastoul
Mardi 28 Février 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter







À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024