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"Ma B.O. en couleurs" Silvano Jo… J'ai la mémoire qui chante…

"Et si pour toi, là bas c'est l'paradis Dis-toi qu'dans leur p'tite tête l'paradis C'est ici hum! C'est ici" Jean-Louis Aubert.
Le paradis c'est, un dimanche, rejoindre quelques amis.



© Laurence Guenoun.
© Laurence Guenoun.
Le paradis, c'est passer quelques instants, masqués, oui ! (Monsieur le président !) À échanger des mots avec quelques invités triés sur le volet. Non pas par prétention, mais par précaution puisque le virus circule et qu'il est, paraît-il, plus virulent, en petit comité.
Le paradis c'est, un dimanche pluvieux, se retrouver pour soutenir un artiste talentueux qui, l'espace d'un instant, transforme son loft en café-théâtre pour partager un spectacle bien vivant.

L'artiste s'appelle Sylvain mais son nom de scène est "Silvano". Et il nous offre, sur une heure, un show truffé de bons mots, de chansons d'aujourd'hui et d'avant, puis de costumes délirants.

Quel plaisir d'assister, presque clandestinement, au bonheur d'un comédien désireux de jouer, de se montrer, et de partager ; le tout accompagné par un musicien charmant et classieux.

Le paradis, pour lui, pour les deux, serait de se retrouver dans un théâtre. Vous savez, le théâtre, ce lieu où des individus de tous les horizons, le soir ou la matinée venus, se rejoignent pour entendre, écouter, savourer des textes d'auteurs, morts ou vivants ? Ces lieux dont on ne sait peu de choses en ce moment, excepté les grands… et encore… on se demande parfois qui ils intéressent vraiment ?

© Laurence Guenoun.
© Laurence Guenoun.
Silvano rime avec Bachelot. Quelle bonne blague ! Elle rirait probablement… ou pas ! Chaque chanson (ou presque), de Régine à Bourvil, en passant par France Gall, ne peut lui être inconnue. Impossible même ! Puisque madame la ministre est nommée à la Culture. Cette culture qui souffre depuis bientôt un an, donnant du fil à retordre à tous les acteurs du spectacle vivant.

Mais, Silvano ! Oui… Il tient bon. Il propose son spectacle en jauge limitée, c'est de saison, avec gestes barrières, et pense même à donner à chaque invité un petit gadget à coller sur son verre pour ne surtout pas échanger notre salive, c'est dire si les artistes sont conscients, non ?

On rit, on s'émeut aussi. Je ne sais pas si l'émotion est provoquée par les paroles de certaines chansons qui évoquent les femmes, souvent, ou si elle émane du regard de cet artiste polyvalent.

De cet artiste vivant qui a créé son paradis dans le Xe arrondissement. Son paradis, oui, pour oublier l'enfer de notre métier qui règne en maître depuis bientôt un an.

Le paradis, c'est chanter en chœur des morceaux bien choisis, c'est fredonner avec lui…

Le paradis, Silvano l'a inventé parce qu'il aime son métier et veut continuer à le faire partager.

Le paradis, c'est Silvano et son cabaret, et je lui promets une salle pleine, sans masque collé aux visages, afin qu'il puisse voir le bonheur qu'il transmet !

Le paradis, c'est voir le cabaret de Silvano, sans couvre-feu, sans masque étouffant, sans contrainte de temps…

Le paradis, c'est se sentir encore vivant ! Comme ce dimanche de janvier… une belle façon de nous souhaiter la bonne année. Avec une étoile supplémentaire, et filante, à cet artiste qui la mérite amplement.

"Ma B.O. en couleurs"

© Laurence Guenoun.
© Laurence Guenoun.
Conception et interprétation : Sylvain Espagnol.
Piano, Accordéon : Matthieu Michard.
Mise en scène : Nadine Malo.
Costumes : Sylvain Espagnol avec la collaboration de Christine Vilers, Jean-Jacques Sempere, Pierrick Neuhaard, Pierre-Jean Beray, Jekl.
Et les robes de Tata Jacqueline et Tatie Isabelle.
Durée : 1 h 30.

Samedi 27 février à 13 h : Accueil, Brunch, Spectacle à 14 h.
Dimanche 28 février à 13 h : Accueil, Brunch, Spectacle à 14 h.
Dimanche 7 mars à 13 h : Accueil, Brunch, Spectacle à 14 h.
Lieu : Paris 10e.
RSVP (jauge limitée) :
silvanojo75@gmail.com
06 99 05 43 43.

Isabelle Lauriou
Vendredi 5 Février 2021

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© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

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Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
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© Pics.
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C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

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© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023