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Trib'Une

Année 2020, rouge rosé ou blanc, avec ou sans les bulles… modérément avant le spectacle vivant

La chronique d'Isa-belle L

Une fois n'est pas coutume pour ce billet d'année nouvelle et 2020, ma chronique est adressée au public. Plus précisément aux quelques têtes à claques qui composent parfois la jauge d'une salle de spectacle.



© DR.
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Qu'elle soit grande, petite, connue, nouvelle ou carrément classée - je parle de la salle… et non de la tête à claques - chacune a un véritable point commun : l'emmerdeur(euse), le ou la chiant(e), le ou la surexcité(e) ou souvent le ou la grippé(e), stade 12 ou division 1 qui ne lâche rien sauf ses postillons et autres régalades salivaires. Il a payé sa place depuis des semaines, rien à faire. Il a un bon 39 de fièvre, des suées dont peuvent encore se rappeler quelques fauteuils un peu rouillés par le temps et les fessiers, et une toux à perdre haleine… qui de temps en temps, vient directement se coller à vos oreilles.

Pour moins que ça, le médecin affilié CPAM refourgue un certificat médical et un arrêt de travail ! Qu'est-ce qu'un "specta-bronchite, spectangine, spectaryngite ou spectagrippe" viennent faire dans une salle obscure, au bout de la vie de son poumon droit, de sa bronchiole gauche et de ses ganglions suspendus au cou taille XXL ? Bordel ! Pourquoi est-il là assis à se demander s'il ne serait plutôt pas mieux dans son lit parce que, en plus, à cause des anti-bios son tympan bourdonne et qu'il ne comprend pas tous les mots du texte de Claudel… qui en plus dure trois heures. Une chance ! À l'Olympia, c'était Commandeur…

Malades, si un satané virus d'hiver squatte votre gorge et vous titille le lob, restez tranquilles ! Chez vous. Le spectacle vivant, ses actrices et acteurs se prennent au passage des microbes, d'autres parasites assez désagréables au confort scénique.

Notre santé n'étant déjà matériellement pas au top ces temps-ci, soyez gentils ! Optez pour le bon grog de mamie.

© DR.
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Dans un autre genre, il y a aussi le mec ou la nana bourrés. Comme ce 2 janvier, boulevard des Capucines… dans cette salle mythique, fut-elle, au temps de Piaf ou Brel.
Une femme portant un grand chapeau masquant la vue des voisins arrière mais pas son haleine malheureusement.
- Vin rouge ?
- Blanc ?
- Les deux ! Avec des cocktails molotov de rhum ! Pari ? Paris…

Commandeur a atterri. On a ri. C'était le but ! Mais depuis que mon meilleur ami s'est endormi au one woman show d'Axelle Laffont, je me méfie.

Le spectacle de Jérôme - ça y est ! On est pote. Je l'appelle Jérôme… - a démarré avec 15 minutes de retard et elle, elle a passé les minutes à boire des coups au bar ! Évidemment saoule comme une polonaise, elle riait à tue-tête gesticulant de droite à gauche, un coup sur un ami - un ami de comptoir -, un autre coup sur le voisin qui se retenait de dire quoi que ce soit car sa dulcinée était très enceinte et qu'il la surveillait.

Et moi… derrière. Comme par hasard ! Le spectateur relou, jamais loin. Trop près quoi !
Cette femme se gossait même quand Jérôme n'était pas sur scène c'est dire qu'elle en avait sniffé de l'alcool !

Vapeurs et hauts de coeur dépassés, Commandeur est vraiment drôle et l'Olympia parfaitement à sa hauteur ! L'ivrogne s'est levée mais ne s'est pas cassé la gueule ! Dommage ! On lui aurait mis des sous dans le chapeau pour la chute tant espérée de la fin de soirée.

Difficile donc d'éviter le spectateur ingérable ou malade.
Sur ce point au moins nous voilà, comédiennes, comédiens, tous égaux !

Bonne année 2020… et vin avec modération… surtout.

Spéciales dédicaces à mon chéri et à mon meilleur ami.

Isabelle Lauriou
Dimanche 19 Janvier 2020

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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
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"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023